
Le prêtre Gérard Riffard, hébergeur de demandeurs d’asile : la cour d’appel de Lyon incompétente
Le 9 septembre dernier, le tribunal de police de Saint-Etienne avait acquitté le père Gérard Riffard. Mais le parquet avait contesté cette décision, ce qu’il lui avait valu de comparaître devant la cour d’appel de Lyon le 2 décembre dernier.
Le prêtre stéphanois était poursuivi pour avoir hébergé des demandeurs d’asile dans son église de Montreynaud, à Saint-Etienne, contre l’avis de la mairie. Depuis de nombreuses années, ce prêtre à la retraite accueille des dizaines de personnes en attente d’une nouvelle vie.
Nous republions le portrait que nous avions fait de lui, à l’occasion de son passage devant le tribunal de police.

Gérard Riffard, prêtre à Saint-Etienne, poursuivi pour avoir logé des demandeurs d’asile. Crédit : Yann Petiteaux/Rue89Lyon.
Le 11 juin 2014, à l’issue de son audience devant le tribunal de police, le ministère public avait requis une amende de 11 950 euros. Plus de 200 personnes étaient venues le soutenir.
Vue de l’extérieur, la petite église Sainte-Claire ne paie pas de mine. Avec son toit pentu et sa chair de béton, elle conserve le charme désuet des années 1970. Le modeste lieu de culte n’est pourtant pas anodin. Né il y a quarante ans avec la ZUP stéphanoise de Montreynaud, il sert actuellement d’accueil provisoire à quarante adultes et douze enfants. Tous africains et demandeurs d’asile.
« Je suis comme Abraham, père d’une multitude »
Petit gabarit en bras de chemise, le père Gérard Riffard est la figure animatrice de cette petite communauté autogérée. La tâche est lourde pour ce retraité qui vit d’une pension de 700 euros, mais il est porté par le « désir de servir » :
« Je suis comme Abraham, père d’une multitude », plaisante le prêtre catholique.
A bientôt 70 ans, l’ancien curé de Montreynaud préside Anticyclone, une association qui a pour vocation d’accueillir et d’accompagner les demandeurs d’asile. Au fil des années, il a fait de l’église Sainte-Claire -située juste en face du bureau de police du quartier- un toit pour ces migrants démunis en attente d’une nouvelle vie.
Une situation qui ferait aujourd’hui de cet homme de foi un hors-la-loi. Car à l’été 2012, suite à une visite de la commission municipale de sécurité, les services de la mairie ont pris un arrêté interdisant toute activité d’hébergement au sein de l’église ; avant de saisir la justice pour non respect de cet arrêté.
Lors de l’audience qui s’est tenue ce mercredi 11 juin au tribunal de police de Saint-Etienne, le procureur de la République a requis une amende de 11 950 euros et le jugement a été mis en délibéré au 10 septembre.
« Notre ville est arrivée à saturation »
Les poursuites à l’encontre du père Riffard se basent sur des raisons sanitaires et de sécurité. Marie-Christine Buffard, adjointe en charge des affaires juridiques, plaide pour sa mairie :
« Imaginez une seule seconde qu’un incendie se déclare. La responsabilité de la mairie pourrait être mise en cause dans la mesure où nous avions connaissance de la situation ».
« Le danger, est-il dans notre salle ou est-il dans la rue ? », interroge de son côté le père Riffard qui assure faire le maximum pour respecter les règles de sécurité.
Pour Marie-Christine Buffard, d’autres solutions doivent être mises en œuvre :
« Lorsqu’un demandeur d’asile arrive en France, il est logé par la préfecture pour le compte de l’Etat, précise-t-elle. S’il n’y a plus de places -ce qui est le cas à Saint-Etienne-, il faut en chercher dans les villes qui ont encore des capacités d’hébergement. C’est une charge sociale qui doit se répartir sur l’ensemble du territoire. Notre ville est arrivée à saturation. »
« On va faire quoi de ceux qui arrivent ? »
Le père Riffard a accueilli les premiers demandeurs d’asile dans son modeste appartement. Mais, face à la nécessité, il a ouvert il y a sept ans l’annexe de l’église puis la petite chapelle où s’alignent aujourd’hui des rangées de matelas.
