
La contrainte est à l’opposé de la prise de conscience. On a beau jouer de l’affectif et dissimuler la violence avec cette formule ordurière, bien plus grossière que n’importe quel nom d’oiseau : « qui aime bien châtie bien », la punition ne suggère qu’obéissance et soumission, ne parle que de hiérarchie et bannit l’apprentissage et la curiosité au profit d’une norme imposée. Et c’est avec la punition qu’on veut inculquer le vivre ensemble alors qu’elle n’est qu’exclusion ?
Nul besoin d’être un bourreau sadique et sanguinaire, ou d’être sous l’emprise de la paranoïa la plus féroce pour châtier. Il suffit seulement de penser que punir c’est pour le bien de celui qu’on sanctionne et que c’est nécessaire.
La prostitué des fausses sciences, en l’occurrence la psychologie, vaste escroquerie nous bourrant le crâne comme quoi nous ne serions que déterminisme, est venue prendre le relais de l’inquisition pour nous dire qu’il fallait des repères pour l’être humain et que l’ordre était le fondement (c’est le cas de le dire, au sens de la déjection) du principe de réalité afin de ne pas devenir fou avec le principe de plaisir qui serait alors débridé laissant le libre champ aux pulsions.
On voit bien que le pouvoir avec la pensée dominante ne veut pas qu’on s’amuse, car il faut que l’on travaille, que l’on fasse gagner du pognon aux possédants et qu’on ne remette pas en cause leur pouvoir. Bref, Freud en tête, ils disent qu’on est pas là pour en prendre à notre guise.
La punition n’est pas un concept logique et humain
Tiens, je vais faire mon malin. Sais-tu lecteur qu’il suffit de supprimer un petit vocable de rien du tout, de 2 lettres, pour jeter la notion d’humanité aux oubliettes ? C’est très facile à faire, tu exclus la forme pronominale et tu y es : Au lieu d’aller vers le « se rendre compte » suggérant l’introspection, on balise bien les limites avec le « rendre compte ». Hop, le « soi » a disparu et nous voila sous l’autorité si salvatrice et si structurante.
La philosophie a échoué à faire de la punition un concept logique et humain. Même Kant qui n’était pas un libertaire, loin s’en faut, s’y est cassé les dents. Par contre, beaucoup de philosophes, Nietzsche en tête, ont salué la désobéissance. Peut-être que pour comprendre ce qui se joue dans la punition il faut aller lire René Girard (Les Choses cachées depuis l’origine du monde – un de mes livres de chevet) sur le rôle du bouc émissaire dans une civilisation dominée par le mimétisme ayant inventé un dieu répressif.
Un processus tordu : le taulard doit se réinsérer alors qu’on l’a exclu
Sans faire le donneur de leçon, il est quand même important d’essayer d’avoir une vue plus large et plus profonde que les reportages télé qui t’emberlificote l’émotionnel et de se laisser effleurer plutôt par les questions d’interdépendance du vivant pour sortir de l’immédiateté aspirante qui tue le sens de la vie. Ce n’est pas parce que nous sommes au 25ème sous-sol de la politique qu’il faut se laisser aller à la simplification cartésienne, une cause/un effet, en mutilant tous les liens complexes.
Parce qu’on retrouve ce processus tordu lorsqu’on nous dit qu’il faut que le taulard se réinsère, alors qu’il a été exclu de force par des juges. Il est là le tour de passe-passe sordide, l’élision du « soi », que j’évoquais avec la disparition de la forme pronominale. On l’exclut sans son avis et on lui dit qu’il doit réintégrer en montrant patte blanche. C’est fou ça, non ? Alors l’universitaire ou le psy diront : « mais non, il s’est exclut lui-même par son infraction.» C’est faux, l’infracteur n’est pas contre les buts du monde, à savoir avoir un statut social dans l’aisance financière et être un brave consommateur, il ne cherche pas à s’exclure, il n’est juste pas d’accord avec les moyens pour y parvenir.
