
Le 7 juin à Bruxelles, lors d’une rencontre des actionnaires de GDF Suez avec Gérard Mestrallet, le patron du groupe gazier s’est laissé aller à quelques confidences que nous a rapportées un des participants :
« Sur les gaz de schiste, les choses vont bouger ! On était en campagne électorale, chacun avait besoin des écolos, au moins partiellement. Ce n’est plus le même contexte. La situation budgétaire de la France ne permet pas à Hollande de passer à côté du gaz de schiste. Il s’agira d’une contribution décisive pour nos finances publiques et nos finances extérieures. »
En France, les pétroliers et les gaziers fourbissent leurs armes pour ne pas passer à côté de cette manne énergétique.
Il y a ceux qui font du lobbying et bénéficient de relais chez les parlementaires, comme on a pu le constater récemment avec le rapport d’étape de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques.
Il y a ceux qui lancent des recours juridiques pour contester l’interdiction de la fracturation hydraulique.
Et puis, il y a ceux, beaucoup plus rares qui essayent de convaincre élus et habitants de leur louer des terrains pour procéder à un forage exploratoire.
C’est le cas de la société britannique Celtique Energie qui possède trois permis d’exploration pour tout le massif du Jura (deux en France et un en Suisse). Officiellement, elle n’a le droit de chercher que du gaz et du pétrole conventionnels (les hydrocarbures qui se pompent sans fracturation hydraulique). Officieusement, le gaz de schiste les fait davantage saliver.
Les VRP du gaz et du pétrole
Nous sommes au sud de la chaîne du Jura, dans les montagnes du Haut-Bugey (Ain). Avec comme horizon, des forêts de sapins et des pâturages pour le Comté. Et peut-être prochainement des derricks.
Dans sa petite mairie de Lantenay, Hervé Leroy, premier magistrat de ce village de 300 habitants raconte les sollicitations d’une entreprise britannique, Celtique Energie, qui, a obtenu en 2006 un permis exclusif pour explorer le gaz et le pétrole de la région.
« Ils m’envoient des mails et m’appellent plusieurs fois par mois. Ils me proposent une réunion ou me transmettent des informations sur leur société. Une fois, c’était pour me dire qu’ils avaient mis en ligne un nouveau site Internet tourné vers le grand public ».
Rien de frontal. Il y a plus d’un an, le conseil municipal a refusé de louer les terrains municipaux à Celtique Energie qui voulait faire un forage exploratoire sur la commune.
Malgré tout, le représentant de Celtique Energie continue d’appeler. Dernièrement, ce VRP du pétrole a évoqué une assurance contre une éventuelle pollution suite à un éventuel forage.
Il a proposé la même chose au maire de la commune de Corcelles, 240 habitants, de l’autre côté de la montagne également visée par Celtique Energie. Joint par téléphone, le maire Alain Balland nous raconte :
« Je leur ai demandé une assurance qui nous indemniserait perpétuellement en cas de pollution de nos sources. Pour moi, il est normal que celui qui pollue et qui nous prive des revenus de notre eau nous indemnise. Aucune commune n’avait demandé une chose pareille. J’attends toujours une copie du contrat d’assurance pour le faire analyser par des professionnels avant de recevoir une nouvelle fois Celtique Energie ».
Les maires en première ligne
Le maire de Corcelles n’est pas peu fier de son coup. Depuis l’été 2008, il a été le premier à se faire contacter par la société britannique. Depuis cette date, il dit avoir toujours « géré et analysé » les avances « dans l’intérêt de sa commune » :
« Juridiquement, je ne peux pas m’opposer à un forage d’exploration. Mais je leur ai dit que s’ils passaient à de l’exploitation, ils ne pourraient pas construire de plateforme industrielle sur le site car le terrain était en zone non-constructible dans notre plan local d’urbanisme. Et que je ne comptais surtout pas le modifier ».
Même le maire de Nantua, la sous-préfecture de l’Ain, a été contacté. Le directeur de Celtique Energie l’a rencontré le 3 juin, simplement pour « discuter », car il n’y a aucun projet de forage sur sa commune :
« Je pense qu’il voulait nous rencontrer suite à la manifestation qui a rassemblé plus de 3000 personnes. Ils essayent de nous vendre leurs forages. Mais je suis encore plus opposé qu’avant ce rendez-vous ».
