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« Certains de mes étudiants, je ne les verrai jamais en vrai »

[TÉMOIGNAGE] P. est enseignante-chercheuse sur un campus de Lyon. Elle n’assurera plus de cours en présentiel jusqu’à la fin de l’année universitaire au moins. Une distance parfois difficile à gérer. Dans la relation aux étudiants, dont elle ne verra jamais une partie d’entre eux. Dans l’appréhension des outils techniques également dont l’omniprésence a impacté les attendus pédagogiques ou la charge de travail. Des adaptations obligatoires guidées parfois par le stress de la situation.

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Plateforme Discord

« Dès le jeudi 12 mars, à l’annonce de la fermeture des écoles et des universités, nous avons commencé à organiser la suite de la « continuité pédagogique ». Il y a eu une forte mobilisation de la cellule d’appui pédagogique. Elle aide à la diffusion des enseignements via des outils numériques déjà en place. Chez nous, nous déposons déjà en ligne les cours.

La semaine du 16 mars a donc connu une montée en puissance des outils numériques. Les cursus de 1er cycle se sont donné une semaine pour tout mettre en place. D’un point de vue organisationnel et pédagogique. Ceux de 2nd cycle, non, ça a été tout de suite. Moi, j’interviens de façon transversale dans plusieurs départements et dans les deux cycles. Cela a donc eu un impact important sur les chevauchements d’emploi du temps. »

« J’avais l’impression de donner mes deux premières heures de cours »

« Poussé par un département notamment, la plateforme de chat Discord a été privilégiée (Discord est une plateforme permettant aux utilisateurs de créer des salons de discussions accessibles sur invitation, ndlr). Je me suis donc retrouvée à assurer très vite un premier cours à distance. Je présentais le cours face à un fond noir d’ordinateur, sur lequel les étudiants interagissent avec moi à l’écrit et entre eux. Ils peuvent me poser des questions par écrit pendant le cours.
Pour faire mon cours, je m’appuie sur mon support de cours, transmis aux étudiants au préalable. Je devais donc passer de la fenêtre de Discord à mon support pour retrouver mes notes. C’était horrible, cela donnait des blancs interminables.
J’avais l’impression de donner mes deux premières heures d’enseignement. Je ne l’ai fait qu’une fois avec Discord et plusieurs fois avec d’autre outils de visio cette fois. Je sais que certains collègues aiment beaucoup, d’autres non. Les étudiants ont été indulgents en tout cas.
J’assure aussi un suivi de travaux individuels des étudiants par téléphone. Lors d’un échange, l’un d’eux m’a demandé :

« Madame, si vous aviez su que l’enseignement devait se passer de cette manière-là, est-ce que vous auriez choisi ce métier ? »

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