
Pour la première fois en France, une action d’autoréduction faisait l’objet de poursuites judiciaires. Cette pratique militante « anticapitaliste », issue des mouvements autonomes italiens des années 70, a surtout été popularisée en France par les mouvements de chômeurs. Cela consiste notamment à pénétrer dans un supermarché et à en repartir sans payer, après avoir bloqué les caisses, le temps d’obtenir gain de cause.
Généralement, les directions de magasins préfèrent laisser passer quelques chariots de militants politiques plutôt que de perdre des clients désertant le supermarché momentanément occupé.
Ce fut le cas dans des Monoprix à Paris ou à Grenoble en 2008 et 2009.
Le directeur du Leader Price s’oppose
A Lyon, le 28 novembre 2007, il en a été autrement. Le directeur du magasin Leader Price, aidé d’un vigile, a tenté de s’opposer à la cinquantaine d’étudiants qui repartaient avec au moins cinq caddies. Ils les ont ainsi suivis jusqu’à l’amphithéâtre que les étudiants avaient occupé, prenant quelques coups, selon leurs dires, au passage.
A grand renfort de CRS, le campus a été évacué dans la soirée. Présent sur les lieux lors de cette évacuation, nous avons pu constater, sur une passerelle, que le directeur du Leader Price tentait d’identifier parmi les 77 étudiants (ils ont tous faits l’objets d’un contrôle d’identité) les auteurs du vol de la fin d’après-midi : 13 personnes ont été interpellées.
Une instruction bâclée
Après quarante heures de garde-à-vue, douze personnes ont été mises en examen « pour vol en réunion avec violence » par un juge d’instruction. Cinq ont finalement fait l’objet d’un renvoi devant le tribunal correctionnel de Lyon. Les autres ont obtenu un non-lieu.
A l’audience, tous les prévenus ont nié avoir participé directement à l’action d’« autoréduction ». Certains font part d’alibis, d’autres déclarent qu’ils n’étaient présents sur les lieux que pour distribuer des tracts. Enfin, Olivier Minot, aujourd’hui journaliste-documentariste, notamment pour Arte-Radio et France Culture, également poursuivi, s’y trouvait tout simplement en tant que reporter pour la radio associative Canut.
Le procureur de la République n’a pu citer que des témoignages imprécis d’employés du magasin sur leurs implications éventuelles, parlant seulement de leur présence sur les lieux au moment des vols :
« Tous s’en tiennent à des termes généraux qui prêtent à ambiguïté. Or on ne peut pas faire l’économie de la précision car c’est le destin de ces gens qui est en jeu. Ça n’a pas été fait ».
Dans son réquisitoire, le procureur évoque les actes d’instruction manqués :
« Des employés du magasins auraient dû être réentendus et des confrontations auraient été nécessaires ».
« Les excuses de l’institution »
Après ce réquisitoire, le président, Jean-Daniel Piffaut, a prononcé une relaxe générale pour les cinq prévenus, par une formule en latin, ici traduite : « Reconnaissance unique, reconnaissance nulle » :
« Toute la procédure souffre d’un vice originel. Il n’y a qu’un seul témoin (le directeur du Leader Price, ndlr) qui a fait le tri pour qu’ensuite les personnes soient présentées devant le vigile et le magasinier ».
Il a présenté les « excuses de l’institution » avant de souhaiter une « pleine réussite » pour leurs activités futures.
Les avocats qui ont à peine plaidé, donnaient une explication politique à ce fiasco judiciaire qui aura duré plus de quatre ans. L’un d’eux, Bertrand Sayn, explique :
« Les reconnaissances du directeur du magasin ne valent rien. Ce sont des reconnaissances de circonstances pour justifier de l’expulsion de la fac occupée ».
Son confrère, Olivier Forray, va dans le même sens :
« C’est une réponse judiciaire d’un gouvernement qui voulait en finir avec les occupations des facs mais qui n’y arrivait pas. Or la comparution immédiate était impossible car ça aurait été automatiquement un fiasco. Et une fois l’université évacuée, ce n’était plus une priorité pour personne : ni pour le ministère de l’Intérieur, ni pour le juge d’instruction. Ça a pris quatre ans pour rien ».
Entre-temps, la direction de Leader Price s’est également évaporée. Aucune plainte n’a été déposée pour les vols du magasin de Bron.
Sans ajouter que, comme le montre encore une fois de plus le cas Mohamed Merha, le vole est souvent le début d'une carrière..
Vivement des vigiles armés dans les grandes surfaces !
Quand on pousse les gens à bout et viole leur droits, il ne faut pas venir pleurer des conséquences..
