Ce lundi, les Kurdes lyonnais installeront leur tente place Bellecour, dans le centre-ville de Lyon, et devraient y rester jusqu’à mercredi soir.
Le mouvement de grève de la faim des prisonniers politiques a été lancé il y a deux mois. C’est le plus massif depuis le début de la guerilla menée à partir de 1984 par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) contre le gouvernement turc, pour la reconnaissance des droits politiques des Kurdes.
Trois revendications sont mises en avant : le droit à l’éducation en langue kurde, le droit à se défendre en langue kurde dans les tribunaux, la libération du leader du PKK Abdullah Öcalan. S’agissant de cette dernière revendication, les grévistes de la faim demandent, a minima, la fin du régime d’isolement de leur leader historique, incarcéré depuis 1999 sur l’île d’Imrali, après que sa peine de mort fut commuée en prison à vie. Ahmet, qui a souhaité garder l’anonymat, est l’un des organisateurs du jeûne lyonnais. Il explique :
« On sait qu’il sera difficile d’obtenir la libération d’Öcalan. On est sans nouvelle de lui depuis le 27 juillet 2011. On voudrait au moins qu’il puisse rencontrer son avocat ».
Selon l’AFP, parmi les grévistes figurent des responsables politiques, des maires et des députés, dont des responsables du parti kurde BDP, qui détient 29 sièges sur les 550 que compte le parlement turc.
Au mois de novembre la grève de la faim s’est étendue. D’après les organisations kurdes, depuis le 5 novembre environ 10 000 prisonniers observeraient la grève de la faim. Cette grève de la faim s’est accompagnées de nombreuses manifestations en Turquie. De plus en plus d’intellectuels turcs se mobilisent également.
Ailleurs, des grèves de la faim de soutien sont organisées là où est installée la diaspora kurde, comme, en France, à Vannes ou à Nantes et, lundi 12 novembre, à Lyon.
Le 4 novembre, le premier ministre islamo-conservateur (AKP), Recep Tayyip Erdogan est sorti de son silence pour dénoncer le « chantage » des grévistes de la faimet a affirmé qu’il ne libérerait pas « le chef terroriste ».
en grève de la faim dans les prisons turques
Alors que la grève de la faim illimitée des prisonniers
politiques kurdes en Turquie atteint
son 62ème jour, le silence du gouvernement
turc continue d’être assourdissant.
Le 12 septembre 2012, les détenus politiques
kurdes ont entamé une grève de la
faim illimitée dans le temps dans différentes
prisons en Turquie et au Kurdistan, à Diyarbakir,
Van et Istanbul entre autres.
Commencée par 63 détenus volontaires dans
7 prisons, elle a été rejointe par la suite par
d’autres groupes de grévistes, portant le total
des participants à plus de 650 aujourd’hui
; parmi lesquels Faysal SARIYILDIZ, député
de Diyarbakir emprisonné à la maison de
type D de Diyarbakir ainsi que Bekir KAYA,
maire de Van, détenu à la prison de Van.
Tous les observateurs - militants associatifs
et politiques et familles - s’accordaient à dire
que de nouvelles vagues de participation au
mouvement étaient à venir. Et en ce lundi
5 novembre quelques dix mille prisonniers
politiques se revendiquant du PKK ou proches
du mouvement kurde ont annoncé rejoindre
le mouvement.
Les revendications des grévistes sont les
mêmes depuis le 12 septembre : le droit de
pouvoir se défendre et suivre un enseignement
dans la langue maternelle et
la fin de l’isolement imposé à Monsieur
Abdullah ÖCALAN sur l’île d’Imrali pour
permettre la reprise du dialogue dans
la voie de la résolution de la question
kurde.
Le ministére comme le gouvernement dans
son ensemble ne souhaite nullement mettre
en oeuvre une politique permettant de sortir
rapidement de cette crise et envisage encore
moins de répondre favorablement aux exigences
des grévistes. Le BDP (Parti pour la
Paix et la Démocratie) se disant inquiet face
à cette situation.
Il n’est pas le seul. Le Parti Communiste
Français, par la voie de son premier secrétaire,
Pierre Laurent, vient de sisir les autorités
turques par le biais de l’ambassadeur
turc à Paris en leur rappelant que plus de
“638 détenus étaient en grève de la faim”
et qu’il souhaitit voir “leurs revendications
acceptées”. Il affirmait en outre “qu’en Turquie
comme partout ailleurs les atteintes
aux droits et libertés fondamentaux devaient
cesser”. De même, les Verts par le biais de
leurs 17 parlementaires ont saisi le premier
ministre turc en lui rappelant que des grèves
avaient lieu dans plus de 60 prisons en Turquie
atteignant un niveau de participation jamais
vu auparavant. Profitant de l’occasion,
les Verts ont rappelé au gouvernement turc
que tous les démocrates souhaitent voir la
question kurde résolue par la voie du dialogue
et de manière pacifique.
Enfin, la communauté kurde d’Europe n’est
pas insensible à la situation des grévistes
de la faim. Un peu partout en Europe et en
France des grèves et utres manifestations de
soutien sont organisées, à l’instar de la manifestation
de soutien qui a eu lieu à Bruxelles
samedi 3 novembre réunissant plus de dix
mille personnes.
Abdullah Öcalan est un acteur incoutournable
dans la recherche d’une solution au
conflit. Reconnu par une grande partie de la
population comme la principal représentant
politique kurde, il est appelé à jouer un rôle
clé dans la résolution du problème kurde.
C’est pourquoi sa libération est essentiele à
la sortie du conflit et au déclenchement de
pourparlers de paix.
Soutenons la résistance des prisonniers politiques
kurdes en grève de la faim !
Brisons le silence qui entoure la répression
des kurdes en Turquie !
FEYKA (Fédération des associations kurdes de France)
Feykakurdistan@yahoo.fr
12 novembre 2012