
L’opposition d’une partie des habitants du quartier, et notamment du collectif « Les Guillotins », qui s’est formé récemment pour militer pour que la Guillotière reste populaire, n’y a rien fait. Lundi soir, le Grand Lyon a en effet adopté une rallonge de 800 000 euros pour réaliser les « travaux de démolition et de désamiantage des bâtiments 11 rue Jangot et 52 rue Montesquieu ».
Au fond à droite, derrière le jardin d’Amaranthe, le 52 rue Montesquieu. © Leïla Piazza / Rue89Lyon
« Aérer » en faisant des espaces verts ou faire du logement social ?
Du côté des élus du Grand Lyon, la décision n’a pas fait débat. Lundi soir, seul le groupe EELV s’est abstenu de voter la délibération, éjectée en quelques minutes en fin de conseil. Gilles Buna, rapporteur du projet et vice-président du Grand Lyon chargé de l’Urbanisme, s’est félicité tandis que le groupe Ensemble pour le Grand Lyon, seul à prendre la parole par la voix de Laure Dagorne, a lui aussi applaudi :
« On va enfin aérer ce quartier de la Guillotière, qui en a vraiment besoin. »
Pourtant, pour le collectif « Les Guillotins », « en l’état des études réalisées, il (l’immeuble, ndlr) est parfaitement apte à être réhabilité pour accueillir des logements», qu’ils souhaiteraient sociaux. Dans un communiqué diffusé en fin de semaine dernière, ils s’interrogent :
« Aujourd’hui, la crise du logement est particulièrement aiguë et nombre de personnes sont à la rue. Dans ce contexte, la collectivité a-t-elle des raisons légitimes de procéder à la démolition de cet immeuble ? »
Lundi soir, le président du Grand Lyon, Gérard Collomb, a répondu à demi-mot aux critiques formulées :
« Je signale que lorsqu’on nous dit que nous allons détruire deux immeubles pour aérer le quartier, nous construisons aussi 180 logements sur le périmètre, dont une cinquantaine livrés dans les trois ans. »

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