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Union européenne : l’optimisme est de retour

De plus en plus d’optimistes en Europe. Difficile à croire ? C’est pourtant le constat de l’Eurobaromètre 2017 : 56% des citoyens européens interrogés ont une opinion positive sur le futur de l’UE.

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Photomontage Emilie Henny.

La confiance est de retour chez les citoyens européens. Selon le dernier Eurobaromètre de la Commission européenne portant sur « l’opinion publique », 56% des européens sont optimistes concernant le futur de l’Union Européenne. Cela représente une augmentation de six points par rapport à 2016.
La Commission européenne affirme :

« C’est la plus forte progression depuis que la question a été posée pour la première fois, au printemps 2007 »

C’est en France que la hausse est la plus spectaculaire avec + 14 points en un an. C’est un réel retour à l’optimisme : en 2016, en France, en Italie et en Autriche, le pessimisme l’emportait.

Un optimisme suscité par l’embellie économique

Les perspectives économiques entrainent un optimisme croissant. Près de la moitié des Européens considèrent que l’impact de la crise économique sur le marché de l’emploi a déjà atteint son apogée. En d’autres termes, ils estiment que le pire est derrière eux. Selon l’Eurobaromètre :

« Le sentiment positif à l’égard de la situation économique nationale a progressé dans 22 Etats membres depuis fin 2016. »

En effet, les voyants semblent être revenus au vert : le taux de chômage poursuit son amélioration (-0,7 points par rapport à 2016) et les prévisions de croissance du PIB pour 2017 devrait atteindre 1,9% dans l’UE.
Face à ce début de reprise économique, notamment dans la zone euro, le président de la Banque Centrale Européenne (BCE) Mario Draghi a annoncé une réduction progressive de l’aide de la BCE aux Etats membres. Pour la BCE, c’est le signe « optimiste » que l’économie européenne peut croître d’elle-même.

Les citoyens européens attachés à une Europe unie pour la paix

Le sentiment d’appartenance à l’UE n’a jamais été aussi fort. Selon l’Eurobaromètre « plus des deux tiers des Européens se sentent citoyens de l’UE. »
Les citoyens interrogés affirment que les résultats les plus positifs de l’Union Européenne concernent la paix entre les Etats membres, la libre circulation des personnes, des biens et des services au sein de l’UE et le programme d’échange ERASMUS+.
La mise en avant des valeurs fondatrices de l’Union Européenne appuie les propos du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker :

« L’Europe a de nouveau le vent en poupe (…) le moment est venu de bâtir une Europe plus unie, plus forte et plus démocratique »

Dans son discours sur l’état de l’Union, le 13 septembre dernier, il a dressé un tableau très optimiste de l’UE en 2017. Il s’éloigne de l’intervention de l’an passé prononcée alors que l’Europe devait faire face à de crises multiples : la lenteur de la reprise économique, le Brexit, les attentats, la crise migratoire, la montée de l’extrême droite ou encore l’élection de Donald Trump.

Selon l’Eurobaromètre, les Européens, touchés par les attentats ces derniers mois, considèrent le terrorisme comme le problème le plus important auquel doit faire face l’UE.
Ils apparaissent donc, plus que jamais, attachés au maintien de la paix promu par l’Union Européenne.

Des élections marquées par la victoire de candidats pro-européens

En 2016, le Brexit l’emportait et la possibilité d’un « Frexit » apparaissait possible avec Marine Le Pen en tête des sondages pour la présidence de la République française. La défiance face à l’UE et la montée du populisme donnaient l’image d’un futur difficile pour l’Union européenne.
Mais, depuis fin 2016, « les élections législatives en Roumanie, aux Pays Bas, en Bulgarie et les élections présidentielles en Autriche, en Hongrie et en France ont été marquées par la victoire de candidats pro-européens » note l’Eurobaromètre.
La victoire d’Emmanuel Macron face à la nationaliste Marine le Pen, est un signe de résistance à l’euroscepticisme. C’est le chef de l’Etat qui le disait dans un entretien accordé au magazine TIME :

« J’ai gagné, en France, contre Marine le Pen, sur un dialogue très clair qui oppose Europe et Nationalisme (…) Je veux être un de ces dirigeants nouvelle génération convaincu que notre futur est européen »

Vu de l’étranger, son élection à la présidence de la République française, semble avoir été vu de la sorte. Martina Micallef, une maltaise travaillant pour le groupe PPE au Parlement européen l’affirme :

« Dans le cas des élections françaises, nous avons vu une augmentation de l’euroscepticisme avec l’arrivée au second tour de Marine Le Pen. Emmanuel Macron était la meilleure option, un nouvel espoir pour l’Europe »

Même si l’Eurobaromètre montre que les citoyens européens sont majoritairement optimistes, les eurosceptiques n’ont pas disparu (38% de pessimistes).

Photomontage Emilie Henny.
Photomontage Emilie Henny.

Par Emilie Henny, étudiante en journalisme à Sciences-Po Lyon

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