Roms : la Fondation Abbé Pierre dénonce l’« approche ethnique » du traitement des bidonvilles
« La Fondation Abbé Pierre rejette toute approche ethnique, qui affecterait un destin à une personne en fonction de sa naissance. Le mot « race » vient d’être retiré de nos lois, appliquons nous à en rendre l’usage caduque.»
Dans un communiqué, la Fondation Abbé Pierre Rhône-Alpes réagit ce jeudi 10 octobre à la récente polémique sur l’intégration des Roms en France. La fondation pointe notamment du doigt les déclarations de « divers élus de la région Rhône-Alpes » qui « se sont exprimés à l’occasion de la polémique sur le traitement des bidonvilles, laissant entendre que l’avenir des habitants de ces bidonvilles se situe dans leur pays d’origine. »
Difficile de ne pas y voir une référence à la tribune publiée par le JDD fin septembre en soutien à la politique de Manuel Valls et à ses propos concernant l’intégration des Roms. Parmi les 16 signataires, tous socialistes, beaucoup sont élus en Rhône-Alpes : le sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, le maire de Villeurbanne, Jean-Paul Bret, la maire de Saint-Priest, Martine David et le sénateur-maire de Saint-Etienne, Maurice Vincent.
Cette tribune publiée dans le JDD affirme notamment :
« L’avenir des communautés roms est principalement dans leur pays d’origine. C’est là que les solutions sont à rechercher en priorité. Les populations roms doivent pouvoir y bénéficier de conditions de vie décentes qui ne les contraignent plus au départ. »
S’ensuit une référence à de « nombreux projets d’insertion en Roumanie » mis en place, comme étant la direction à suivre. Les 16 élus PS apportent par ailleurs leur soutien à la politique de « démantèlements » des bidonvilles. Ce à quoi la Fondation Abbé Pierre répond que cette politique ne mène à rien :
« Expulser un bidonville ou un squat sans traitement social, sans perspective politique, revient à frapper une flaque d’eau avec un bâton. »
Pour la fondation, l’amélioration des conditions de vie des populations roms est à chercher « ici ET là-bas » : à la fois dans la coopération décentralisée mise en place « dans un quartier d’une ville de Roumanie » (Tinca) mais aussi à travers des « dispositifs de relogement des bidonvilles et d’accès à l’emploi, à Lyon, à Saint-Etienne et à Grenoble, comme dans d’autres grandes métropoles françaises ».

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