Jusqu’ici, on ne savait pas grand-chose de la pollution en plastiques et microplastiques des fleuves européens. Une étude de la Fondation Tara Océan et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), publiée le 4 avril 2025, change la donne. Après analyse de l’eau de neuf fleuves d’Europe, dont le Rhône, la mission Tara Microplastiques démontre que tous sont massivement pollués.
Il a fallu six ans pour parvenir à la publication de ces 14 articles scientifiques. Les premiers relevés ont débuté en 2019. Pour le Rhône, les prélèvements ont eu lieu de l’embouchure jusqu’à Arles. L’étude a aussi embarqué des lycéens et collégiens dans une enquête participative pour analyser les berges des fleuves. Cinq lieux ont fait l’objet de prélèvements tout au long du Rhône.
Si les emballages et déchets plastiques sont les plus visibles, les macrodéchets représentent en réalité moins de 10% de la pollution des fleuves. Les chercheurs s’inquiètent de la pollution par les microplastiques (entre 5 et 0,5 millimètre) mais surtout par les petits microplastiques, cent fois plus petits (0,5 et 0,025 millimètre), qui constituent une pollution invisible, mais omniprésente.
« On peut estimer que 900 microplastiques passent chaque seconde dans le Rhône »
Rue89Lyon : Peut-on quantifier la pollution en microplastiques et petits microplastiques du Rhône ?
Jean-François Ghiglione : Nous avons montré que les fleuves transportaient environ trois grands microplastiques par m3 d’eau. Si l’on rapporte cette valeur au débit du Rhône, qui est en moyenne de 300 m3 par seconde, on peut estimer que 900 microplastiques passent chaque seconde dans le fleuve.
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