Les maires de ces communes, en première ligne face à l’entreprise d’exploration pétrolière, ne compte plus sur « l’Etat » pour les défendre. Le maire de Corcelles :
« Il serait tout aussi normal que l’Etat, qui autorise le forage sur le secteur concerné, assume sa responsabilité avec Celtique. C’est trop simple pour notre préfet de signer les autorisations de travaux et d’être muté en fin d’année. Il faut penser à ceux qui restent ! »
Le village de Lantenay, dans le Haut-Bugey (Ain). Crédit : Jean-Baptiste Mouttet
Derrière le pétrole conventionnel, le pétrole de schiste
Ces petits élus de montagne restent imperméables aux propositions de Celtique Energie, malgré un changement de communication. Désormais, il n’est plus question d’explorer du gaz ou pétrole de schiste.
En 2006, quand cette entreprise a obtenu le permis dit des « Moussières » (qui couvre le sud du Jura), il était clairement noté qu’il s’agissait d’aller prospecter autant du pétrole conventionnel dans un réservoir de « Bunstandstein gréseux » (grès bigarré) que d’aller vérifier s’il y avait du pétrole ou du gaz de schiste :
« De très bonnes roches mères ont été identifiés dans les niveaux clastiques de l’Autunien, présent dans la majorité de la zone d’intérêt et qui est considéré comme la roche mère du pétrole découvert à Chaleyriat et la Chandelière ».
Suite à la loi du 13 juillet 2011, Celtique Energie a dû s’engager à ne chercher que des hydrocarbures « conventionnels » et non des gaz de schiste qui se libèrent sous le coup de la fracturation hydraulique. Le site Internet le précise très explicitement :
« Celtique Energie respecte strictement cette disposition légale et tient à souligner que son projet porte exclusivement sur l’exploration de gisements de pétrole et de gaz conventionnels. »
Contrairement à d’autres permis qui ont été annulés, l’Etat a validé cette orientation mais doit se prononcer d’ici début 2014 sur une demande de renouvellement déposée fin 2012 (les permis durent six ans). Et la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) n’a pas encore donné un avis positif.
Double discours
Il y a notamment un document particulièrement gênant pour la stratégie de Celtique Energie. Dans un rapport confidentiel rendu public par le quotidien suisse « Le Courrier » du 12 juin, Celtique estime que dans le Jura le potentiel du gaz de schiste (shale gas, en anglais) est supérieur au potentiel du gaz conventionnel :
« Les gisements de schiste du Toarcien et de l’Autunien sont bien développés dans la région jurassienne (…) au point de fournir un avantage significatif par rapport au gaz conventionnel ».
Plus précisément, il est écrit dans ce rapport qu’au sud du permis des Moussières, c’est à dire sous les communes montagneuses de Corcelles et Lantenay, se trouve surtout du pétrole de schiste.
Ce document non-daté mais qui remonte certainement à début 2010 est destiné aux investisseurs. Comme le note le Courrier, les ressources en gaz de schiste sur l’ensemble du Jura (parties françaises et suisses) seraient 22 fois supérieur à celles de gaz conventionnels. Dans le canton de Neuchâtel ces nouvelles informations pourraient compromettre les autorisations de travaux sur lesquelles des communes doivent se prononcer dans les prochaines semaines.
Du côté français, il pourrait en être de même. Car ce rapport à destination des investisseurs n’est pas de la même teneur que les documents remis aux autorités.
Pourtant, joint par Rue89Lyon, le responsable de la communication Celtique Energie en France, Saïd Aissaouri, ne « croit pas » qu’il y ait du pétrole de schiste. Il précise :
« Il n’a jamais été question d’explorer du gaz ou du pétrole de schiste, il n’en est pas question et il n’en sera pas question ».
Ce représentant de Celtique Energie semble avoir la mémoire courte.
Christine Monnet, porte-parole du collectif contre les gaz de schiste des pays de Savoie et de l’Ain. Crédit : Jean-Baptiste Mouttet.
Même sans gaz de schiste, la méthode de forage pose problème
Christine Monnet ne quitte jamais son badge sur lequel est dessiné un derrick barré. Depuis quatre ans, elle milite contre le retour des forages dans sa commune de Corcelles. En 1989, elle a assisté, en bas du village, à quelques centaines de mètres de sa maison, à un forage exploratoire mené par Esso. A l’époque on ne parlait pas encore de gaz de schiste.
