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Avec Emmanuelle Pireyre, parlons manipulation génétique, démocratie et mouvements sociaux

« Chimère » est un roman intelligent, comique, qui ne ressemble à aucun autre et que vous ne lâcherez probablement plus dès lors que vous l’aurez commencé.

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Emmanuelle Pireyre, auteure de "Chimère", roman publié aux éditions de L'Olivier ©Patrice Normand

Dans ce livre à paraître en août, Emmanuelle Pireyre invente une narratrice, écrivaine, invitée par un grand quotidien national à rédiger une tribune sur les OGM. Pour cela, elle part en quête de réponses et retrouve une scientifique sur le point de créer, plus ou moins secrètement, un chien-humain. Laquelle chimère s’avèrera viable puis, grandissant, amatrice de films d’Eric Rohmer.

Mais revenons déjà à cette écrivaine-enquêtrice qui, envoyée sur une autre piste au cours de ses recherches, devient l’observatrice privilégiée d’un panel de citoyens français. Il est composé, sans faire offense à cette superbe brochette de personnages totalement hallucinés, de bric et de broc ; il a par ailleurs été constitué dans le but de réfléchir au monde de demain dans le cadre d’un programme européen.

Chaque groupe représentant son pays européen doit bosser plusieurs jours, confiné, sur un thème tiré au sort avant de rendre publiques les conclusions de ses travaux. La France, par le biais de ses quelques ressortissants délicieusement imaginés par Emmanuelle Pireyre, doit se pencher sur la question du… « Temps libre ».

C’est là le point de départ de tergiversations infiniment entrelacées et riches.

On ne peut pas tout à fait dire de « Chimère » qu’il est une dystopie tant Emmanuelle Pireyre parle d’aujourd’hui ; mais plutôt qu’il déploie un propos dense, tout à la fois drôle et inquiétant, sur les avancées scientifiques, sur leur (non-)gestion politique, sur la démocratie participative, sur la religion et les croyances culturelles… Sur les monstres conçus sans précaution, à aimer ou dont il faudrait se méfier. Le tout confinant au réalisme magique. Emmanuelle Pireyre, lauréate d’un prix Medicis en 2012, signe un roman absolument réjouissant qui, on le souhaite, pourrait tirer son épingle du jeu de la rentrée littéraire.

Elle nous a accordé un entretien à lire ci-après -occasion de signaler qu’elle fait partie du jury du concours d’écriture que Rue89Lyon a lancé cet été, « Lyon des nouvelles de 2050 ». Et on en est très heureux.

Emmanuelle Pireyre, auteure de "Chimère", roman publié aux éditions de L'Olivier ©Patrice Normand
Emmanuelle Pireyre, auteure de « Chimère », roman publié aux éditions de L’Olivier ©Patrice Normand

Rue89Lyon : La chimère créée dans le roman est un chien-humain assez spectaculaire. Non seulement vous le concevez scientifiquement, vous lui conférez un aspect physique, une personnalité, un parcours mais aussi -sans vouloir spoiler- une “destinée” complètement étonnants. Comment avez-vous travaillé ce personnage du roman ?

La découverte scientifique est-elle le point de départ idéal d’une dystopie ?

Emmanuelle Pireyre : J’ai appris il y a quelques années que des manipulations génétiques produisant des êtres chimériques mêlant cellules humaines et animales, entre autre canines, étaient réalisées dans des laboratoires du Royaume Uni, après y avoir été autorisées par la loi en 2011. Il s’agit de créer des embryons à vocation médicale qui sont ensuite éliminés au bout de quatorze jours. Cela m’a évidemment horrifiée.

Mais par ailleurs j’ai mis le phénomène en rapport avec les mythes, mêlant depuis toujours de manière inquiétante l’homme et l’animal, comme le loup garou par exemple. Pour la première fois, ce qui était de l’ordre de l’effroi imaginaire est réalisé dans des incubateurs, même si cela ne ressemble qu’à des amas de cellules.

C’est ce point de bascule d’un mythe dans la réalité qui m’a particulièrement intéressée.

Je me suis ensuite contentée de pousser le phénomène à peine plus loin en imaginant qu’une employée du laboratoire fait ses petites expériences personnelles la nuit et insémine un embryon dans un utérus canin.

