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Trottinettes, vélos et scooters en free floating à Lyon : des redevances « incohérentes »?

Dès le 1er septembre prochain, les opérateurs de trottinettes, vélos et scooters en libre-service devront débourser entre 24 et 100 euros par véhicule et par an pour pouvoir occuper l’espace public. Des mesures nécessaires mais encore incomplètes pour certains élus.

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Trottinettes situées devant le bar Le Saint-Vincent. ©NP/Rue89Lyon

Face au mikado de trottinettes électriques observé sur certains trottoirs, la Ville de Lyon a finalement décidé de taxer les opérateurs de véhicules en free floating (en libre-service sans bornes d’attache) après les avoir incités à signer une « charte de bonne conduite ».

Ce lundi 20 mai, le conseil municipal a voté une délibération qui met en place un système de «redevance». A compter du 1er septembre 2019, les plateformes de location de scooters, vélos et trottinettes en free floating devront s’acquitter d’une redevance annuelle d’occupation du domaine public :

  • 24 euros par vélo
  • 30 euros par trottinette
  • 80 euros par scooter à essence
  • 100 euros par scooter électrique.

A Paris, la redevance oscille entre 50 et 65 euros par trottinette électrique.

« Un porte-menu plus cher qu’une trottinette »

« Un miracle électoral ». C’est ainsi que le conseiller municipal du 6e arrondissement, Jean-Jacques David (LR), qualifie les mesures prises pour réglementer « l’anarchie la plus complète » des trottinettes sur les trottoirs lyonnais.

« Ce qui était impossible hier faute de dispositions législatives l’est aujourd’hui », explique-t-il en évoquant « un miracle » rendu possible par « l’approche des prochaines élections ».

Bien que les élus de la majorité comme de l’opposition reconnaissent la nécessité de la mise en place de cette redevance, tous ne sont pas satisfaits. Le maire du 2e arrondissement, Denis Broliquier (Les indépendants), a dénoncé des redevances « incohérentes » au regard de celles existantes :

« un porte-menu sera facturé 64,22 euros par an à un restaurateur ».

Soit deux fois plus cher qu’une trottinette en libre-service, pour une occupation du domaine public bien moindre.

Où garer vélos et trottinettes en libre-service ?

Les écolos souhaitent que les redevances versées par les opérateurs servent à financer des emplacements de stationnement pour les vélos et les trottinettes en question. Françoise Chevallier (EELV) propose de faire une pierre deux coups : supprimer les places de stationnement en amont des passages piétons pour des raisons de sécurité, et les remplacer par des espaces réservés au stationnement de vélos et de trottinettes. D’après elle, 500 arceaux seraient nécessaires pour permettre aux Lyonnais de garer leur vélo.

Autre mesure à prévoir : l’agrandissement des pistes cyclables. Après le bannissement des trottinettes sur les trottoirs, l’élue écologiste estime que la loi LOM qui se fait attendre les obligera à partager les pistes cyclables avec les vélos.

Quant à Denis Broliquier, il reste sceptique sur l’application de l’arrêté municipal pris récemment par la Ville de Lyon qui interdit la circulation des trottinettes électriques sur les trottoirs : « Qui va faire respecter cette interdiction ? »

Ce ne sont pas les trottinettes qui inquiètent Isabelle Granjon, conseillère du 1er arrondissement (non inscrit – PCF), mais l’arrivée des scooters en libre-service sur les trottoirs lyonnais. « C’est comme si l’exécutif ne tirait aucune leçon de ses erreurs précédentes », observe-t-elle en faisant allusion aux problèmes liés à la multiplication des trottinettes en free floating et notamment au nombre exponentiel d’accidents. Au lieu de se préoccuper des trottinettes, scooters ou autres deux roues en libre-service, la priorité serait selon elle de favoriser le développement de transports en commun gratuits.

La municipalité a affirmé qu’elle allait œuvrer avec la Métropole « à partir de septembre » pour transformer des places de stationnement pour voitures en places pour trottinettes. Par ailleurs, des espaces dédiés aux trottinettes pourraient être délimités sur les trottoirs dès cet été.


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