Pendant plusieurs semaines, elle a vu passer les « camions de Schlumberger » remplis d’acide qui étaient ensuite « versés dans la cheminée » :
« On a eu droit également à des infiltrations d’azote et aux camions vibreurs. On nous a cassé notre vie. En partant, ils ont dit qu’ils reviendraient lorsque l’on connaîtrait une nouvelle technologie ».
L’exploration de 1989 a donné quelques dizaines de barils de pétrole conventionnel. Insuffisant pour Esso.
« Celtique Energie réussirait là où Esso a échoué. Ça ne tient pas », disent les opposants regroupés au sein du « Collectif du Haut-Bugey contre le gaz de schiste ».
« Forage à l’eau claire »
Dans un courrier au maire de Corcelles, le directeur de Celtique Energie affirme qu’ils vont utiliser une « technique nouvelle, celle du forage horizontale » pour atteindre ce pétrole conventionnel dans la couche de grès. Au maire de Nantua, ils ont parlé de forer « à l’eau claire ». Plus précisément, l’idée est de forer un « puits d’injection d’eau (…) pour repousser le pétrole en direction du puits producteur ».
L’ingénieur hydrologue à la retraite, Jacques Cambon, vice-président du collectif contre les forages, ne croit pas en la « stimulation douce » de la roche, pas plus qu’il ne croit Celtique Energie quand elle affirme qu’elle n’utilisera que des « techniques conventionnelles » (des hydrocarbures qui se pompent sans fracturation hydraulique) :
« Si Celtique Energie utilise une méthode conventionnelle, elle parviendra au même résultat qu’Esso. Il faudra donc injecter de l’eau dans la roche. Il s’agit déjà quasiment d’une méthode non-conventionnelle. Si Celtique augmente un peu la pression de l’eau, on aura une fracturation hydraulique, avec toutes les conséquences en matière de pollution que l’on connaît. Qui va aller contrôler à 3 000 mètres sous terre ? »
Un précédent gênant : un forage a pollué une source
Un petit cours d’eau sous-terrain du nom de source de la Moullaz (prononcer « moulle » pour faire local) est le principal obstacle sur le chemin des forages.
En 1989, Esso a procédé à des forages dans quatre zones, toutes situées dans le Haut-Bugey. L’un de ses forages d’hydrocarbure a eu lieu sur la commune de Lantenay. Mais ce sont deux autres petits villages en contre-bas qui ont vu leur source polluée, la Moullaz.
L’expertise du BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), établissement public, a conclu que cette pollution était due aux produits utilisés pendant le forage, comme l’explique le maire de Lantenay (voir vidéo).
Finie la source historique. Pour se brancher sur une autre nappe phréatique, ces villages ont dû consentir à de gros investissements pour des travaux d’adduction, même si une partie du coût a été supportée par Esso. La fin de la source de la Moullaz a marqué les esprits des élus comme ceux des habitants du Haut-Bugey. Tout le monde s’en souvient et a peur que les mêmes causes entraînent les mêmes effets.
Le représentant de Celtique Energie se veut extrêmement rassurant et parle seulement d’un risque limité :
« Aujourd’hui, on a fortement évolué en matière de cartographie. On sait parfaitement repérer toutes les couches d’un sous-sol karstique (calcaire, ndlr). On connaît également les sens de circulation des cours d’eau sous-terrain ».
Il pêche par optimisme. Car le sous-sol karstique s’apparente à du gruyère. Impossible actuellement de connaître toutes les cavités qu’un forage est censé éviter pour ne pas rejeter des boues toxiques. Une étude du cabinet Antea, pourtant réalisée à la demande de Celtique Energie, concluait en 2011 qu’on ne connaissait pas le sens de circulation de la source du village de Corcelles. C’est dire le niveau de connaissance.
Des actionnaires dans les paradis fiscaux
Les élus se demandent qui pourrait payer en cas de pollution car, nous dit le maire de Lantenay, en forant dans un sol karstique, « on joue à la roulette russe ». Or Celtique Energie ne leur inspire pas confiance. C’est le moins qu’on puisse dire.
