
Dans son analyse, la Cour des comptes prend en considération un autre grand projet, le Canal Seine-Nord, qui doit également être financé en partie par cette agence rattachée au ministère des transports :
« Ces deux projets, dont l’intérêt et le financement d’ensemble ne peuvent se déduire de la seule hypothèse de cofinancement européen, paraissent largement hors de portée budgétaire de l’agence, non seulement en 2019, mais également au-delà ».
Dans cet avis rendu public le 29 août, les sages de la rue Cambon écrivent ainsi qu’il y a « une accumulation incontrôlée de besoins de paiement, dont le financement n’est pas assuré à moyen terme ».
Et de conclure :
« si l’État décide d’aller plus avant dans l’engagement et le financement des grands projets précités, il devra dégager, entre 2017 et 2019, entre 1,6 milliard d’euros et 4,7 milliards d’euros en plus des ressources cadrées ».
Manuel Valls veut continuer de creuser le Lyon-Turin
En réponse, le premier ministre veut « nuancer ce constat ». Il l’écrit dans un courrier adressé à la Cour :
« Depuis 2014, les restes à payer de l’AFITF ont fortement diminué, notamment par une maîtrise du volume des autorisations d’engagement, inférieur au volume des crédits de paiement sur trois exercices consécutifs. »
Bref, ce référé au vitriol de la Cour des comptes sur l’AFITF n’a pas fait changer de cap le gouvernement sur le Lyon-Turin dont le coût est extrêmement copieux pour la France.
Pour le seul tunnel transfrontalier, entre l’Italie et la France, de 57 kilomètres, la facture est évaluée, par les services de l’Etat à 8,6 milliards d’euros. La France prenant en charge 25 % du coût, soit 2,2 milliards d’euros, l’Union européenne 40% et l’Italie 35%.

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