L’exclusion est le symptôme sociétal par excellence qui montre la gomme qui efface ce qu’on veut cacher. Et même s’il s’exclut lui-même, le rôle de la communauté, au lieu de le ré-exclure, n’est-il pas de le ramener dans cette communauté ?
Mais bon à l’époque où Valls veut virer de son parti tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui, on n’est plus à une épuration près, histoire de coller au cul du FN.

Prisonniers de Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, au XIXe siècle. Photos issues de l’expo sur les 50 ans de l’Etat. CC/Flickr
La misère est en lien direct avec les infractions
Si on ne réfléchit pas sur l’aberration du sens de la punition, on ne peut parler de lutte contre la récidive. Car alors, cela revient à vouloir vider une baignoire en laissant le robinet couler. Si on rajoute une formule qui ne marche pas pour valider la formule d’avant qui n’a jamais marché, ça ne peut pas le faire. Les juges disent que si. On se demande quelles études ils ont fait et avec quelle idéologie.
A priori on ne comprend pas pourquoi les élites tournent dans cette stupidité de la punition. En fait c’est parce qu’il y a un enjeu dissimulé qui explique un peu ce vice de pensée. Ce n’est qu’un calcul. On ne veut pas que le lien se fasse entre modèle sociétal et « délinquance », puisqu’ils appellent ça comme ça dans leur folle volonté de catégoriser.
Il ne faut pas que soit dit que la misère est en lien direct avec les infractions, que le parcage dans les ghettos est la première cause de la rupture sociale, que les écoles où on se formate les uns contre les autres en toute concurrence est le premier lieu d’exclusion… Bref, il faut absolument que l’infraction ne soit qu’une affaire individuelle et non collective.
L’infraction est d’abord une rébellion
Pourquoi ? Parce que nos dirigeants n’arrêtent pas de dire qu’ils agissent pour notre bonheur (alors qu’ils s’en mettent plein les fouilles et ne pensent qu’à leur gueule) et ils veulent qu’on les croit. Donc ils ne vont pas dire que le modèle qu’ils défendent est la cause de tout ça, hein ? Ils veulent être réélus. Donc pas question de dire que l’infraction est d’abord une rébellion au modèle qu’ils protègent pour garder leur pouvoir.
Et il faut faire rentrer l’infracteur dans le rang et dire au peuple qu’on le protège de la racaille !
Et puis la punition, ça sert à faire peur aussi à ceux qui seraient tentés de ne plus obéir, et du coup ça montre la force du pouvoir et le légitime aussi.
Ouvrons des espaces de médiation
En vérité, lecteur, le seul moyen d’appréhender la question de la punition dans son non-rapport à l’humain, c’est de reconnaître que la force n’est en aucun cas un outil d’apprentissage. Alors peut-être que la responsabilité individuelle reconnue en dehors de l’obéissance permettra à chacun de questionner sa relation à l’autre pour considérer le vivre ensemble comme une valeur humaine.
On pourrait alors ouvrir les espaces de médiation où la prise de conscience prendrait le pas sur l’aveu. Le sentiment d’appartenance bouterait le chacun pour soi hors de la sphère sociale comme un non sens. On verrait qu’exclure quelqu’un c’est exclure une partie de soi et que si l’autre dépend de soi, on dépend de lui de la même façon. Plus de punition, plus de prison…
juste retour de bâton !
et puis en parlant de punition les non détenu s'en retrouvent tout aussi punit alors que eux n'ont rien fait puisque ,au 3 juin 2014, un détenu coûtait en moyenne 32 000 euros par an à l'état, soit 100 euros par jour en centre carcéral !
la punition est présente dans notre société pour tous les ages et échelles sociales.
normalement on apprend de notre punition mais ce n'est pas le cas de tout le monde malheureusement.
c'est clairement un manque d’éducation
le taulard fait une superbe démonstration de l'inutilité de la punition et l'autre tâche lui parle de bâton!!!
On a compris vu tes commentaires que t es pour la prison et la torture, alors tu n'en as rien a foutre de lire le taulard. A part juste contredire pour faire entendre ta voix pourrie tu ne cherches pas à comprendre.
Alors va retrouver tes copains super répressifs et viens pas nous faire la morale.
