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Pourra-t-on voir à Lyon « Un Français », film sur un skin d’extrême droite ?

Ce mercredi 10 juin sort en salles « Un Français ». Ce film raconte 30 années de la vie d’un skinhead d’extrême droite, qui décide un jour de tourner la page des bastons et des ratonnades.

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Pourra-t-on voir à Lyon « Un Français », film sur un skin d’extrême droite ?

Cette fiction (que nous n’avons pas vue) a le mérite d’aborder un sujet (l’extrême droite radicale) rarement traité dans le cinéma français. Mais peu de salles diffuseront le film et on compte très peu d’avant-premières. A Lyon, le cinéma Comoedia diffusera le film.

Le distributeur met notamment en avant « la polémique » qui accompagne la sortie pour expliquer la réduction du nombre de copies, d’une centaine à une soixantaine.

Tout est parti, il y a un mois et demi, des premiers articles sur cet « American History X » à la française, suite à la diffusion de la bande annonce. Rapidement, la fachosphère s’est emparée du sujet et les commentaires se sont déchaînés sur des sites tels que fdesouche et sur Youtube.

Dans ces commentaires, on taxe notamment le film de « propagande de bobos gauchistes » ou d’être « anti-Français ».

Sur son blog, le réalisateur Patrick Asté, alias Diastème, a pris la plume pour évoquer les avant-premières annulées (« 50 avant-premières proposées, nous ne sommes plus qu’à 42 refus ») et le nombre réduits de copies (une soixantaine).

Diffuser le film est « un acte militant fort »

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Même s’il nuance le propos du réalisateur, le distributeur Mars Films est allé dans le même sens en publiant un communiqué.  Objectif : « clarifier la polémique entourant la sortie du film ». Mars Films évoque une « spectaculaire campagne de haine sur les réseaux sociaux » et apporte quelques précisions :

  • « Le nombre de copies a été ramenée à 60 afin d’optimiser au mieux chaque copie ».
  • « La plupart des cinémas contactés pour des avant-premières n’ont pas donné suite. La raison officielle : complexité de mettre en place un événement nécessitant des précautions (sécurité etc…) (…). Cette prudence est évidemment à rapprocher de l’humeur que certaines personnes aussi anonymes que mal intentionnées ont voulu créer autour du film. »

Mars Films « remercie » les exploitants qui diffuseront le film, ce qui constitue « un acte militant fort ». Et le distributeur conclut en considérant que « toutes les tentatives d’intimidation » justifient « la portée du film » et donc le maintien de sa sortie, ce 10 juin.

Le film raconte les interrogations de Marco (le héros qui se mue en repenti), et revient même sur une série de crimes dans lesquels des militants FN ont été impliqués, comme la noyade d’un Marocain en marge du défilé du 1er mai 1995 ou le meurtre quelques mois plus tôt d’Ibrahim, tué à 17 ans par des colleurs d’affiches du FN à Marseille.

Contactée par le quotidien du soir, Marine Le Pen et le « cercle dirigeant du Front national » ont refusé d’aborder le sujet « pour éviter la polémique ».


#Cinéma

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