C'est du reste comme cela qu'on finis toutes les démocraties : à cause de petits cons dans ce genre qui exaspéraient tellement les gens honnêtes que ces derniers ont finis par choisir un dirigeants à poigne, façon Hitler, Musolinin, Pinochet ou Franco..
Que voulez vous, certaine personne sont habités par le mal et ne comprennent que les coup de lattes... ou une balle dans la nuque.
Enfin bon sinon c'est pas grave on t'en veu pas, y a des cons partout ...
Bouffon...
un point c'est tout
pas de vol dans les épiceries, pas de vols dans les petits commerces, mais super hyper extra fou marché c'est légitime!
Mais je suppose que voler le petit épicier arabe du coin, c'est autrement plus dangereux pour bobonne, pas vrai ?
Par contre si tu crois en tes idées n’hésite pas à faire tes courses dans les petits commerces et à convaincre tes amis, ta famille, ... de faire pareil. Ainsi les grandes surface feront faillites.
Après comme tu ne réussira pas a convaincre grand monde tu te dira peut être que les gens sont heureux comme cela et que ton point de vue, aussi justifiable soit il, n'est que le tiens.
Ce vol, mais aussi celui des petits voleurs ou des directeurs n'est pas justifiable.
Personnellement lorsque je viole la loi et que je me fait prendre je ne crie pas au scandale (et cela m'arrive sisi).
Mon point de vue était le suivant : nous avons en france la la possibilité de nous exprimer, de créer des partis politiques de défendre nos opinions, de faire des manifestations ... Plutôt que de rentrer dans l'illégalité mieux vaut tenter de convaincre ces concitoyens et le cas échéant accepter que notre point de vue n'est pas celui de la majorité.
Pour moi ce type d'action exprime l'idée suivante (pour les trolleurs le trait est forcé dans la phrase suivante): les gens sont des veaux mais moi j'ai la vérité et je vais l'imposer par la force si besoin.
... ahlalala n'importe quoi .. ... faut pas confondre action politique ponctuelle et habitude quotidienne quand meme ...
quoi qu'il m'arrive assez souvent de peser mes fruits "chers" comme des bananes ou des patates ... ils z'avaient qu'a pas installer de caisses automatiques .. Na !
Maintenant si on me fait chier je pourrais dire que c'est de l'automachin là ...
Bon, à 50 délinquants, c'est sur que la légitime défense impose le tire de chevrotines..
Considérée comme complètement débile par les autres bloqueurs de la fac.
Ce qui a été jugé scandaleux dans cette affaire a été l'arbitraire des arrestations pas le geste en lui-même .
Mais bon si vous jugez super le fait de prendre des produits dans un magasin (pour des revendications étudiantes n'ayant même pas de liens directs avec le supermarché, le thème de la vie chère)...c'est mal connaître sert l'autoréduction, ni l'intérêt de protester, manifester, militer.
Je trouve que l'action qu'ils ont menés est stupide et sans aucun intérêt face a leurs revendications, et qu'elle aurait du être punis. Mais jusqu’à preuve du contraire condamnés sans preuve c'est tolérer que certains innocents soit condamnés. Quitte a user de solution autant user de condamnation arbitraire, un vol a Paris alors le premier a Bordeaux a porter un pull rouge et a croiser les policiers est condamnés.
Je ne tolère pas ces voles dans les supermarchés, mais de la a évoquer des solution aussi radical je suis stupéfaite ... Et encore plus de voir que cette histoire au final non dramatique (rappelons qu'il n'y a pas eu mort d'homme et que ça n'as pas engendré une crise mondiale) peut amener certain a tenir des propos raciste !
Le vol"e" dans un supermarché.
Me semblais que Rue89 était un site d'info de "gôche" un peu.
Vous avez pas un peu l'impression à un moment que la carotte viens plutôt d'en face? L'autoréduc' n'a pas besoin de revendication particulière pour se justifier, quand on pense anticapitalisme (chose que vous avez l'air d'avoir totalement oblitéré) ça veux dire qu'on milite aussi pour la destruction du monde marchand, et en toute logique, l'égalité pour tous, et l'égalité pour tous, c'est aussi un accès égalitaire à la nourriture, besoin vital numéro 1, et qui devrait en toute logique être gratuit.
Qui on vole dans un supermarché? Le patron et l'état, à la rigueur, ce qui est une bonne chose pour moi, vu que les employés seront, de toute façon, payé le smic horaire, quelque soit le pourcentage de vol, et que les deux précédent sont, par leur fonction, les plus grand voleur que l'humanité ait connu.
Après, aller pratiquer ça dans un lidl à côtés de la fac, c'est ce qu'on appel une erreur stratégique.
Arrêtez votre connerie un peu, et réfléchissez à comment il fonctionne pour de vrai ce putain de monde, au lieu de bêler et de défendre les personnes qui nous exploitent.