« Ils sont peu crédibles », nous dit le maire. Son homologue de Nantua estime qu’ils sont là pour faire un « coup » et revendre s’ils arrivent à forer :
« Celtique Energie France représente seulement trois personnes et 100 000 euros de capital. S’il y a un problème, ils peuvent disparaître dans la nature du jour au lendemain. Avec Total, ce serait une autre question ».
Le capital de la holding Celtique Energie Holdings a pour principaux actionnaires Avista Capital Partners au travers d’ACP Celtique Holdings (Etat du Delaware, Etats-Unis) et Calmar LP (Iles Caïman). Deux paradis fiscaux. Pas vraiment de quoi rassurer en effet.
Une carotte de 500 000 euros contre l’AOC du fromage
Pour faire passer le ou les forages (un forage représentant un investissement de 8 millions d’euros), Celtique Energie mise sur une production de « 100 000 tonnes de pétrole par an, l’équivalent de 10 % de la production nationale actuelle » (soit 0,1% de la consommation). Si cet objectif est atteint, « 500 000 euros » seront répartis entre les différentes collectivités. Pour des mairies qui n’ont que quelques milliers d’euros de budget annuel, cela peut faire basculer des opinions.
Pour le moment les principaux élus concernés tiennent le même discours : la défense de la qualité de vie qui passe par la défense de l’environnement. Jean-Pierre Carminati, le maire de Nantua :
« Il faut être cohérent. On a investi plus d’un million d’euros dans l’office du tourisme pour améliorer notre image et attirer les touristes et ceux qui recherchent une meilleure qualité de vie. Celtique nous parle de 13 emplois temporaires et quelques milliers d’euros si les objectifs de production sont atteints. C’est ridicule ».
Les élus défendent un tourisme rural et, surtout, l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) Comté, qui permet de maintenir une agriculture de montagne :
« Le Haut-Bugey est réputé pour son Comté. Grâce à l’AOC, le lait est acheté beaucoup plus cher aux éleveurs. Mais le cahier des charges est extrêmement strict. Ce n’est pas compatible avec des derricks qui peuvent rejeter des hydrocarbures ».
Celtique Energie prétend le contraire.
Un des panneaux contre les forages pétroliers à l’entrée de Corcelles, dans l’Ain. Crédit : Jean-Bapiste Mouttet
Des images à la télé : « ça explosait au robinet et les gens étaient malades »
En traversant ces petits village de montagne, on ne peut pas manquer les panneaux qui ont fleuri depuis quelques mois, « non au forage ». Ils sont devenus presque aussi typiques que les clochers à bulbe des églises savoyardes que l’on retrouve également dans le Haut-Bugey.
Ici, la grande majorité des habitants serait contre, nous disent les élus des deux communes visées par les forages.
Le 16 mars 2013, près de 3 000 personnes ont manifesté à Nantua alors que la bourgade principale du Haut-Bugey ne compte guère plus d’habitants. Difficile dans ces conditions de tergiverser.
Marie-Thérèse Locatelli, 70 ans, veut nous parler pour qu’il soit écrit qu’elle a n’a jamais accepté une proposition de Celtique Energie. Ancienne éleveuse, elle fait partie de la poignée de propriétaires qui ont été approchés entre 2009 et 2011 pour louer leur terre. Il faut préciser que Celtique Energie ne veut pas acheter, le propriétaire partageant la responsabilité d’une éventuelle pollution.
Mais quand elle a vu les « farouches » oppositions, elle a préféré décliner l’offre. Pour rester en paix. Aujourd’hui, elle se dit « neutre » sur la question, surtout après avoir regardé la télé :
« Celtique Energie nous dit qu’ils ne recherchent pas de gaz de schiste. Les autres nous disent que oui. On a vu des images à la télé : ça explosait au robinet et les gens étaient malades. Si c’est bien ce gaz qu’on recherche, ça fait peur ».
Michel Savarin, la quarantaine, a également été approché. Celtique Energie voulait lui louer une bande de terre de 1500 m2 pour accéder au terrain des Locatelli. Le prix ? Celtique a seulement fait une proposition à 837 euros par hectare et par an.