« Nous ne sommes pas une structure d’hébergement mais un abri le temps qu’on leur trouve un toit, se défend le prêtre. Les centres d’hébergement sont pleins. De fait, ceux qui arrivent sont laissés dehors. »
Peu après la visite de la commission de sécurité, la préfète de la Loire, Fabienne Buccio, a décidé de reloger 75 personnes accueillies à l’église Sainte-Claire en Ardèche et à Roanne. Mais cela n’a fait que résoudre temporairement le problème.
« Je ne me suis pas engagé à ne pas accueillir d’autres demandeurs parce que ce n’était pas possible, se justifie le père Riffard. On va faire quoi de ceux qui arrivent ? »
Soupçonné d’organiser des filières
République démocratique du Congo, Angola, Nigéria, Guinée, Cameroun, Côte d’Ivoire… Les origines des demandeurs d’asile sont multiples. Ceux-ci sont généralement envoyés par d’autres associations ou les services sociaux.
« La préfète pense que nous incitons les gens à venir, déplore le prêtre. En septembre dernier, nous avons été convoqués par le police. J’ai été interrogé pendant cinq heures. Ils me soupçonnaient d’organiser des filières. C’est me donner une importance que je n’ai pas. »
Gérard Riffard estime jouer un rôle de suppléant dans un contexte où l’Etat n’est plus en mesure d’accomplir pleinement sa mission.
« Au lieu de nous embêter, il vaudrait mieux que l’on nous aide, clame-t-il. Notre objectif n’était certainement pas de contrevenir à la loi. Mais nous arrivions à une situation dans laquelle le droit vient en contradiction avec quelque chose de beaucoup plus fort qui est le respect de l’être humain. »
Droit du demandeur d’asile : qui est en infraction ?
Calme et déterminé, le père Riffard n’entend pas renoncer :
« Dans une épreuve, soit on se couche, soit on reste debout, résume-t-il. La foi me permet de rester debout. »
Le prêtre et l’association Anticyclone ont déjà reçu de multiples soutiens, à commencer par celui de l’évêque de Saint-Etienne, Dominique Lebrun, ainsi que de nombreux partis et associations dont la Ligue des droits de l’homme.
Marc Urhy, directeur régional de la fondation Abbé Pierre, est atterré :
« C’est donc une longue chaîne de violations des droits individuels par les institutions sensées les protéger, que le geste de solidarité de Gérard Riffard vient répondre. A minima, le Procureur de la République pourrait demander autant de comptes à la préfecture, sur la formation d’une situation jugée insatisfaisante, qu’au citoyen qui visait à restaurer l’ordre public. »
Le Réseau éducation sans frontières fait actuellement circuler une pétition qui aurait déjà recueilli 1 500 signatures.
J'ai connu Gérard il y a maintenant plus de 25 ans quand il animait des camps d'ado pour les charbonnage de France. Je ne suis pas croyant, mais un beau mec, reste un beau mec, et un gars qui à consacré sa vie à aider les autres mérite le respect !
Je vais mettre au service de ce bonhomme formidable et de sa cause les moyen à ma disposition.
La mairie de Saint-Étienne s'en prends au mauvais emmerdeur !
Courage Gérard, on va être nombreux derrière toi !
Pour moi les pouvoir public se trompe de combat. Rengainez vos armes de répression et dégainez plutôt vos idées sur le traitement de ces problème humain.
Nous ( association) resterons debout à tes cotés Gérard. Personnellement je suis choqué que l'on puisse s'attaquer à ce que représente la personne.
