En février 2014, cinq jeunes s’étaient fait agresser dans le Vieux Lyon. Deux d’entre eux, mineurs, avaient pris un coup de couteau.
Cette attaque au couteau sur deux mineurs dans le Vieux Lyon portait la marque de l’extrême droite radicale. Ce vendredi 14 février 2014, un groupe de cinq amis avait décidé de boire un verre vers Saint-Jean (Lyon 5è) pour fêter un anniversaire. Repérés par un groupe d’une dizaine de personnes au niveau de Saint-Paul, ils sont insultés de « sales gauches » et prennent des coups.
Ils ont réussi à s’échapper, mais au niveau de la Cour d’appel, ils ont de nouveau été chargés par un groupe, peut-être les mêmes personnes. Il y a eu encore des échanges de coups et c’est là qu’une personne a frappé avec un couteau.
Dans un premier temps, la victime est parvenue à fuir grâce à l’aide de ses amis. Mais ils sont rattrapés au niveau de la passerelle, devant le Palais de Justice. Le deuxième mineur prend alors un coup de couteau dans le dos.
Cette agression aurait pu être beaucoup plus grave. Les deux victimes s’en tirent finalement avec une dizaine de points de suture et plusieurs jours d’arrêt maladie. Mais le pire aurait pu arriver, a relevé la procureure. Le premier ne doit la vie qu’à son épais blouson, quand l’autre a vu la lame glisser sur une vertèbre, évitant ainsi la colonne vertébrale.
Selon la police, les deux principaux accusés, Olivier M.-L. et Raphaël T., sont des cadres du mouvement identitaire Rebeyne, un autre, Paul T., est « un ex-militant du GUD » condamné pour « violence sur personne dépositaire de l’autorité ». Tous les prévenus étaient déjà fichés pour des liens avec l’extrême droite radicale.
Une nouvelle attaque de l’extrême droite radicale
Pendant le procès, la procureure avait qualifié que « la mouvance identitaire reste le dénominateur commun entre les cinq prévenus ».
L’avocat d’un des accusés, Maître Banbanaste avait pourtant pris soin de faire comprendre dans sa plaidoirie que « rien ne permet de dire que ces jeunes font partie de l’ultra-droite », expliquant au sujet de l’agression qu’il faut bien que « jeunesse se fasse ». Mettant directement en cause les victimes qui voulaient selon lui « casser du faf ».
Pourtant une vingtaine de personnes de l’extrême droite radicale était présente pour soutenir les accusés : des membres du Parti nationaliste français (PNF), du GUD devenu Bastion social dont l’un des membres fut condamné pour l’agression d’un enseignant, mais aussi des ultras du stade se tiennent côte à côte. Présents depuis le milieu de l’après-midi, ils attendaient aussi le jugement des cinq prévenus.
Enclins aux sorties médiatiques, les militants de Génération identitaire se sont faits très discrets.
Le numéro d’équilibriste des prévenus
Ce mercredi, lors de leurs procès, les prévenus ont effectué un numéro d’équilibriste. Julien C. le premier à être interrogé reconnaissait avoir été sur les lieux et avoir donné des coups, mais refusait de donner des indications sur les actes commis par les autres. Il invoquait tout d’abord une perte de mémoire. S’en suivent plusieurs minutes où le prévenu est mis face à ses contradictions. Il prétendait ne pas connaître Olivier M.-L., le principal suspecté d’avoir porté les coups de couteau. La présidente rappelait pourtant les échanges téléphoniques entre les deux. Péniblement, il lâche :
« je ne peux rien vous dire, dans ce milieu il y a des risques de représailles ».
Olivier M.-L. est celui sur qui se concentrent les débats. Il est accusé d’avoir porté les coups de couteau.
Devant la présidente, il niait jusqu’à sa présence sur les lieux. Pourtant celle-ci est confirmée par la géolocalisation de son téléphone et un témoin déclarait l’avoir entendu crier : « je vais te planter, je vais te planter ». Des images de caméras de vidéosurveillance montrent qu’il tenait un couteau juste avant l’agression.
Alors que la procureure réclamait dix-huit mois d’emprisonnement, dont six, avec sursis, Olivier M.-L. est finalement condamné à une peine de deux ans d’emprisonnement. Deux autres accusés sont respectivement condamnés à des peines de six mois fermes et dix-huit mois de prison, dont neuf mois fermes. Les deux derniers écopent de peines de prison avec sursis.
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