Au début, il était plutôt pour. Mais le maire l’a appelé en lui expliquant que ça allait générer de la pollution. Il s’est alors renseigné :
« Plus on réfléchit et plus on est contre. Mon père reste favorable. Il pense que la technique est forcément bonne. C’est peut-être une question de génération ».
Aller plus loin
Gaz de schiste : désormais, on ne fracture plus la roche, on la « masse »,
sur Rue89
Celtique Energie convoite le gaz de schiste neuchâtelois, sur Le Courrier
Allez il n'y a plus beaucoup de temps à tenir puisque les gaz de schistes américains font chuter les cours de pétrole et que déjà ils ne sont presque plus rentables, enfin disons qu'après que les gars aient gagné un peu de fric avec leur gaz ils en dépenseront le double pour leur eau potable...
Cordialement
Les risques de pollution et de destruction de l'environnement sont tellement imprévisibles et non mesurables qu'il faudrait être inconscient ou suicidaire pour les accepter...même avec des incitations financières conséquentes.
Et la loi promulguée l'an dernier n'est que de peu d'utilité face à ces modes d'actions.
Il joue sur les mots, l'appellation "gaz de schiste", pour désigner les hydrocarbures de roche-mère, gaz et huiles situés au delà de 1200 mètres de profondeur, et dont l'extraction nécessiterait forcément la "fracturation hydraulique", étant impropre.
Ils ne peuvent cependant cacher l'utilisation obligatoire d'eau, précieuse à la vie, et qui finirait par faire défaut.
Aucune négociation ne doit se faire avec ces pétroliers. Résistez, résistez !
Solidarité avec ceux qui résistent, car il se produira la même chose dans d'autres régions...Les nôtres !
Ils font d'abord passer les hydrocarbures, huiles et gaz, pour du "conventionnel", donc légal; ils passent ensuite à l'exploration (également polluante), il ne reste ensuite qu'à exploiter, avec les méthodes que l'on connaît...que l'on fera passer pour des recherches ou de l'innovation, et si la loi ne ramollit pas, cela passera quand même...
Je ne vois qu'un moyen, la solidarité et la résistance en nombre; ne les laissons pas faire ce second pas qui est l'exploration, ensuite il sera trop tard et on nous dira que nous l'avons bien voulu.
Les victimes seront les fautifs !
POur revenir au sujet, pourquoi tant d'obstination aux énergies fossiles, on connait les limites et nocivités, pourquoi ne pas développer les alternatives, qui existent elles ?
Pourquoi flinguer la nature ?
« Aujourd’hui, on a fortement évolué en matière de cartographie. On sait parfaitement repérer toutes les couches d’un sous-sol karstique (calcaire, ndlr). On connaît également les sens de circulation des cours d’eau sous-terrain ».
Pour avoir pratiqué la spéléologie (dans le Jura, qui plus est), je peux vous assurer que c'est totalement faux... Adressez-vous aux spéléos pour vérifier (via les clubs si vous n'en connaissez pas personnellement).
Or, il n’existe pas – en l’état – de « permis d’exploration des gaz de schiste » spécifiques car aucune distinction n’est faite dans les demandes d’instruction des permis entre hydrocarbures conventionnels (pétrole, gaz naturel liquéfié) et non–conventionnels (gaz et huile ou pétrole de schiste). C’est la raison pour laquelle, tous les permis qui ont été octroyés ou qui sont en cours d’instruction n’ont pour obligation de satisfaire uniquement à l’interdiction de la fracturation hydraulique, promulguée par la loi de juillet 2011.
Par ailleurs, comme tous les permis octroyés, le permis des « Moussières » a satisfait à la remise d’un rapport (9 septembre 2011) disant que leurs recherches concernent uniquement des objectifs qualifiés de « conventionnels » et « qu’ils n’impliquent en aucun cas le recours à des forages suivis de fracturation hydraulique de la roche ». Ceci en complète contradiction par le fait que l’on a remis entre les mains des titulaires de permis la décision ou non de leur abrogation (article 3 de la loi n° 2011-835).
Comme le dit le maire de Corcelles, Alain Balland, il est temps d’exiger des foreurs on-shore la souscription d’une assurance RCP « responsabilité civile professionnelle » ainsi que celle « d’atteinte à l’environnement » issue de la loi du 1er Aout 2008 selon le principe du « pollueur-payeur » et il faut espérer que la réforme du Code Minier – en cours sous la conduite du Conseiller d’Etat Thierry Tuot – les inscrivent dans leurs exigences.
