
Il y a quelques semaines, lors de la traditionnelle conférence de presse de présentation du plan froid, le préfet du Rhône et de la région Rhône-Alpes n’a pas caché la difficulté qui était la sienne pour héberger tous les SDF.
Un mois plus tard, alors que les températures chutent et que le plan froid a été activé, la situation est effectivement très critique.
Simone Targe, du Collectif isérois de soutien aux étrangers migrants, l’une des organisatrices de la manifestation de ce samedi, tente de dresser un portrait régional du mal logement :
« La situation n’est pas pire que l’année dernière. Elle est plutôt beaucoup plus pire (sic). Dans toutes les grandes villes de Rhône-Alpes, les hébergements d’urgence sont saturés. Le nombre de personnes à la rue n’a jamais été aussi important ».
Il est toutefois difficile d’avoir des informations précises sur le nombre de personnes en situation de grande précarité. Il n’y a notamment pas de communication officielle sur le sujet. Pour ne prendre que les deux plus grandes villes de Rhône-Alpes, on parle de plusieurs milliers de personnes qui n’arrivent pas à accéder à un foyer d’hébergement d’urgence :
- A Lyon, la Ligue des droits de l’Homme estime, actuellement, à 2000 personnes le nombre de personnes qui dorment chaque soir à la rue. La LDH s’appuie sur les nouveaux chiffres du 115 où désormais les SDF sont enregistrés pour 15 jours. Depuis octobre, il y a entre 2000 et 2200 personnes qui ont appelé sans trouver de solution.
- A Grenoble, Médecins du Monde estime à 2000 le nombre de personne « sans solution pérenne d’hébergement ». Mais ne se sont pas tous des personnes qui sollicitent le 115 pour un hébergement d’urgence. Sachant que le dispositif d’accueil est complètement saturé.
Des moyens toujours insuffisants
A Lyon, 841 places supplémentaires seront ouvertes dans l’agglomération lyonnaise contre 800 au cours de l’hiver 2013/2014. Mais ces places seront progressivement « activées ». Aujourd’hui, il n’y a que 81 places supplémentaires dans l’agglomération lyonnaise. Un chiffre qui s’ajoute aux 3 240 places pérennes d’hébergement que compte le Rhône. Et ça ne suffit pas.
Face à ce constat, les associations militantes (voir la liste des signataires), demande l’application de la loi qui expose dans l’article 345-2-2 du Code de l’Action Sociale et des Familles :
« Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ».
Pour ce faire, ces organisations suggèrent notamment « l’ouverture de structures d’hébergement d’urgence, et l’amélioration des conditions d’accueil, sans condition d’accès, été comme hiver », « l’arrêt des expulsions sans relogement » ou bien encore « la réquisition des logements vides ».
Pour appuyer ces demandes, ces organisations ne pourront pas compter sur l’appui de la fédération qui regroupe la plupart des associations missionnées par les préfectures, pour gérer l’hébergement d’urgence, la Fnars n’appelant pas à manifester.
> Article actualisé le 16 novembre à 15h30 avec les chiffres des manifestants.

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Pourquoi la Préfecture, en lien avec les associations s'occupant de logement social, ne peut-elle pas obliger les propriétaires de ces logements à les mettre à sa disposition, pour une durée déterminée et en échange d'un loyer garanti, pour loger des familles "sans toit" ?
Cela reviendrait pourtant beaucoup moins cher que de payer en urgence des chambres dans des hôtels miteux où les familles ne peuvent même pas faire leur cuisine ou vivre avec leurs enfants en les aidant dans leur éducation.
A demain et à deuxpieds pour mieux marcher.
C'est pourtant ce qui nous avait été dit lors d'une réunion ... Grenoble n'est pas au courant, Lyon, c'est loin, ...
Une délégation a été formée pour rencontrer le préfet de région, une audience ayant été demandée ... rapport des délégués :
Le préfet allait partir en voiture, nous avons pu l'interpeler quelques instants. Le préfet ne reçoit pas sous la pression d'une manif, il faut demander un RV spécial à son chef de cabinet. Le préfet a traité les déléguées de "menteuses qui ne connaissaient rien, qui font le jeu du FN, alors que 95 % de la population approuve le gouvernement sur ce point ..."
On n' a jamais entendu des délégués se faire traiter ainsi. Le préfet a bien mérité de son papa valls. :(
Il faudra donc continuer à combattre pour que chacun ait un toit, car un toit est un droit, contrairement à ce que veulent nous faire croire les politiques au pouvoir et leurs valets.