
A Lyon, la polémique prend aussi une toute autre tournure.
« Je suis choqué et scandalisé. Nous n’avons pas besoin de ça », affirmait il y a une semaine Patrick Battendier, directeur général du fabriquant de quenelles Giraudet.
Pour le moment, pas de dommages collatéraux pour l’entreprise qui emploie 50 personnes à Bourg-en-Bresse, mais le dirigeant craint des retombées pour l’image de la spécialité culinaire lyonnaise. Patrick Battendier déclarait même dans les colonnes du Progrès vouloir vérifier les dispositions juridiques concernant l’utilisation de la marque. Or, la marque « quenelle » a été déposée en décembre à l’Institut national de la propriété intellectuelle par la compagne de Dieudonné.
Quenelle de brochet soufflée. ©wEnDy / Flickr / CC
« Pas touche à LA quenelle »
Sur le nouvelobs.com, c’est le gérant de la maison Malartre, spécialisée dans la fabrication traditionnelle de quenelles, qui s’offusque :
« Depuis quelques jours, avec la polémique autour de Dieudonné, la « quenelle » a pris un nouveau sens. Cette soudaine médiatisation n’est pas accueillie à bras ouverts. »
Avant d’ajouter :
« La quenelle est un produit historique, elle fait partie du patrimoine gastronomique français. À Lyon, on ne peut pas se permettre de la critiquer. Pas touche à LA quenelle. »
Sur Facebook, les Lyonnais ont même créé une page pour sauver la quenelle lyonnaise. Mais ce mardi matin, la page « Contre l’exploitation fasciste de la gastronomie lyonnaise » ne recueillait que 49 « likes ».
Quant à l’élu socialiste du 7e arrondissement de Lyon, Romain Blachier, dans un billet intitulé , il s’interroge :
« C’est tout de même ennuyeux ce plat fédérateur renvoyé à des mouvances souvent antisémites. Certes si le made in Lyon est synonyme de qualité, le nom n’est pas déposé. Faut-il que Lyon fasse un procès pour atteinte à son image ? Ce serait peut-être un peu trop pittoresque même si il y aurait une dimension indéniablement goûtue. »
- Gastronomie
- quenelle
Dès l'origine, c'est un met simple et populaire venu d'Europe centrale fait à base de farines, oeufs, levures et mélangé (voire farci) avec différents ingrédients: viandes, poissons, fromages, fruits... Knödel, knedlíky, kniddel, knoffle, knèdel, quenape, toute l'Europe y passe.
La tradition culinaire Yiddish a également apporté son concours à l'élaboration de ce met, notamment avec l'utilisation des viandes et chairs de poisson.
Et c'est par l'est de Lyon qu'est arrivé ce met jusqu'à nous (Romain Blachier a fait un raccourci rapide) et c'est par une halte opportune (et durable) sur les bords du lac de Nantua qu'il a été valorisé grâce aux brochets et écrevisses du cru et aux talents de cuisiniers locaux.
Elizabeth Taylor appréciait particulièrement la recette locale traditionnelle.
(http://www.latribunerepublicaine.fr/Actualite/Bellegarde/2011/04/04/article_quand_elizabeth_taylor_et_richard_burton.shtml)
P'tin, dieudo ne doit pas le savoir ! il aurait certainement trouvé un autre geste ... Merci de nous montrer à quel point il est inculte ;)