C’est en effet parce qu’elle a un ancrage dans la réalité de la recherche scientifique en cours qu’une telle créature m’a intéressée, afin qu’on regarde de plus près ce qu’on est en train de faire, ou de laisser faire.

Certes pour l’instant une créature prenant cette forme n’existe pas, quoiqu’un biologiste avec qui j’ai discuté m’ait dit que ça ne lui paraissait pas plus improbable que ne l’avait été en son temps Dolly la brebis clonée. Cependant depuis mes premières recherches, on a bien progressé dans ce type de recherches, et on entend désormais aux Etats-Unis et au Japon faire pousser des reins humains à l’intérieur de porcs, les transformant ainsi en usines vivantes.

Pour ce qui est du personnage d’Alistair, cet homme-chien, j’ai mis en place un scénario où au départ il a l’air assez mignon, il a l’apparence d’un chiot, puis il grandit très vite, à la vitesse de croissance canine et devient affreux. La différence entre un hybride classique et une chimère est en effet que l’hybride a dans chaque cellule l’ADN mêlé de ses deux géniteurs, alors que la chimère agglomère les deux ADN dans des cellules distinctes, si bien que l’animal est disparate, certains recoins de son corps étant humains, d’autres canins.

Cependant au départ, bien que laid, il n’est pas franchement inquiétant, ce qui est souvent le cas quand des inventions techniques entrent dans nos vies : on est au départ pas bouleversé. Comme avec les premiers ordinateurs, ça bugge beaucoup, on sent qu’on conserve de l’ascendant. Alistair est donc au début un peu piètre, il reste animal ; il surchauffe comme une machine défectueuse.

Mais finalement, sa puissance de transformation du monde finit par apparaître. En fait selon les moments du livre, je mets l’accent soit sur son humanité, et même son statut sexuel d’homme ou de grand adolescent, soit sur son animalité, soit sur son statut de machine technique. C’est un personnage assez drôle à utiliser en fiction, car sa multiplicité interne me permet selon les moments de l’histoire de tirer de mon jeu à chaque fois une carte inattendue en dévoilant un aspect différent.

Il n’y a aucun jugement ni même de crainte de votre part face à cette éventualité de voir un jour des chimères côtoyer l’humain “basique”, dans un quotidien. Ce qui a de quoi intriguer a minima, voire effrayer. Est-ce une vraie perspective certaine selon vous, comment l’imaginez-vous ?

Si si, je réprouve et je suis effarée à l’égard de ce que les biotechniques et les diverses manipulations du vivant nous réservent. Simplement, lorsque je fais passer cela dans la fiction, je ne saurais m’en justifier vraiment, je lui apporte un traitement comique qui dédramatise la question.

Je fais cohabiter l’homme-chien avec Brigitte, une femme normopathe, qui a tendance à tout trouver normal. Elle ne se formalise pas de l’excentricité de son compagnon, faisant entrer l’étrangeté de la situation dans le moule de la normalité qu’il lui semble partout percevoir. Seules les quelques visites qu’elle reçoit lui font par éclair apparaître qu’elle a un sérieux problème et vit avec un monstre.

C’est justement parce que la réalité me paraît gravissime que je la dédramatise dans la fiction.

« Le fait que les Roms, Tsiganes, Manouches, toujours et partout rejetés à la marge puissent être la solution des problèmes m’a comme remplie de joie »

Vous abordez le thème de l’identité, celle des peuples et des citoyens, comme un fait mouvant, difficile à caractériser, mais il est aussi un matériau ludique. Est-ce qu’il est difficile de résister à la tentation de définir l’individu par son territoire, sa culture nationale ?

Un second fil de fiction concerne en effet l’Europe et les vingt-huit (ou vingt-sept) pays et peuples européens. Je suis partie pour l’écriture de « Chimère » d’un article que j’avais rédigé pour Libération au sujet de l’autorisation d’un maïs transgénique. Comme ce genre de questions est traité au niveau de la Commission européenne, elles devraient aussi être pensées par nous à l’échelle européenne. Il fallait donc que j’ai cet échelon dans le livre.

