
« Non respect du confinement » et violences conjugales : quelle justice à Lyon sous Covid-19 ?
Alors que les orientations données par la Ministre de la Justice enjoignent à faire sortir des détenus de prison, à Lyon, le tribunal judiciaire peine à adopter une politique pénale moins répressive que d’ordinaire. En témoigne, entre autres, le nombre de dossiers quotidiennement plaidés en comparutions immédiates, le recours au mandat de dépôt ou encore la politique de maintien en détention provisoire. Et les cas de "non respect du confinement" se multiplient.
Les couloirs du Palais de Justice sont déserts. Le rideau est tombé d’un coup sur le ballet incessant des avocats et leurs clients, des magistrats, greffiers et personnels administratifs fourmillant habituellement entre les salles d’audience.
Seules résonnent comme un écho les voix des trois policiers postés à l’entrée pour filtrer les allées et venues des rares personnes autorisées à entrer : magistrats de permanence, avocats ayant un dossier à plaider, escortes policières accompagnant les prévenus à leur audience. Journalistes éventuels. Pour tous les autres, le tribunal lyonnais “est fermé pour cause d’état d’urgence sanitaire”.
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Si le tribunal fonctionne au ralenti, avec 75% d’audiences en moins, la justice continue. Les magistrats doivent se concentrer sur les “contentieux urgents”.
C’est ainsi que chaque après-midi, à 14h, s’ouvre une audience de comparutions immédiates. Pour l’occasion, celle-ci se déroule dans la plus salle grande du tribunal, afin d’assurer quelques règles de distanciation sociale. Il s’agit des seules mesures de protection prises au Palais :
« Aucune disposition sanitaire n'a été mise en place. Ni gel, ni masques, ni gants à disposition du personnel judiciaire », déplore la vice-bâtonnière Joëlle Forest-Chalvin.
Une situation qui n’empêche pas le cérémonial habituel de se poursuivre à l’intérieur de la salle d’audience, présidée ce jour là par Raphaël Vincent.
"Je vous en prie, installez-vous", entame le président, enjoignant les seuls avocats présents dans la pièce à s'asseoir. Depuis le 17 mars, les séances se déroulent à huis clos, sans public.
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