« Les éducateurs de prévention spécialisée ont été un véritable pilier dans ma vie quand je me suis retrouvée à la rue à 21 ans. Savoir qu’ils pourraient bientôt ne plus être là est extrêmement inquiétant pour moi. » Pour montrer son soutien à son éducatrice, Sofia (le prénom a été modifié) a décidé de prendre la plume. Dans une lettre, elle témoigne de son attachement à ce service atypique et largement méconnu de la Protection de l’enfance, qui l’accompagne depuis près de quatre ans : la « prévention spécialisée ».
Depuis 50 ans, les éducateurs et éducatrices de la « prév » arpentent le bitume à la rencontre des adolescents et jeunes adultes en voie de « marginalisation » : désinsérés socialement, éloignés des études et de l’emploi, parfois sans liens familiaux, avec le risque de dériver sur la pente glissante des conduites à risque ou de la délinquance.
Or, à partir du 1er septembre, les « éducs » de rue vont connaître une réorganisation profonde de leur périmètre d’intervention, de leur public et de leurs missions. Une mesure initiée par la Métropole de Lyon. L’éducatrice de Sofia se retrouve ainsi parachutée à l’autre bout du territoire. Les professionnels, inquiets, redoutent des ruptures d’accompagnement « massives », dans un secteur où la présence et l’implantation territoriale des équipes est cruciale.
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