La pétition de soutien à Gérard
http://www.educationsansfrontieres.org/article50564.html
et un article paru aujourd'hui sur le blog RESF de Mediapart sur ce qu'il se passe dans le département de l'Isère :
http://blogs.mediapart.fr/blog/resf/120614/etranger-malade-etrom-en-isere-ca-craint
On va supporter ce racisme d'état encore longtemps ?
http://www.franceculture.fr/emission-les-pieds-sur-terre-le-cure-de-saint-etienne-2014-09-10
Un engagement qui mérite beaucoup de soutien en effet! Il faut dire que c'est surement avec les moyens du bord que ce monsieur fait tout pour offrir ce qu'il peut. L'Etat réprimande les généreux et ceux qui se soucient des autres. C'est pas normal.
petites erreurs sans grande importance :
- sous titre : pas lieu à condamnation devant tribunal de police ou correctionnel => relaxe. Acquittement c'est pour les cours d'assise
- dans la dernière citation de Marc Uhry : il faut écrire "censées les protéger"
super article
bisous
Je commençais à en douter avec tout le ramdam provoqué par les manifs contre le droit pour tous....
j'en reviens pas, vous retrouver !!! j'ai bondi quand j'ai entendu le nom de Gérard ce soir !!!! quel bonheur Gérard. Quels jolis souvenirs qui me sautent à la figure : Gérard le capitaine (et tu sais que la grande valse fofolle ne m'a jamais quittée) et Dominique (oh la corvée cuisine avec toi ce n'était que du bonheur, je me trompe pas Dominique, tu étais bien le cuistot ). Grand merci à vous deux et un merci spécial à Gérard qui nous a si bien enseigné respect et tolérance. Gérard ? qu'est devenu Bernard, Dominique, si tu en sais plus.... je sais par contre que le chalet est abandonné et hanté par les rires des ados . Respects Gérard et mon affection à vous deux
il est parfois difficile de mettre un visage sur un nom. Si j'ai fréquenté le chalet dans les années 76/85 je n'y était pas cuisinier. Quant au chalet je te rassure, il est toujours debout et continue sous la forme d'une association créée par Gérard ( he oui) avec l'aide d'anciens colons, ados , animateurs et connaissances et que je préside. Encore une fois merci Gérard; Avec notre soutien, bon courage
Honte au Procureur et à son gouvernement qui fait appel de cette relaxe !
ce monde aux valeurs inversées, se révèle trop souvent abject.
.. où l'on relaxe les femen qui viennent déféquer leur haine dans les églises, et où l'on condamne la charité et l'hospitalité d'un prêtre.
Le cardinal Gerlier a déclaré au préfet : "Vous n'aurez pas les enfants." Le conflit est ouvert; le conflit est public, l'Eglise de France se dresse contre l'ignoble Tartari,. "Français de toutes opinions, de toutes croyances, écoutez l'appel de vos conscience. Ne laissez pas livrer des innocents au bourreaux.
Décembre 2014
Le prêtre Gérard Riffard, hébergeur de demandeurs d’asile en appel: "Non vous ne mettrez pas dans la rue des demandeurs d'asile car les chrétiens veillent et sont prêts à entrer en Résistance".
Cet arrêté municipal honteux, qui a été pris par l'ancien maire PS de Saint Etienne, Maurice Vincent, aujourd'hui sénateur PS, interdit tout hébergement dans les locaux de l'église Sainte Claire à Montreynaud.
Mobilisons nous, humanistes et chrétiens, pour que la France autorise tout homme d'église (évêque, curé, prêtre) à héberger dans son église des sans abris!!!!!
Michael HOMSY
et le 11 janvier ont a marcher pour la solidarité nationale ..
quelle solidarité le chaumage augmente ils y a de plus en plus de gens qui couche dehors mais les politiques ce n'est pas leur problème
et dieu c'est si les association caritatives a but non lucratif sont nombreuse en France quant ont vois les députés percevoir 5770 pour leur argent de poche ou est l'égalité la liberté et la fraternité .....?mort de rire tous des pourris. pauvre France ont envahie d'affaire pourris au plus haut niveau mais pas un seul ne sera condamné chercher l'erreur