Par ailleurs, les gens avec leurs petites lubies, leurs particularités locales et leurs statuts sociaux me semblent quand même plus savoureux que les institutions, j’ai imaginé que la Commission organisait un grand débat en tirant au sort douze citoyens dans chaque pays européen afin de réfléchir à un problème particulier. Cela me permettait de faire passer les grandes questions de l’époque à travers le prisme et la réflexion de gens tout simples. C’est en outre, évidemment, une manière de parler de démocratie participative.

Pour en venir à l’identité des peuples, sans avoir jamais bien compris ce que signifie cette question de l’identité, j’aime beaucoup la relativité des points de vue nationaux sur toutes les choses de la vie, la cuisine, les chaussures, l’humour, le rapport au propre et au sale, aux enfants, à la nature, au travail, etc. Il y a là des singularités admirables, et en même temps comiques lorsqu’elles sont confrontées les unes aux autres.

Par exemple, j’ai lu beaucoup de choses sur les Roms, Tsiganes, Manouches… D’abord parce que j’avais lu quelque part qu’ils étaient le premier et seul peuple à vivre depuis longtemps à l’échelle européenne, ne s’étant jamais soucié des frontières, et que seules des administrations tatillonnes, bornées et retardataires les obligeaient à s’amarrer à un pays unique. Le fait que ces peuples toujours et partout rejetés à la marge puissent être un exemple pour nous tous et la solution des problèmes m’a comme à chaque fois que je rencontre un phénomène de ce genre remplie de joie !

Poursuivant mes lectures j’ai appris quantité de choses passionnantes, entre autre que ces populations toujours soupçonnées de manquer d’hygiène par les gadjé les trouvent en retour extrêmement sales selon d’autres critères.

Si je ne pense pas que ces particularités définissent les individus, elles règlent cependant nombre de nos conduites et opinions. Ce qui me plaît est de les confronter les unes aux autres avec les dissonances que ça entraîne à la fois un peu gênantes et riches, et ouvrant à la voie à leur dépassement comique.

« Il y a lieu de se demander si le Temps libre, voire la paresse totale, n’est pas LE sujet crucial à aborder au moment où la décroissance devient une nécessité absolue »

Qu’est-ce qui vous a guidée dans la composition de ce panel de Français plutôt étonnant et par le même temps complètement… probable ?

Vous et l’Union européenne leur avez attribué le thème du “Temps libre”, ce qui les vexe dans un premier temps. Y a-t-il comme un éloge de la paresse dans le projet de dédier du temps de récit à ce thème ? D’autant que le thème à l’étude va s’opposer avec la sur-activité de la narratrice-écrivaine.

Le panel Français tiré au sort est constitué de douze personnes plus une modératrice. Comme à chaque pays européen, on leur a attribué un sujet important qu’ils doivent étudier et sur lequel ils livreront leurs conclusions à Bruxelles. Mais tandis que les Danois étudient l’Intelligence artificielle et les Portugais le Nucléaire, les Français eux ont tiré le Temps libre. Cela les vexe, car ils trouvent dommage qu’un grand pays comme la France s’occupe d’un sujet aussi subalterne.

Cependant après réflexion, il y a lieu de se demander si le Temps libre, voire la paresse totale, n’est pas LE sujet crucial à aborder au moment où la décroissance devient une nécessité absolue. C’est en effet un éloge de la paresse qui résoudrait bien des problèmes, et les Français, ayant découvert se fait, passent avec enthousiasme à la pratique.

Concernant la partie autobiographique, je suis moi-même en effet très souvent débordée par le nombre de choses à faire, comme la plupart des gens, ou des femmes, je ne sais pas. L’idée que les Français se mettent à prôner le farniente comme la plus enviable des valeurs m’a paru nous proposer un avenir laxiste, relaxant, très prometteur.

J’aime beaucoup l’idée que dans les conférences (ou conventions) de citoyens, on cherche à avoir dans le groupe des gens les plus variés possible, d’où le tirage au sort. J’ai lu diverses descriptions d’expériences de ce genre, et les théories en particulier de Jacques Testart, le scientifique qui a participé à mettre au monde Amandine, le premier bébé éprouvette et qui depuis quelques années insiste pour que la science devienne citoyenne, que les citoyens prennent en charge les commandes de la recherche scientifique, puisque ce sont eux qui la paye avec leurs impôts, et qu’ils payent aussi les pots cassés, lorsque que découlent des changements techniques toutes sortes de catastrophes.

