C’est le 15 avril 2021, à la fin de l’assemblée générale virtuelle de Sciences Po Lyon, que Renaud Payre a abordé « un point qui n’appelle pas de débat », déclarant ne pas briguer un second mandat, avant de se déconnecter promptement de la réunion. « Sous le coup de l’émotion », rapporte l’une des participantes à la réunion, qui indique par ailleurs la stupéfaction des enseignant·es présent·es qui auraient souhaité pouvoir réagir à cette annonce du directeur.
Le 3ème vice-président de la Métropole de Lyon en charge de l’Habitat, du logement social et de la politique de la ville ne dirigera donc plus l’Institut d’Etudes Politiques (IEP) lyonnais à la rentrée. Il en a été le directeur dès 2016. Renaud Payre a ensuite été tête de liste de La Gauche Unie (Parti socialiste et partenaires), qui a rallié les écologistes au second tour des élections municipales et métropolitaines de 2020. Puis a donc passé la main après un mandat. Le logement est l’une des compétences centrales de la collectivité métropolitaine, et l’un des points clés du programme de sa majorité porté par les écologistes.
Du côté de la Métropole de Lyon, justement, on assure que « jamais Bruno Bernard [président du conseil de métropole] et Renaud Payre n’ont discuté d’aucune obligation pour le directeur de démissionner », faisant taire les bruits de couloir relatifs à une éventuelle injonction à quitter Sciences Po. Bien qu’un proche du directeur nous explique toutefois qu’il s’est assez vite rendu compte que « gérer les deux était assez lourd, surtout avec la crise sanitaire », Renaud Payre a laissé planer longtemps le doute sur ses intentions.
Lors de son accession au poste de vice-président, il confiait d’ailleurs à nos confrères de Médiacités Lyon qu’il avait « encore envie de développer » l’IEP quand d’autres se souviennent d’une promesse interne de ne pas se représenter s’il était élu à la Métropole. En somme, le flou a été entretenu et il aura attendu le dernier moment pour trancher. « Une façon d’assurer sa succession », estime le syndicat Solidaires Etudiants.
Hélène Surrel – seule candidate en lice – devrait logiquement le remplacer à partir du 1er juillet prochain. Une formalité. Elle serait ainsi la première femme à diriger Sciences Po Lyon. Cette juriste spécialiste du droit européen devrait ainsi succéder à un directeur très politique, lui qui s’était engagé dans la création du GRAM dès 2011, un micro-parti d’opposition situé à la gauche de Gérard Collomb.
Enseignante à l’IEP depuis 1995 et en poste dans l’établissement depuis 2001, Hélène Surrel connaît parfaitement le fonctionnement de l’institution puisqu’elle a, en 20 ans, siégé dans de multiples instances. Outre ses deux mandats au sein du conseil d’administration de Sciences Po Lyon, elle a été directrice des études du second cycle entre 2014 et 2016 (l’équivalent des années M1 – M2) et a aussi présidé la section disciplinaire entre 2018 et 2020.

Cet article fait partie de l’édition abonnés. Pour lire la suite, profitez d’une offre découverte à 1€. Contribuez à consolider un média indépendant à Lyon, en capacité d’enquêter sur les enjeux locaux.
- Paiement sécurisé
- Sans engagement
Déjà abonné⋅e ?
Connectez-vous
Chargement des commentaires…