
Autoroute urbaine : Eric Piolle veut placer le gouvernement « face à ses contradictions » en pleine COP21
Saisissant l’attention portée aux thématiques environnementales grâce à la Cop21, Eric Piolle, le maire écolo de Grenoble, fait valoir ses réalisations en la matière. Il entame également un nouveau bras de fer avec le gouvernement, soulignant l’écart « entre ses actes et ses discours » sur le dossier de l’autoroute urbaine grenobloise.

Eric Piolle présentant les « moutondeuses » de la Bastille, le 14 avril 2014, à Grenoble. Crédit : VG/Rue89Lyon
Quand l’Etat manque d’ambition sur l’enjeu climatique, observez « l’exemplarité » grenobloise. Voici en substance le message délivré par Eric Piolle et plusieurs de ses adjoints, ce mardi 1er décembre, lors d’une conférence de presse à la Bastille de Grenoble, le même jour que l’ouverture de la COP 21 au Bourget.
Selon l’édile écolo de la cité alpine, c’est localement que l’action se révèle la plus efficace :
« À l’heure où les Etats peinent à impulser les changements, c’est ici, dans les villes, que nous pouvons agir pour « décarbonner » et améliorer notre vie au quotidien ».
1 à 2 repas végétarien par semaine dans les cantines en 2020
Puis l’équipe municipale dresse l’inventaire des politiques réalisées ou poursuivies depuis son arrivée aux manettes de la ville, en avril 2014. On retient notamment :
- 1,6 hectares d’espaces verts gagnés sur la ville en 2014 avec 522 nouveaux arbres plantés, notamment en lieu et place de certains panneaux publicitaires supprimés.
- La généralisation de la zone 30km/h aux rues grenobloises, à l’exception de quelques grands boulevards.
- L’objectif de 1 à 2 repas végétarien par semaine dans les cantines d’ici 2020, contre 19 par an en 2014.
- Un plan Lumière mis en place pour l’éclairage public qui permettra de réduire de moitié sa consommation énergétique, en 2022.
- L’élaboration d’un petit livre vert de la Montagne listant 21 actions à entreprendre pour préserver cet environnement, à l’attention de ceux qui la parcourent et des associations sportives.
Un recours contre l’élargissement de l’autoroute urbaine
Mais quand le satisfecit s’interrompt, c’est le vieux dossier du cerclage autoroutier de Grenoble qui fait à nouveau grincer.
En août dernier, le gouvernement a passé avec les sociétés autoroutières APRR et AREA un accord de concession, de création et d’entretien de l’A480, l’entrée ouest de Grenoble quotidiennement paralysée par l’afflux routier. La convention prévoit l’élargissement de cette portion en 2×3 voies.
Fiers de leurs farouche opposition à un précédent projet de contournement nord de Grenoble sous la Bastille qui ne s’est jamais fait, les écolos et leurs alliés de la majorité grenobloise se refusent à une nouvelle mise en chantier.
Eric Piolle annonce avoir déposé un recours gracieux auprès de Manuel Valls, à ce sujet. Il sera défendu par Corinne Lepage, l’avocate et ancienne ministre de l’environnement de Jacques Chirac. Comme une annotation de professeur, le communiqué défendant le recours donne la leçon :
« Puisse-t-il suffire à mettre les actes de l’Etat en cohérence avec ses discours sur l’enjeu climatique et de lutte contre les pollutions sonores, visuelles et aux particules ».
La gauche silencieuse, la droite monte au créneau
Si l’on pouvait s’attendre à voir l’opposition de gauche défendre l’engagement du gouvernement, elle est finalement restée absente de ce débat. Chez les socialistes, toutes les forces vives semblent affectées aux dernières batailles de la campagne régionales.
C’est en revanche à droite que les réactions se sont fait entendre. Depuis le basculement du département de l’Isère dans le camp des Républicains, Jean-Pierre Barbier, son nouveau président, a fait de l’élargissement de l’A480 la pierre angulaire de sa politique de mobilité.
Dans son communiqué, il s’agace du recours d’Eric Piolle :
« Ne rien faire par dogmatisme, conserver le statu quo actuel et brandir la menace d’actions en justice pour faire capoter le projet, c’est inacceptable et irresponsable. La capitale des Alpes et les Isérois méritent mieux que des postures ».
Matthieu Chamussy, le leader de la droite à Grenoble complète :
« Il est utile de souligner que le décret qu’il conteste a été signé…en août. Il lui aura donc fallu attendre plusieurs mois pour contester ce projet qu’il qualifie pourtant de « scandaleux ». En fait, c’est avec son cynisme habituel qu’il attendait la période de la COP 21 et d’être à quelques jours des élections régionales pour faire à nouveau parler de lui… »
Chamussy toujours aussi bon, lui, il faut qu'il s'attaque à Piolle pour essayer de faire parler de lui. Mais que serait-il sans Piolle ? ;)
2x3 voies pour l'A480 ne servirait à rien pour désengorger la voie et surtout polluerait encore plus, comme si la cuvette grenobloise ne l'était déjà pas assez.
