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Pathé, Comœdia, Fourmi… Cinémas à Lyon, ça ouvre et ça ferme !

Depuis quelques années, le paysage des salles de cinéma lyonnaises était, aux yeux des cinéphiles, plutôt morose et simple à suivre. Les salles art & essai (Ambiance, CNP, Fourmi…) fermaient. Et des multiplexes apparaissaient, donnant une fausse impression de richesse d’exposition pour les films. Il y a de plus en plus d’écrans à Lyon mais de moins en moins de diversité de programmation. Et voilà que l’été 2014 va doucement tenter de rebattre les cartes. Mais est-ce vraiment le cas ? Présentation des dossiers.

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Cinéma Comoedia de Lyon

Cinéma Comoedia de Lyon
Cinéma Comoedia de Lyon il y a quelques années… © Le Comoedia

La Ville de Lyon aurait abandonné le projet à l’Hôtel Dieu…

Alors que la requalification du bâtiment de l’Hôtel Dieu était à l’étude et l’appel à projets lancé, on murmurait que la Ville de Lyon demanderait de la place pour un cinéma indépendant de 2 écrans.

Certains exploitants s’étaient attaché à cette idée, notamment le Comœdia…
Mais, il n’en a rien été, et tout le monde se demande encore ce que va devenir le lieu, outre un hôtel luxueux et des boutiques.

 

Le garage Citroën ne sera pas un cinéma…

Lorsque Citroën fait le choix de quitter partiellement son immense garage dans le 7ème arrondissement, quelques appétits voient le jour dans le monde du business cinéma.

MK2 aurait tâté le terrain, mais la ville aurait émis un avis défavorable pour protéger le Comœdia. Dans un monde de la libre entreprise, on peut s’interroger…

 

Thierry Frémaux s’offre la Fourmi

Ce qui semblait économiquement impossible pour l’exploitant historique de la Fourmi le devient aujourd’hui. Quand François Keuroghlian disait ne pas disposer des fonds nécessaires pour le passage au numérique (alors qu’il avait droit à des aides automatiques en raison de son activité régulière) adjoint aux coûts des travaux pour l’accessibilité aux personnes en situation de handicap, Thierry Frémaux (avec l’Institut Lumière ?) aurait lui trouvé des moyens.

Le Centre National du Cinéma lui aurait attribué une enveloppe dans le cadre d’une aide sélective à la modernisation de salles en zone insuffisamment équipée (Lyon répondrait donc aux critères ?). Mais, à ce jour, quid de la Ville de Lyon ? Et de la Région ? Aides ou pas ?

Sans médisance, on peut supposer que l’entregent de Thierry Frémaux aura suffi à faire tomber les appréhensions des édiles qui depuis des années clament à toutes les associations lyonnaises qu’aucune aide ne sera attribuée à aucun projet de cinéma. L’exploitation cinématographique devant être, à leurs yeux, une activité viable. Ont-ils toujours le même discours ?

Donc, réjouissons-nous plutôt que trois salles renaissent… Mais pour quelle programmation ? Du patrimoine en prolongement de l’Institut Lumière ? De l’actualité, en Art & Essai « porteur » en concurrence directe du Comœdia ? Des films en continuation comme le faisait la Fourmi ? De nouvelles formes cinématographiques auxquelles le lieu se prêterait bien, mais dont on peut douter au regard de toutes les programmations lyonnaises ou cannoises de Thierry Frémaux et des professionnels qui ont déjà été approchés pour s’occuper du lieu.
Wait and see, comme on dit…

 

Le Comœdia s’agrandit enfin…

On en parle depuis des années. Chacun a questionné l’équipe du cinéma et son gérant Marc Bonny. Les chiffres de fréquentation excellents, la saturation en films à l’affiche, l’espace contigu disponible ; tout donnait à penser que le cinéma aurait d’autres salles et, en interne, tout le monde niait, disait que ce n’était pas à l’ordre du jour.

Et voilà, aujourd’hui c’est quasi officiel. Le permis de construire est obtenu. Marc Bonny évoque le dossier dans la presse professionnelle. Trois nouvelles salles ouvriront en 2016 pour environ 250 fauteuils de plus. Et là, point de surprise, la programmation est d’ores et déjà annoncée : la même qu’actuellement ; pas plus de films mais plutôt une exposition un peu plus longue.

Rien qui ne pourra vraiment réjouir ceux qui s’étonnent toujours du nombre conséquent de films invisibles à Lyon ou alors dans des conditions déplorables des salles de la Presqu’île.

 

Comment éviter ce statu quo malgré six nouveaux écrans ?

L’espoir, curieusement, pourrait venir d’une autre fermeture à venir. Depuis quelques mois, le Pathé Cordeliers est en sursis. Le bail est arrivé à terme. Le Pathé voudrait s’en séparer (pourquoi, c’est une autre question) et le magasin Printemps a bien sûr déjà mis une option pour pouvoir s’emparer des espaces. Mais, rien n’est fait… Et tout peut aller vite…

Lorsque Pathé va effectivement cesser son activité, la collectivité aura un très bref créneau pour préempter un nouveau bail commercial, au motif d’une préservation de mixité de l’activité ou de l’offre culturelle. Puis, elle disposera de plusieurs années pour définir son attribution, temps amplement suffisant pour des appels à projets, des mises en concurrence pour une délégation de service public…

Mais, la municipalité et les élus, disposés à aider certains opérateurs, auront-ils une telle envie, un tel courage politique, afin de réfléchir un projet différent, innovant, et de donner à Lyon une autre dimension en terme de diffusion cinématographique où toutes les œuvres (art & essai, recherche, nouvelles images…) trouveront enfin des écrans pour croiser des regards curieux ? A observer, le projet porté par un collectif baptisé Trésor Public.

Pour les en convaincre, associations et spectateurs, à vous de jouer !

 


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