« C’est un entraînement pour le 10 ! ». Voici des paroles scandées lundi 8 septembre, en début de soirée, place des Terreaux (Lyon 1e). Environ 300 personnes se sont réunies pour le pot de départ de François Bayrou, Premier ministre contraint à la démission après avoir échoué au vote de confiance auprès de l’Assemblée.
Alors à quoi les Lyonnais·es doivent-ils s’attendre, avec le mouvement « Bloquons tout », mercredi 10 septembre ?
À Lyon, les rassemblements essaiment dans le centre-ville et en périphérie
Sur le site Internet du mouvement « Indignons nous, bloquons tout ! », une carte recense les différents points de rassemblement dans tout le pays. Dans la capitale des Gaules, le coup d’envoi sera lancé place des Archives, à 6h30 (Lyon 2e). Trente minutes plus tard, au nord-est de Lyon, le rassemblement pourrait prendre des allures des Gilets Jaunes avec une mobilisation prévue sur le rond-point de la Feyssine.
Plusieurs piquets de grève sont également attendus autour de sites industriels au sud de l’agglomération : à la raffinerie de Feyzin, dès 9h, et à l’usine Arkema (Pierre-Bénite), à 10h. À Villeurbanne, ce sont des rassemblements plus originaux qui se dérouleront. Un « rendez-vous vélo » aura lieu à 10h, rue Terracher, et une « kermesse militante » est prévue dès 11h, place Charpennes.
Si la matinée s’annonce plutôt chargée dans le centre-ville de Lyon, les mobilisations se poursuivront toute la journée. À midi, une manifestation débutera place Guichard (Lyon 3e). Et si « Bloquons tout » reste « un mouvement citoyen qui ne représente aucune organisation », l’union locale de la CGT des 3e et 6e arrondissement de Lyon, appelle à « un rassemblement », même lieu, même heure. L’occasion pour elle de rappeler que « le 10 septembre n’est qu’un début ! ».
Dans la soirée, se poursuivra également un rassemblement « festif » à partir de 19 heures, sur la place du marché alimentaire des États-Unis (Lyon 8e). La journée de mobilisation devrait se clôturer par une « assemblée populaire », à 20 heures, sur les quais du Rhône, au niveau de la Guillotière.

En marge des « lieux officiels », d’autres rassemblements pourraient voir le jour
Si le mouvement affiche clairement les points de rassemblements mentionnés plus haut, d’autres mobilisations pourraient voir le jour. Devant l’hôpital Edouard Herriot (Lyon 3e) ou au centre hospitalier Saint-Jean de Dieu (Lyon 8e), pour dénoncer les coupes budgétaires dans le domaine de la santé.
Difficile donc de connaître l’ampleur que prendront l’ensemble de ces initiatives. D’autant que dans les boucles de discussions d’organisation du 10 septembre, plusieurs propositions essaiment, notamment de bloquer les axes autoroutiers à proximité de la ville, le périphérique, l’aéroport ou encore le centre-commercial Part-Dieu (Lyon 3e).
Derrière tous ces rassemblements, une volonté de se faire entendre autour de plusieurs revendications : lutte contre les inégalités, garantie du droit au logement, augmentation du SMIC, opposition à la guerre et aux génocides ou encore fin de la Ve République. Et évidemment, l’opposition au budget d’austérité prévu par François Bayrou avant sa chute.
À Lyon, le pot de départ de Bayrou sonne comme un avant-goût du 10 septembre
Son « pot de départ », célébré ce lundi 8 septembre à 19 heures sur la place des Terreaux, a déjà donné un avant-goût des mobilisations prévues le 10 septembre. Le slogan « on n’en peut plus de Macron », a résonné sur la place autour de pancartes « Bye bye-rou ».
Pendant deux heures, les manifestant·es se sont approprié les lieux pour échanger, manger, boire quelques verres et surtout chanter. Mais vers 21 heures, la soirée a pris une autre tournure avec une manifestation sauvage en direction des Pentes de la Croix-Rousse.
Depuis leurs fenêtres entrouvertes, les résident·es du quartier des pentes ont assisté aux affrontements entre forces de l’ordre (CRS et les CRS 83) et manifestant·es. La fumée des gazs lacrymogènes s’est mêlée aux odeurs des poubelles brûlées. Difficile de savoir qui a déclenché les heurts. En quelques minutes, la foule s’est dispersée dans un nuage de fumée.

« Je m’attendais vraiment à une manifestation sans violence », a lâché auprès de Rue89Lyon un groupe de jeunes, entre 17 et 19 ans, un peu déboussolé. « On ne peut pas rester là-dessus », estimait l’un d’entre eux. Déterminés, ils comptent bien se retrouver dès 6h30 place des Archives, le 10 septembre.
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