Piolle a fait notre petit COP21 à nous en prenant la Bastille ?
Etonnant de la part d'un journaliste de ne pas voir que cette histoire d'A480 est sortie du chapeau juste après les révélations du budget réel de la Fête des Tuiles. Principe de base : créer le buzz pour ne pas que les journalistes s'intéressent aux dossiers dérangeants. Et ça marche !
Effectivement, le calendrier est opportun pour Eric Piolle, qu'il s'agisse de la Cop21 ou du dossier que vous évoquez. Nous n'avons jamais prétendu le contraire.
Par ailleurs, nous avons également cité dans cet article les oppositions qui se sont prononcées.
Cordialement,
VG
Vous avez une carte de presse Monsieur Guilbert ou la carte EELV
Je vous cite
"1,6 hectares d’espaces verts gagnés sur la ville en 2014 avec 522 nouveaux arbres plantés, notamment en lieu et place de certains panneaux publicitaires supprimés."
Vous êtes prêts à nous sortir les photos des arbres plantés à la place des panneaux. Banco chiche ?
"La généralisation de la zone 30km/h aux rues grenobloises, à l’exception de quelques grands boulevards."
Là c'est pas la ville c'est la Métro.
"L’objectif de 1 à 2 repas végétarien par semaine dans les cantines d’ici 2020, contre 19 par an en 2014."
Là ce sont des promesses et puis faites-nous un article sur l'augmentation du prix de la cantine pour compenser cette lubie. Banco, chiche ?
"Un plan Lumière mis en place pour l’éclairage public qui permettra de réduire de moitié sa consommation énergétique, en 2022."
Là ce sont des promesses, des projections, pas des actes.
"L’élaboration d’un petit livre vert de la Montagne listant 21 actions à entreprendre pour préserver cet environnement, à l’attention de ceux qui la parcourent et des associations sportives."
Là je vous laisse deviner tout seul la portée de cette action...
Bref j'attends toujours que vous soyez un peu plus journaliste et un peu moins groupie.
Bien à vous
Comme vous êtes la même personne que Laurence, ci-dessus, on peut considérer que je vous ai déjà répondu.
Cordialement,
VG
- en semaine, il y a peu de transit via Grenoble en dehors des employés dans l'Aire Urbaine condamnés à soit rejoindre la ville centre, soit à traverser via les rocades parce qu'ils n'habitent tout simplement Grenoble, l'A480 sert avant les administrés de l'Aire Urbaine de Grenoble,
- évidemment l'équation est différente lorsque les administrés habitent Grenoble ou sa première couronne où les vélos et les transports en commun sont bien présents, mais lorsque l'on habite au sud ou au nord la situation est bien contrastée, il vaut mieux avoir une voiture, Piolle sert son électorat urbain dense, mais Grenoble c'est aussi une Métropole bien muette sur le sujet de l'élargissement ces dernières semaines,
- un véhicule dans un bouchon pollue plus qu'un véhicule roulant, Piolle a tort de croire que l'élargissement de l'A480 n'est pas une solution,
- le problème de la pollution des véhicules roulants est due aux particules émises et liées aux énergies fossiles, passer à l'électrique dans un mix équilibré comme proposé par le Gouvernement est donc une solution, sauf que Piolle ne veut pas de véhicule électrique (ou plutôt Mongaburu),
- Piolle mélange encore une fois les compétences municipales, et les compétences sur les routes et autoroures qui au cas d'espèce pour l'A480 appartient à l'Etat, et à la Région...bref rien à voir avec les compétences de Piolle.
Quant à Chamussy le récupérateur, l'homme qui surfe sur tous les sujets pour exister, il ne communique que pour des raisons d'opposition, sans construction.
Il y a 40 ans, l'A480 était modifiée et organisée, l'aire urbaine représentait péniblement 350 000 habitants, aujourd'hui il y a 650 000 habitants et l'A480 n'a pas évolué.
Il n'y a aujourd'hui qu'une vérité, en 1985, il y a 30 ans Grenoble était à 3h de Paris en TGV. C'était un progrès pour l'environnement et pour le développement éco, aujourd'hui 30 ans après c'est toujours 3h pour aller à Paris.
Lyon est toujours à 1h25 de train et finalement plus d'1h de voiture, réduire les déplacements c'est aussi penser l'interurbain, et pensant multimodalité pour penser différement, devenir plus écocitoyens, sans une offre acceptable, les discours écologistes seront toujours opposés à une approche globale rationnelle.
Les Suisse l'ont démontré, Lyon est y arrivée depuis 1982, Grenoble n'est pas et ne sera pas au rendez vous tant qu'une histoire globale ne sera pas proposée plutôt que de raisonner toujours et encore au coup par coup...
C'est bien dommage.