L’idée des conventions de citoyens n’est surtout pas de demander leur avis à des militants, mais que ce soient toutes sortes de gens puissent travailler à émettre un avis, après s’être formés plusieurs week-ends de suite sur les questions à débattre. Et comme on l’a vu à l’œuvre avec le mouvement des « gilets jaunes », une intelligence collective se met en place, et des solutions sont trouvées.

Mon panel est donc constitué de gens divers, un petit patron du bâtiment, une boulangère d’Asnières, une jeune femme voilée, un bibliothécaire à la retraite, un employé d’Amazon ou encore deux préadolescents (puisque le monde de demain sera vécu par eux, il est normal qu’ils participent à son élaboration…). Il y a aussi Wendy, une femme manouche, qui vit en caravane sur un terrain des Yvelines. Les réunions citoyennes lui donnent l’occasion d’approcher le monde gadjo pour la première fois d’aussi près, et ce n’est pas une mince affaire.

Dans “Chimère”, vous racontez la tension qui peut exister entre la propension à verser dans des croyances mystiques, par foi religieuse, et l’envie de rationalité extrême, avec études scientifiques à l’appui pour seul méthode explicative de la marche du monde. C’est une tension que la narratrice possède en elle.  

Certes une première difficulté est que cohabitent en nous d’un côté la pratique de la raison pour mener nos existences, et de l’autre des conduites magiques et toutes sortes de désirs irrationnels. J’avais lu avec une grande joie les « Pensées sur la comète » de Pierre Bayle, prônant à la fin du 17ème siècle le nécessaire rejet des superstitions et fausses croyances de tous ordres, et l’usage de la raison me semblait la voie à suivre, bien qu’elle se trouve souvent brouillée par nos interprétations erronées.

Mais le second problème est bien plus épineux : je suis troublée et même bouleversée par le fait que la raison, et la philosophie des Lumières qui en fait son instrument d’appréhension du monde, coïncident avec un usage des sciences, des techniques, et du monde, ressemblant à s’y méprendre à la plus grande des irrationalités.

Quand au cœur même de la raison se loge l’irrationnel, on reste figé d’effroi et ne sait plus comment débrouiller l’écheveau. C’est ce qui nous arrive avec la catastrophe écologique. Il faut re-comprendre à l’envers un certain nombre de nos manières de penser.

« Le moment où je pense qu’un paragraphe est terminé, c’est le moment où enfin il me fait rire »

Votre personnage d’écrivaine est de nouveau la narratrice du roman, centrale et itinérante. Elle a bien des failles comme son incapacité à dire non, elle a aussi une grande capacité de travail, une large place faite à l’amitié. La question de l’autobiographie se pose encore une fois à l’évidence. Comment y répondez-vous ?

Dans le récit j’ai en général le statut de témoin ou de miroir de ce que font les autres, de ce qui leur arrive, de ce qu’ils pensent. Parfois cependant, j’avance un petit curseur narratif ou un gros, en proposant quelque chose, en rendant une visite.

Je reste assez neutre, et n’ai pas beaucoup plus de place que les autres personnages, mais je leur ouvre les portes pour qu’ils puissent entrer ou leur tend le micro pour qu’ils puissent parler. Ce Je permet, entre autres, d’assurer un lien que j’espère confortable pour la lecture entre les divers fils narratifs.

La dose d’autobiographie est assez faible. Quelques éléments réels sont mêlés à beaucoup de fiction. Ce qui est le plus réaliste en ce qui concerne mon personnage, je pense que c’est le ton. Un réalisme d’ailleurs lui-même un peu recomposé et frelaté, car il ne s’agit pas exactement de mon Je privé, mais plutôt du Je que j’ai développé au fil des années dans les performances que je fais en public. C’est ce « Je » qui s’adresse au public que je déplace dans le livre, qui est en partie moi, mais pas complètement.