Mais, naturellement, impossible de « forer à l’eau claire » puisque la technique de forage à l’horizontale nécessite de fracturer la roche-mère par des produits chimiques et proppants dont les risques de sismicité induite et de pollution des nappes phréatiques sont démontrés. Par contre, rien ne permet de rapprocher une expérience antérieure de ce qui se passe actuellement dans l'Ain.
© Danièle Favari, juriste en droit et droit européen de l’environnement
Quand Esso a foré en 1989 sur la commune de Lantenay le captage en eau de cette commune n’a pas été pollué, c’est celui de la commune voisine d’Outriaz qui a eu des problèmes. Cela tombait bien car la source de la Moulaz devenait insuffisante pour approvisionner le village et la mairie d’alors avait été bien heureuse de pouvoir se faire offrir par Esso la nouvelle adduction qu’elle avait en projet pour alimenter ses propres besoins, mais aussi ceux de la commune de Vieux, un deuxième village en aval d’Outriaz et qui dépendait lui aussi de la source pour son approvisionnement en eau.
La fameuse source est présentée aujourd’hui comme définitivement polluée, mais la vérité est bien différente. La source a vu en fait sa pollution se résorber peu à peu (c’était une pollution purement minérale par de la bentonite de forage et non une pollution chimique toxique..), l’eau est rapidement redevenue parfaitement potable, le débit de la petite rivière alimentée par la source s’est régénéré lui aussi avec le temps et aujourd’hui cette rivière appelée localement « Le flon » coule toujours joyeusement en bordure des sapins pour le plus grand plaisir des promeneurs et des truites.
Mais chut !.. il ne faut pas le dire car tous les écolo de Rhône Alpe entretiennent à dessein la rumeur d’une source définitivement condamnée en raison de sa pollution et de communes endettées à vie par le financement de la nouvelle adduction d’eau , alors qu’elles n’ont rien eu à débourser, c’est le pétrolier Esso qui à l'époque a payé l’ensemble et l’intégralité des nouveaux équipement et des travaux .
Quand Esso a foré en 1989 sur la commune de Lantenay le captage en eau de cette commune n’a pas été pollué, c’est celui de la commune voisine d’Outriaz qui a eu des problèmes. Cela tombait bien car la source de la Moulaz devenait insuffisante pour approvisionner le village et la mairie d’alors avait été bien heureuse de pouvoir se faire offrir par Esso la nouvelle adduction qu’elle avait en projet pour alimenter ses propres besoins mais aussi ceux de la commune de Vieux d'Izenave un deuxième village en aval d’Outriaz et qui dépendait lui aussi de la source pour son approvisionnement en eau.
La fameuse source est présentée aujourd’hui comme définitivement polluée, mais la vérité est bien différente. La source a vu en fait sa pollution se résorber peu à peu (c’était une pollution purement minérale par de la bentonite de forage et non une pollution chimique toxique..), l’eau est rapidement redevenue parfaitement potable, le débit de la petite rivière alimentée par la source s’est régénéré lui aussi avec le temps et aujourd’hui cette rivière appelée localement « Le flon » coule toujours joyeusement en bordure des sapins pour le plus grand plaisir des promeneurs et des truites.
Mais chut !.. il ne faut pas le dire car tous les écolo de Rhône Alpe entretiennent à dessein la rumeur d’une source définitivement condamnée en raison de sa pollution et de communes endettées à vie par le financement de la nouvelle adduction d’eau , alors qu’elles n’ont rien eu à débourser, c’est le pétrolier Esso qui à l'époque a payé l’ensemble et l’intégralité des nouveaux équipement et des travaux .
Contrairement à ce que vous dites Esso à l’époque a immédiatement reconnu son implication à l’origine de la pollution et ce à partir du moment où les analyses du BRGM démontraient la présence de « barytine » dans l’eau produite à la source et qui ne pouvait donc que provenir du forage en cours et j’atteste qu’il il n’y a pas eu d’action en justice pour contraindre Esso à reconnaître ses responsabilités et a réaliser les travaux de la nouvelle adduction.
De plus Esso est allé au de là de ses obligations puisque même les communes de Lantenay et Corcelles ont été raccordées gratuitement à la nouvelle canalisation , alors que les captages propres à ces deux communes n’avaient pas été pollués.
