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20/03/2024 date de fin
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Ce que révèle la lettre du préfet aux profs et parents qui occupent des écoles lyonnaises

Jeudi soir neuf écoles et collèges de l’agglomération lyonnaises étaient occupées par des parents et profs. Le jour des 25 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant, ils demandaient à l’Etat que des solutions soient trouvées pour les « 194 enfants scolarisés SDF ».

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École Gilbert Dru à Lyon

Alors que des familles d’enfants SDF et scolarisés continuent d’occuper cinq écoles lyonnaises, le préfet du Rhône a rendu publique ce vendredi une lettre de trois pages qu’il a envoyée au collectif « Jamais sans toi ».

La réponse à la question posée, à savoir héberger des familles, intervient de manière alambiquée à la fin du courrier. Et comporte son lot de surprise.
Jean-François Carenco affirme qu’il reste des places au sein des structures d’hébergement d’urgence ouverte avec le plan froid :

« Les structures d’hébergement d’urgence pour l’hiver ne sont pas saturées. Il est inexact de prétendre le contraire. Mais souvent les personnes concernées ne veulent pas rejoindre ces structures ».

Les quelque 2 000 personnes qui ont appelé le 115 sans trouver de solution depuis octobre apprécieront.
Selon les travailleurs sociaux du Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation (SIAO), il y a bien entre 2 000 et 2 500 personnes qui ne trouvent pas actuellement de solution d’hébergement. Ils ajoutent qu’il n’y a plus aucune place dans le dispositif d’urgence hormis pour « les femmes seules sans enfant ».

 

Une « évaluation » pendant l’hiver

En partant de ce postulat étrange (« il reste des places »), le préfet sous-entend que ces parents d’élèves à la rue pourront donc être hébergés. Et il ajoute :
« Je confirme donc que toute personne accueillie pour l’hiver se verra :
– soit offrir une solution pérenne si elle possède des droits complets,
– soit soumise à un examen de sa situation au regard du droit au séjour si elle est en situation irrégulière. »

Précédemment, dans le courrier, le préfet a résumé, à sa manière, les cas soumis par la délégation de profs et de parents d’élève lors de leur rendez-vous avec son directeur de cabinet mercredi soir :
« Ce sont des cas tout à fait particuliers :
– des demandeurs d’asile officiels, qui seront tous logés si vous me donnez leurs noms,
– des membres de la communauté ROM, qui souvent ne souhaitent pas quitter leur groupe et qui posent un problème très particulier au regard du droit au séjour (sic),
– des demandeurs d’asile déboutés, qui n’ont pas vocation à rester sur le territoire national. »

 

Le préfet défend son dispositif d’hébergement d’urgence

Dans les deux premières pages du courrier, le préfet défend sa politique du logement et de l’hébergement, en reprenant les éléments déjà évoqués lors de sa conférence de presse sur le plan froid du mois d’octobre.

Le préfet se place alors sur le champ des moyens et répète que le Rhône mobilise pour 2014 34 millions d’euros et que ces moyens mis sont en augmentation constante. Ce qui représente notamment 3 111 places d’hébergement. Et rappelle l’ouverture dans le cadre du dispositif hivernal de 922 places entre le 5 novembre et le 28 février.

Mais il oublie de préciser que ces places concernent également Villefranche (48 places) et que, surtout, pour le moment seulement 181 places sont ouvertes à Lyon.

Pour la préfecture, les difficultés d’accès à l’hébergement d’urgence en période hivernale se résumeraient à un problème de fonctionnement de la Maison de la veille sociale qui assure l’attribution des places (le SIAO, en terme technique). Un rendez-vous est donc proposé avec le directeur de la Cohésion sociale afin d’ »aborder les sujets qui préoccupent : les priorités dans l’accès à l’hébergement d’urgence, le manque de précision voire les éventuelles incohérences perçues dans les réponses apportées aux appelants ».
 
>Article actualisé le 25 novembre à 9h avec les chiffres du SIAO.

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