Inciter à réformer l’Eglise et dénoncer les abus sexuel en son sein deviennent ses deux chevaux de bataille. Pierre Vignon, prêtre au diocèse de Valence et ancien juge au tribunal ecclésiastique de Lyon.
Evincé du tribunal ecclésiastique de Lyon en 2018, le « petit bonhomme », comme il se surnomme, a pleinement adopté son rôle de lanceur d’alerte. Auteur de la pétition « Appel d’un prêtre au cardinal Barbarin », il avait récolté plus de 100 000 signatures.
En janvier dernier le père Vignon souhaite davantage s’expliquer sur son choix de dénoncer les abus sexuel dans l’Eglise et sort son premier livre « Plus jamais ça ». Aujourd’hui le prêtre s’apprête à en sortir un second, « Dieu est liberté ». Il a également été présent aux côtés des religieuses victimes d’abus sexuels.
« Il faudra plusieurs pontificats pour réformer l’Eglise en profondeur »
Rue89Lyon : De 2002 à l’an dernier vous avez été juge à l’officialité interdiocésaine en charge de la justice de Lyon et de Clermont-Ferrand, comprenez-vous que l’existence même de cette justice ecclésiastique, parallèle à celle des hommes, ait pu choquer des gens ?
Pierre Vignon : Le mot parallèle n’est pas juste. Toute organisation a des règles internes, par exemple les joueurs de boules ont des règles du jeu. La justice de l’Etat s’impose à tous mais la justice de l’Etat ne peut pas régler les différends théologiques, par exemple ou savoir s’il y a trois ou quatre personnes dans la sainte trinité.
Il y a nécessairement des règles internes qui ne sont pas parallèles et qui ne doublent pas la justice de l’Etat. Si certaines personnes ne sont pas au courant, elles peuvent être choquées de tout.
Il y a une justice rabbinique, une justice islamique. Les mariages dans le monde hébraïque sont réglés et les affaires internes sont elles aussi réglées par une justice hébraïque.
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