Le principe pollueur /payeur a donc bien fonctionné à l’époque et pourtant nous étions en 1989 ( 10 ans avant l’Erika ..) Esso a été couvert suite à cet accident par ses assurances , il s’agissait je crois ( de mémoire ) du groupe Concorde . Rassurez vous madame les pétroliers ont de très bonnes assurances capables de couvrir ce type de risque, contrairement là encore aux fausses rumeurs que votre collectif diffuse.
Il faut bien comprendre que sur le puits d’exploration de « Chaleyriat 1 » le problème a l’origine de la pollution de la source ce n’est pas la présence du Karst, c’est la faute qui à a été commise à l’époque pour forer celui-ci. En effet vu son importance il ne fallait surtout pas essayer de passer en force en compensant les pertes en boue de forage et en injectant massivement des colmatants , il fallait cuveler , poser un sabot au fond et poursuivre le forage normalement sans problème. Je pense qu’ il y a eu une faute de commise ( au niveau prestataire ou supervision Esso ?..) et c’est bien pour cela que Esso qui était l’opérateur responsable s’est pas fait prié a l’époque pour réparer le préjudice .
Rassurez vous Madame les techniques de forage permettent de passer les zones aquifères de surface en toute sécurité y compris en zone karstique, c’était déjà vrai en 89 et c’est encore plus vrai avec les techniques d’aujourd’hui et ça n’est pas parce que une faute a été commise une fois qu’il faut tout arrêter, on corrige et la vie continue, c’est vrai pour toute les activités humaines.
Il y a eu des centaines, voir même des milliers de puits de forer dans toute la France pour les besoins de la prospection minière et de l’exploitation pétrolière mais aussi pour la géothermie , pour le captage d’aquifère, pour l’aménagement de stockages souterrains ( gaz, produits chimiques ..) etc .. et il n’y a pratiquement pas eu à ma connaissance de cas de pollution d’aquifère de surface.
On sait bien que les plus gros pollueurs d’aquifères de surface ce ne sont pas les foreurs ou les pétroliers, ce sont les éleveurs et les agriculteurs. Mais vous votre problème est très simple, en fait vous préférez avoir une vache dans le champ d’à côté plutôt qu’un appareil de forage ou une tête de puits et vous n’en démordrez pas quitte a dire quelques betises de plus sur des domaines techniques que vous ne maitrisez pas, en cela je trouve d’ailleurs que vous feriez probablement une tes bonne ministre de l’environnement .
Savez-vous monsieur le pétrolier que nous avons subi pendant 3 jours une odeur insupportable de gaz dans tout le village ??? Mes enfants ont respiré ces émanations : vous trouvez cela normal, parce que nous ne sommes que quelques ploucs (qui ont l'audace de vous résister, d'où vos humeurs ???) Et ben oui, je préfère de bonnes grosses vaches bugistes à côté de chez moi, elles me respectent au moins !!! Nous sommes donc aller voir vos collègues sur la plateforme, et savez-vous ce qu'ils nous ont dit concernant ces odeurs de gaz ! C'est la faute au karst, tout fissuré naturellement, qui n'a donc pas pu "contenir le gaz" qui s'est mis à remonter par toutes les failles naturelles !!! La compagnie Esso a fait fort dans notre région en 89/90 : la campagne de sismique a perdu la source d'une ferme sur le Mont Avocat, le forage d'Apremont a perdu en partie une source qui alimentait Nantua... Le karst n'est vraiment pas un problème, je le confirme (des traces de vie humaine datant de plusieurs dizaines de milliers d'années ont été relevées dans notre région ! Il est donc bien accueillant pour les humains) Mais VOUS, vous êtes un problème pour le karst..Quant à ce que le karst contienne des hydrocarbures conventionnels, ça c'est une autre affaire...D'ailleurs le dossier dont des extraits ont été publiés ici, et dont Celtique n'a évidemment parlé à personne, montre bien que les réserves en gaz de schiste sont bel et bien là : ...c'est ce qui vous appâte ??? Votre bénéfice personnel ?
Du coup, c'est sûr, bien sûr, je ne vous nommerais pas, personnellement, ministre de l'Environnement !!!!