Je sentais bien que la punition ça collait pas. merci taulard,tu m'as convaincu.contraindre ce n'est pas aider à apprendre, ça c'est clair.
Mais ceci dit oui, il faut inventer une autre régulation sociale, fondée sur la médiation (l'arbre à palabre fonctionnait très bien, mais bon c'était avant la civilisation hein?). mais je ne crois pas que cela doit être édicté par quelqu'un ou par un ministre, cela doit se faire en toute démocratie où chacun participe. Sinon on favorise les politiques qui sont ravis de vendre leur soupe où ils se gavent et eux se protègent. La justice spéciale col blanc, on le voit, ce n'est pas un fantasme.
A oui c'est vrai, j'oubliais que quand on défend le bien absolu on peut tout se permettre avec la conscience tranquille du devoir accompli...
Pour répondre a ta petite réaction immature sur mon premier commentaire.
cite moi une fois ou je dis être pour la torture ? ce n'est pas bien de mentir et encore moins d'extrapoler des propos non tenus. très pathétique comme tactique de détourner le sujet.
tu sembles prétendre connaitre mes relations amicales "va retrouver tes copains répressifs" je ne pense pas que nous nous connaissons ?!? encore un de tes fantasmes conspirationniste.
pour être dans la prolongation de ton commentaire en réponse a Arlette Marée
"les citoyens ont-ils besoin d’être protégés"
non Karim les citoyens Français n'ont pas besoin d’être protéger,
c'est connu en France il n'y a pas de délinquances, pas de vols, pas de cambriolages, pas d'agression ni d'insulte etc..
il n'y a pas non plus de criminalité c'est bien connu, dans l'hexagone il n'y a pas de meurtres, de viols, de violences volontaire, de séquestration, de tentative de meurtre, etc...
les français sont tous en sécurité il n'y a pas d'acte de criminalité en France
tu sais moi aussi il m'arrive de croire aux bisounours tout rose qui chante kumbaya avec les teletubies sur une coline verdoyante avec une belle pluie de bonbons (j'adore les fraises tagada)
en espérant que ta compréhension et ton intelligence te permette de discerner l’ironie dans tout ça.
(La vie est belle ce n'est qu'un film car en fait elle ne l'est pas) redescend rapidement de ton nuage.
"Faut pas croire tout ce qu’on dit à la télé." c'est vrais et il ne faut surtout pas croire tout ce qu'on lis sur les forums et dans les commentaires !
suivez mon regards je ne vise personne +--+ n'est-ce pas RimK
allez méditez la dessus !
j'attend avec délectation ta réponse sucré salée qui aura un gout j'en suis sur de victimisation "les méchants sont injustement punit" et entre nous c'est connu en prison il n'y a que des innocents
Effectivement il est intéressant de réfléchir à une autre régulation sociale où on prendrait en compte tous les éléments qui conduisent à la délinquance et notamment la misère, le rejet du système scolaire, l'abandon des populations entières parquées dans des cités où l'état est totalement absent.....Il est tellement évident que injustice sociale et délinquance ne font que montrer la réalité de la justice à 2 vitesses. c'est La Fontaine qui disait selon que vous soyez faibles ou puissant on vous jugera noir ou blanc.
Et oh étonnant je ne suis même pas devenu un délinquant juvénile et pour clouer le tout pour le moment pas un criminel depuis ma majorité !
Contrairement à certain j'ai reçu une éducation ou la loi doit être respecté et que les lois de la république s'applique à tous quand ont les enfreignes !
Que les prends fassent leur job ! Car quand je vois des gamin de 10/11 ans faire le guet pour alerter leur supérieur dealer de shit que les flics arrivent je me pose des question
De même que ces ado et adultes qui vivent chez leur parent et qui s'adonnent à ce trafic aux nez et à la vue de tous je me dis mais ou sont et que font leur parent ?
WTF faire des gosses ce n'est pas que les mettre au monde mais aussi d'en faire de adultes responsable et respectueux du système et des lois républicaines
Trop facile de dire que c'est de la faute du système français !
