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Une France à plus quatre degrés ? Il faut s’adapter !

Cette semaine, notre partenaire Radio Anthropocène s’adapte. Alors que ralentir le changement global reste la priorité, se préparer à ses effets sur nos modes de vie devient indispensable. Interviews, chroniques et débats au programme pour comprendre comment s’adapter à une France à plus quatre degrés.

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Alors que les projecteurs se sont longtemps braqués sur la recherche de solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, il est maintenant venu le temps de l’adaptation. Les dérèglements climatiques sont actés, et leurs effets se font ressentir à toutes les échelles planétaires. Inondations violentes, vagues de chaleur plus durables et fréquentes… Les incendies ravageurs dans le sud-ouest de la France en mai dernier, notamment, ou encore les dégâts des eaux provoqués par les pluies violentes dans le Rhône la semaine dernière, ont marqué les esprits.

Ainsi, à côté de ce qui doit être mis en place pour atténuer le réchauffement climatique, qui est la première facette de la lutte contre ces changements, un besoin d’adaptation aux conséquences de ses effets est obligatoire. Les États l’ont bien compris. La France se prépare d’ores et déjà à un climat à +4°C d’ici 70 ans, soit le pire scénario possible selon les prévisions du GIEC. Jusqu’ici, les gouvernements engagés dans les Accords de Paris cherchaient à maintenir la hausse des températures en dessous des +2°C.

Alors à plus quatre degrés, s’adapter c’est capituler ?

Pas nécessairement. On le sait, les trajectoires actuelles des politiques climatiques à l’échelle mondiale sont bien loin d’être suffisantes. De nombreux États n’ont pas encore mis à jour leurs engagements depuis la COP26, et toujours aucune sanction n’existe envers ceux qui ne respectent pas les objectifs. Si les émissions de la France ont bel et bien baissé, cette diminution ne suffit pas pour rentrer dans les clous de la limite des + 2°C.

Finalement, se préparer au pire, c’est peut-être aussi une opportunité de prendre enfin des mesures fortes. Au-delà de l’adaptation est venu le temps de la lucidité. Les territoires urbains, construits aujourd’hui sur un modèle de densité, doivent pouvoir maintenir un niveau de confort suffisant pour continuer d’accueillir une population grandissante. Or, à l’heure actuelle, ils sont l’interface de nombreuses vulnérabilités. Les rues suffocantes des mois d’été sont plus que jamais redoutées, et tous n’ont pas la chance de pouvoir s’échapper vers une fraicheur, non climatisée, offerte par les campagnes. De l’autre côté de l’océan, les incendies deviennent hors du contrôle, à l’image du Canada qui se bat actuellement contre des feux de forêt en furie.

Pour s’adapter, il faut aménager

L’échelon local est la clé de la déclinaison territoriale des politiques nationales d’adaptation. Les collectivités sont les plus à même d’adapter les objectifs à une réalité géographique, sociale, culturelle et économique. Une réalité d’autant plus vraie en milieux urbains sévèrement exposés aux îlots de chaleur. Les politiques locales ont un rôle majeur à jouer : construire la ville autour des vulnérabilités auxquelles elle est exposée devient un prérequis des politiques urbaines à l’heure actuelle.

Ainsi, l’accès à des zones de nature en ville, apportant fraicheur et confort de vie, ne doit pas devenir le privilège de quelques quartiers. L’intégration ou l’expansion de trames vertes et bleues, ces continuités écologiques autour de l’eau et de la végétalisation, devront être pensées de manière systémique avec l’ensemble des projets de renouvellement urbain. Mais c’est aussi l’habitat, le bâti, les modes de déplacement, l’organisation du travail et du quotidien qui seront nécessairement bouleversés et adaptés.  

Tous ces enjeux nous montrent la nécessité de construire des politiques publiques transversales. Nous verrons mercredi prochain, dans Regards sur l’Actualité, en compagnie de Philippe Guelpa-Bonaro, vice-président à la Métropole de Lyon, comment son administration anticipe et se prépare aux événements climatiques de plus en plus extrêmes à venir. Lyon est l’une des villes de France qui va subir le plus fortement les impacts du changement climatique. De leur côté, les Mercredis de l’Anthropocène accueilleront Eric Brun, secrétaire général de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique et Robert Bellini, adjoint à la Direction adaptation, aménagement et trajectoires bas carbone de l’ADEME. Ils analyseront la stratégie de Matignon pour adapter le pays à l’anthropocène.


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Radio Anthropocène – 21 juin 2023 – Plus quatre degrés, il faut s’adapter !

#anthropocène

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