Je ne crois pas aux actions d'autoréduction.
Par contre, nous sommes tous des consommateurs et comme tels, nous détenons quelque chose que tous les commerçants veulent : notre argent. Regroupons-nous pour être forts en face d'eux et leur faire comprendre que s'ils ne baissent pas les prix, nous n'irons plus chez eux.
Cela me semblerait beaucoup plus efficace.
Et me parler du respect de l'agroalimentaire, responsable de bien la moitié des maux de la planète, je crois que je vais pouffer. Sérieusement, je ne dis pas pour tout ce qui concerne le circuit court (encore qu'il peut il y avoir des critiques objectives à établir sur ces modes de fonctionnement), mais du nestlé/monsanto/sodexo et tous les autres? Quel respect ont ces entreprises pour la terre et ceux qui l'habitent?
La production vivrière ne se fait pas à coup de dollar ou d'euros, c'est du travail de tout le monde. Rien n'est gratuit parce que nous vivons dans un monde ou la valeur marchande à surpassé toute idée de solidarité active et de bien commun. Il serait bien qu'un jour, les idéaux de certains révolutionnaires d'antan soient remis au gout de jour, que tout le monde ait lu "la conquête du pain" et qu'on arrête de penser qu'en terme de thune.
"Le respect des producteurs" : comme souvent, à travers une notion trop générale et trop vague, on ne sait pas ici de quoi on parle vraiment. On fait comme si les produits des supermarchés étaient produits librement par des gens qui l'ont décidé, qui seraient "les producteurs". Or qui sont ces "producteurs" : de grosses firmes, qui dégagent de gros profits sur le dos des véritables producteurs de base qui s'appellent ouvriers ou prolétaires, dont tu fais partie. Et sur le fait que ces producteurs bosseraient pour nous rendre service, "pour nous nourrir", tu peux sérieusement en douter. Ils nous vendent ces produits pour gagner de l'argent, avant tout. Et la misère de cette production, la toxicité des procédés utilisés pour gagner toujours plus, risque de nous le prouver de manière désagréable.
L'ouvrier est exploité justement parce que les produits se vendent, et pas l'inverse !! En volant un produit, on ne vole pas les ouvriers qui l'ont fait, car ce produit ne leur a jamais appartenu ! Si c'était le cas il n'y aurait plus aucun souci : cela voudrait dire que les moyens de production appartiendraient aux travailleurs.
Or, la "réalité", c'est l'inverse exact : les travailleurs sont privés des moyens de production, et par-là même de leur production, sur laquelle ils n'ont pas de décision. On leur vole leur temps de travail, et le produit de leur travail, contre un salaire, qui leur donne l'impression d'être "libres".
Lorsque tu évoques ce qu'il y avait "avant" (sous-entendu : avant le mode production capitaliste), tu fais une autre mystification : comme si avant il y aurait eu, un jour, une société de petits producteurs indépendants se suffisant à eux-mêmes ("la chasse et les poules"). ce genre de projection s'appelle une robinsonnade, dont aimait à se moquer un célèbre auteur. (de l'image de Robinson sur son île, vivant indépendant de toute relation sociale).Mais ça n'a jamais existé, à ma connaissance. Avant, il y a eu des tas de régimes et de situations historiques différentes, et c'est très compliqué.
Toujours pour paraphraser un célèbre auteur barbu, Marine, tu fais d'une réalité sociale (la marchandise, le fait que nous devons tout acheter, tout payer, et surtout nous vendre), une réalité naturelle et ultime ("métaphysique" pourrait-on dire). Or c'est exactement ce que veux l'idéologie de ce système : ne surtout pas faire voir qu'il est historiquement marqué, limité, créé et reproduit à l'avantage de certains, et au contraire se faire accepter béatement comme quelque chose qui coule de source, une sorte de fatalité ("qu'est ce qu'on y peux, c'est la vie")
Peux-tu le comprendre, ça?
"Y a rien de gratuit" : ben si, encore heureux, et surtout des choses comme l'eau et les graines. Un bon jardinier ou maraîcher sait faire ses semences, et pour l'eau il suffit d'avoir une source ou un système de récupération d'eau... Par cet argument tu montres que tu as déjà accepté la pire des logiques marchandes sans même y réfléchir, et la justifie par la même : le brevetage et la vente du vivant.
Et toi, combien vaux-tu? Tu ne penses tout de même pas être encore gratuite, après tout ça?
PS : si il y a bien une chose que tout le monde devrait voler, c'est les capotes... Quelle aberration...
A bonne entendeuse...
Mais quand on s'attaque directement au système, on ne peut être que des déviants !
Mais quand un PDG s'octroie 16 millions de prime (Publicis), ou le président "sortant" s'augmente de 172% rien d'anormal !!!!