Cette fois encore, votre livre est infiniment drôle. On se retrouve face à un comique de situation, des personnages absurdes dont vous tirez le portrait de façon à susciter le rire. Il s’agit davantage d’une remarque et peut-être pouvez-vous nous parler de la place de l’humour dans votre poésie, dans votre écriture, dans votre façon d’aborder le récit. 

Face à des situations, des travers de la société, qui me font en fin de compte assez peu souvent rire, voire me semblent mortifères, je développe un mécanisme de défense en injectant partout où je peux de la vitalité, celle-ci passant entre autre, mais beaucoup c’est vrai, par l’humour. Je réécris de nombreuses fois chaque passage, et le moment où je pense qu’un paragraphe est terminé, c’est le moment où enfin il me fait rire.

L’image de l’adolescent semble vous intéresser particulièrement. Ils regardent des films d’épouvante, de genre, d’horreur et sont super conciliants et agréables tout à la fois. Ce sont des êtres-chimères, eux aussi ?

Les enfants qui m’entourent m’ont inspiré quelques motifs du livre, et justement le rapport entre chimères mythologiques et chimère réelle. Quand les enfants lisent des choses affreuses, ne serait-ce que les livres de la collection « Chair de poule » que j’ai découverts avec eux, ils disent à quel point ça les passionne.

Or si un livre crée chez eux une telle attraction qu’ils ne veulent pas le lâcher, c’est que ce livre (ou ce film) touche quelque chose de juste et précis dans ce qu’ils vivent. En tant que parent, on s’inquiète, mais les enfants ont toujours ces sourires charmants et désarmants, pour dire qu’ils ne sont pas du tout traumatisés…

Doit-on les croire quand ils nous disent « T’inquiète » ?, ou au contraire leur tirer des mains ces livres ou ces films qu’ils aiment tant ? Mystère…

« À Notre Dame des Landes, pendant Nuit debout, et dans le mouvement encore plus étonnant des Gilets jaunes, on a vu s’inventer des modes de vie ensemble qui rendent l’avenir possible »

Vous faîtes partie du jury du concours “Lyon, des nouvelles de 2050”. Qu’est-ce que vous imaginez, sans vous prêter à l’exercice évidemment mais en quelques mots, qu’une métropole puisse devenir dans quelques dizaines d’années ? Une canicule permanente ? Un “Soleil vert” à venir ? Ou des ados devenus adultes qui nous sauveraient ?

Je sais ce que je n’aimerais pas et ce que j’aimerais qu’on fasse mais mon penchant naturel concernant le réel n’est pas à l’optimisme, si bien que je préfère attendre de mes laisser ébahir par les idées qui naîtront de ces nouvelles. J’aimerais qu’en littérature, en sciences humaines, on mette tout en œuvre pour penser le monde et le transformer, inventer des idées inédites, faire fonctionner le monde autrement.

Dans le réel d’ailleurs cela existe, à Notre Dame des Landes, pendant Nuit debout, et dans le mouvement encore plus étonnant des Gilets jaunes, on a vu s’inventer des modes de vie ensemble qui rendent l’avenir possible.

Quels conseils d’écriture vous donneriez ?

Lire. Et ne pas se contenter de la première version. Réécrire.

Est-ce que vous avez un rapport particulier à Lyon, à cette ville et à sa région ?

Je viens d’Auvergne, donc d’une autre région qui, par les manipulations administratives, a fini par devenir la même. Après être passée par diverses villes, je suis arrivée ici avec l’idée géographique minimale que c’était un lieu central. Les années passant j’ai découvert une ville fort agréable à vivre, en particulier le 7ème arrondissement où la population est très mixte.

Je suis aussi fortement engagée dans la vie de l’Agence Auvergne Rhône Alpes Livre et Lecture, ce qui me permet de croiser tout ce que les métiers du livre comptent ici de forces vives et de réfléchir et agir dans ce domaine pour que le livre, la littérature, la pensée, la performances, restent des activités vivantes et engagées.

J’aimerais simplement que cette ville ne cède pas à la canicule. S’il faut planter des arbres et autres glands, je veux bien participer.

 

Chimère, roman à paraître le 22 août, aux éditions de L’Olivier / 224 pages / 18,50 €.

Règlement du concours « Lyon, des nouvelles de 2050 ».


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