Jeudi 8 novembre 2012, 4ème journée de Ligue Europa
Athletic Bilbao – Olympique Lyonnais 2-3
Pour Lyon : Gomis (22ème), Gourcuff (45ème +1) et Lacazette (63ème)
Pour Bilbao : Ander Herrera (48ème) et Aduriz (55ème)
#1 Rennes-OL 0-1 ; #2 OL-Troyes 4-1 ; #3 Évian TG-OL ; #4 OL-Valenciennes ; #5 OL-Ajaccio ; #6 OL-Sparta Prague ; #7 Lille-OL ; #8 OL-Bordeaux ; #9 Kiryat Shmona-OL ; #10 Lorient-OL ; #11 OL-Brest ; #12 OL-Bilbao ; #13 Nice-OL ; #14 OL-Bastia
1. Gueïda Fofana : encore quelques matchs de ce calibre et c’est bientôt un autre cri d’amour que viendra lâcher Rémy Vercoutre en zone mixte : « J’aimerais tant que Gueïda soit sélectionné en équipe de France. C’est mon cri du cœur. On s’en fout de son âge et de son parcours. Il le mérite tellement, c’est notre grand bonhomme. C’est notre Monsieur Plus. Sur le début de parcours en Europa League, il n’y a pas photo, c’est le meilleur. Il récupère des ballons, il en donne de bons, il marque des buts décisifs et maintenant il en fait marquer ! » On ne sait pas encore si le joueur a la caisse pour incarner le Bison en herbe qu’on a cru deviner sur son débordement mené du coup d’épaule et qui envoie les derniers restes de défense basque dans le décor. Au bout de l’action, Lacazette n’a plus qu’à récupérer un amour de passe déc’ pour assurer la victoire lyonnaise. Ce qu’on sait en revanche, c’est que le garçon a les soirs d’Europe dans la peau. Diablement efficace pour répondre à la pression du jeu à mille passes des hommes de Bielsa. Bien pratique surtout pour allumer un peu plus encore la concurrence qui sévit dans le milieu lyonnais. À se demander si Steed Malbranque ne lui doit pas une bonne part de son retour de flamme.
2. Rémy Vercoutre : pendant qu’Hugo Lloris vivait son propre Maribor, treize ans après l’OL, celui qui a passé dix ans sur le banc prouvait que, non seulement, il ne faisait pas tache, mais qu’au contraire, il s’en acquittait plutôt bien, de sa tâche. Et qu’il fallait plus qu’une intervention un peu approximative sur un centre de Muniain ou même qu’un tacle en torpille reçu en pleine face pour le faire gamberger. Auteur de trois nouvelles parades de grande classe, Vercoutre a prouvé qu’il était capable d’ambiancer au-delà du vestiaire, jusqu’à se mettre tous les septiques du début de saison dans la poche. Avec Malbranque, il est l’autre gros coup (de bol) du duo Aulas-Lacombe.
3. Yoann Gourcuff : ne pas s’attacher. Surtout ne pas s’attacher. Car il est là le drame : plus Gourcuff sera bon, plus les chances de le voir refourgué à bon prix en pleine redescente du cocktail dinde-champagne-il-doit-bien-te-rester-un-truc-à-boire seront élevées. Mais les Lyonnais pourront toujours se dire que pour la deuxième fois en quatre jours, ils ont vu le « Gourcuff de Bordeaux ® ». Le côté petite frappe en plus, comme lorsqu’il refuse de serrer la main à un adversaire venu lui chatouiller les chevilles. Un geste comme un message envoyé à Franck Ribéry, trois jours avant les retrouvailles de Clairefontaine. Si aujourd’hui Gourcuff ne vaut peut-être pas tout à fait 23 millions d’euros, il n’a plus à baisser les yeux.
4. Alexandre Lacazette : au vu de la compo, ce 4-3-3 un peu timide qui sent le gros grain promis par l’Athletic, on en est venu à regretter l’absence de Briand. On admettra quelques minutes plus tard que c’est plutôt une présence qu’il faudrait regretter, celle de Fabian Monzon qui met son côté gauche à l’envers. En comparaison, la tendance « je déborde, mais trop quand même » de Lacazette passe pour un monument de jeu simple et lumineux. Jusqu’à citer les références d’usage dans le domaine : Wiltord pour le sens du jeu, Govou pour le don de soi. Pour tout le reste, on n’ira pas plus loin. Car en jeune professionnel qui n’ignore rien des règles dans l’air du temps, Lacazette a compris qu’il devait rester un garçon modèle. Une belle lucarne, un petit cœur envoyé face caméra, une petite danse de célébration en toute fin de partie, et au lit. Pour tout le reste, les nuits sans fin et les roupillons du petit matin aux grilles de Tola Vologe, on repassera. C’est en tout cas aujourd’hui ce qui sépare Alex de Nino et Sid. Dit autrement, le foot professionnel pour jeune premier du football total des glorieux aînés.
5. Milan Bisevac : l’air de rien, l’OL a entamé sa seconde période comme le LOSC a commencé son match la veille dans l’Allianz Arena. À cette différence près incarnée par Milan Bisevac : les Lyonnais ont toujours autant de mal à s’en foutre les soirs d’Europe, y compris quand l’enjeu n’y est pas vraiment. Ce qui donne, sur le terrain, un bon lot de têtes à l’arrachée, de dégagements au loin et de corps qui se projettent pour faire barrage à la furia basque. Pour s’éviter de vivre un nouveau gang bang, le foot français avait bien besoin d’un Bisevac sûr de ses responsabilités. Un daron qui n’hésite pas à activer la touche « contrôle parental ».
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza
Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et sur la 89ème minute.
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