Faut arrêté de se voiler le face et sortir un peu plus de chez sois
Ou tout simplement faire un tour au nouveau palais de justice pour assister aux audiences public ! Vous serez plus que surpris si ce n'est choquer
Karim, ne répondez pas à Moooosieur Medhi, ça n'en vaut vraiment pas la peine. il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut rien entendre
Comme dirait Nabilla Allo ??
Ce n'est pas la société qui produit la délinquance et la criminalité, mais le manque d'éducation !
Peut-être aussi ne suis-je pas assez "gentil" ou "compatissante", mais un pédophile qui s'en prendrait à un petit n'a plus rien à faire dans notre société, pas plus qu'un violeur en série ou un meurtrier qui tue par plaisir. Je ne les veux pas pour voisin, même après une formidable et concluante "réinsertion" et cette exclusion-là n'est qu'une conséquence naturelle de l'acte qu'ils ont posé sur un autre - en l'occurrence sans défense.
En revanche, changer les choses est faisable. A commencer par une véritable prise de conscience de la société concernant l'éducation des enfants. Abolir la fessée, les punitions, les châtiments. Comment un individu peut-il avoir conscience des autres si on lui a refusé toute son enfance le droit d'avoir conscience de lui? Et connaître les limites nécessaires à une vie sociale si chaque faute, chaque erreur d'enfant, chaque expérience pour apprendre le monde qu'il a menée jusque là lui était "annulée" par une fessée ou une punition, le laissant penser que, si tort il avait commis, la douleur reçue l'effaçait?
Le vrai travail prendra des années, des décennies, même, car il nécessite que l'état accompagne les parents, les "forme" à se détacher de ces modèles trop classiques du "qui aime bien châtie bien", et leur montre une façon d'élever, d'éduquer, d'accompagner l'enfant vers l'adulte qu'il deviendra sans violence et en respect. Quand nous vivrons dans cette société-là, d'enfants aimés et respectés dans leurs victoires comme dans leurs erreurs, alors les prisons n'auront peut-être plus de raisons d'être. Ou en tout cas, moins.
Imaginez-vous ce possible où, quand on fait du tort, au lieu de courir se cacher ou d'accuser le voisin pour le voir puni à notre place, on se lèverait pour demander pardon tout en cherchant le meilleur moyen de réparer? Dans ce même possible où la personne lésée, consciente de l'effort pour avoir expérimenté d'être à la même place, accepte la réparation dans un compromis où, finalement, l'erreur restera humaine mais consolable.
Il n'y a pas de mystère.
Dressez les enfants comme des chiens et ne vous étonnez plus de devoir continuer à l'âge adulte... ou remettez en cause les bases. Pas les prisons.
J'ai surtout l'impression que le système répressif en France (pas seulement...) est insuffisant. Par exemple je pense que si les mineurs délinquants avaient une prise en charge très adaptée: jugement et définition de la sanction très rapide, encadrement solide pendant une période, possibilité de réparer le tort commun, punitions adaptées à un mineur et visant à éviter la prison, on pourrait peut être limiter beaucoup la délinquance ?
Par ailleurs la punition ne vise pas seulement le coupable, elle sert aussi à donner une nécessaire satisfaction à la victime.
Pour ce qui est de "l'arbre à palabre " des sociétés d''avant la "civilisation" je ne me fait pas trop d'illusions. D'abord tous les récits et légendes des temps anciens regorgent de crimes et de punitions. Ensuite il y a des différences entre gérer la violence dans une société ou tous les individus se connaissent et la gérer dans des villes de millions d'habitants.
Petit message à Medhi: d'abord malheureusement il ne suffit pas toujours de bien éduquer ses enfants pour les prévenir de la délinquance. Ensuite lorsque justement l'éducation par les parents fait défaut et que la société n'arrive pas à prendre le relais, les délinquants sont d'une manière aussi victimes que coupables... Sans vouloir les dédouaner ! Et c'est une grande difficulté de tout à la fois donner satisfaction à des victimes de délinquance, protéger les citoyens, et tenir compte du passé difficile de certaines personnes. Non ?