
La galaxie Eric Piolle : Erwan Lecoeur, l’atout « socio » des écolos 6/6
Dans la sélection de portraits de ce premier cercle, on trouve Erwan Lecoeur, sociologue-consultant lors de la campagne municipale, il était devenu directeur de la communication de la Ville de Grenoble. Un poste qu’il a quitté au début du mois de novembre.

Observateur, commentateur et … acteur de l’écologie politique. Erwan Lecoeur (à droite) aux côtés de José Bové et de Pierre Rabhi. Crédit : NatureRights.com
Quand l’écologie politique marque des points de notoriété, Erwan Lecoeur n’est jamais loin.
En 2009, il distillait déjà ses conseils « en stratégie et en communication » à la formation naissante Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) avant la percée du parti aux élections européennes et régionales de 2010.
En 2013, il succède à Cyril Dion au poste de responsable stratégie de l’association de promotion de l’agroécologie, Colibris, créée en 2007, par l’agriculteur-essayiste Pierre Rabhi.
Et depuis 2014, ce sociologue et politologue de 47 ans était devenu directeur de la communication de la ville de Grenoble, après la victoire d’Eric Piolle, qu’il avait épaulé dans la conquête du pouvoir.
Souffleur de stratégie
Les deux hommes s’étaient rencontrés un an auparavant, à l’occasion d’une formation dispensée par le sociologue aux élus écologistes de la région Rhône-Alpes, dont faisait partie Eric Piolle. Le courant était passé. Ils avaient ensuite échangé à de nombreuses reprises. D’abord de manière informelle sur l’action régionale des écologistes, puis plus concrètement sur l’ambition d’Eric Piolle de briguer la mairie de Grenoble.
Comme au théâtre, alors que le programme s’élaborait sur scène entre les différentes formations politiques de la future coalition, Erwan Lecoeur soufflait à distance, depuis les coulisses, quelques orientations stratégiques au candidat Piolle et à son équipe.
- L’apparition gradée et progressive d’Eric Piolle dans la campagne, initialement derrière le collectif du réseau citoyen, puis en élément rassembleur pour le reste de la campagne.
- La mise en avant de son licenciement de l’entreprise informatique HP pour s’être opposé à un plan de délocalisation.
- Le gommage de ses plus anciennes candidatures électorales pour finir de lisser son profil de néophyte en politique.
Autant de suggestions venues du sociologue pour « créer un récit qui correspondrait à l’électorat grenoblois » selon un membre actif de la campagne de l’époque, pour qui :
« Erwan Lecoeur a donné corps à la candidature d’Eric Piolle ».
Justement, depuis deux ans, il enseigne également la communication politique et institutionnelle à l’institut d’études politiques (IEP) de Grenoble.
Son mélange des genres agace

Erwan Lecoeur face à Marine Le Pen dans l’émission « Ce soir ou jamais » sur France 2, en novembre 2012.
Intellectuel engagé, auteur de plusieurs ouvrages d’analyse politique, Erwan Lecoeur est à la fois observateur, commentateur et acteur de l’écologie politique. Quand la presse sollicite le politologue pour son expertise, il profite de la tribune pour placer les mérites de la stratégie d’Eric Piolle.
Ce « conflit d’intérêt intellectuel » agace certains militants socialistes locaux au point, déclare l’un d’eux :
« D’appeler les rédactions pour faire corriger aux médias qui oublieraient de mentionner sa proximité avec la municipalité grenobloise ».
Mais celui qui a soutenu une thèse sur le FN dans l’entre-deux tours de l’élection présidentielle de 2002 a l’habitude d’être traqué sur ses propos. En ayant consacré une part essentielle de ses recherches à l’extrême-droite, il s’est mis à dos la fachosphère qui rivalise de billets de blogs et de montages vidéos pour pointer son manque de neutralité.
Utiliser « la didactique face au populisme »
Car même si l’extrême droite est peu présente et peu implantée politiquement dans la capitale des Alpes, lutter contre la percée des discours d’extrême-droite aurait été le moteur de sa prise de fonctions à la tête de la communication de la ville de Grenoble. Selon un ancien collaborateur de la mairie :
« Il est animé par la volonté de repousser le FN de la scène politique en démontrant aux classes populaires la force de l’action publique et l’existence d’alternatives politiques émancipatrices ».
Pour cela, il a disposé d’un outil précieux qui lui a donné accès à tous les foyers de Grenoble tous les deux mois, pendant trois ans : le journal municipal.
Il a en intégralement remanié la formule. Les nouvelles de Grenoble sont devenues Gre.Mag. Une maquette plus colorée, des tribunes d’élus fardées sous forme d’interviews et des articles doublés sur son site internet pour une plus large viralité : l’effort a surtout porté sur la pédagogie de l’outil de communication.
Pour se faire, le magazine territorial s’est offert les services d’un infographiste, d’un vidéaste et d’un illustrateur, en réduisant l’effectif des photographes. Une métamorphose récompensée par le prix de la presse territoriale, en juin dernier.
En marge de la présentation du nouveau journal au Club de la Presse de Grenoble en février 2015, Erwan Lecoeur ne dissimulait pas sa fierté, ni son ambition :
« Pour éviter à un journal municipal de finir directement dans la corbeille, il faut être soit racoleur comme le fait Ménard à Béziers, soit pédagogue. Nous avons pris le parti de ne pas enfermer le journal dans l’intellectualisme. Mon objectif était de créer le journal « Ça m’intéresse » de la ville de Grenoble ».
Relations houleuses avec le cabinet
Néo-grenoblois installé dans la ville seulement depuis sa prise de fonction en 2014, un collaborateur soulève « une fragilité dans sa connaissance de la ville en profondeur ». Erwan Lecoeur, lui, préfère y voir un « regard neuf sur la ville ».
Mais même depuis Grenoble, Erwan Lecoeur reste très introduit dans le réseau intellectuel de l’écologie politique et de la décroissance pour avoir conseillé notamment Pierre Rabhi ou Patrick Viveret, par le passé. Avec leur contribution, il souhaiterait faire de Grenoble la réalisation urbaine de l’utopie écolo.
Au risque de dépasser ses prérogatives et de se mettre à dos le cabinet d’Eric Piolle.
Comme ce fût le cas, lorsqu’il laissa fuiter l’annonce de la suppression des panneaux publicitaires pendant une conférence à Toulouse ou en prenant l’initiative de recevoir à la mairie les rédacteurs du Postillon, le journal alternatif poil-à-gratter de Grenoble, qui lui réserva un article caustique.
Cette tension avec une partie des collaborateurs d’Eric Piolle l’aurait-il conduit à ne pas prolonger son contrat à la direction de la communication de la ville de Grenoble ? Sans le nier, Erwan Lecoeur expliquait récemment :
« J’ai le sentiment d’avoir accompli la mission qui m’avait été confiée de changer la nature, la forme et le contenu de l’expression publique de la ville. Je souhaite désormais me consacrer à de nouveaux projets ».
Il a quitté officiellement sa fonction de directeur de la communication de la ville de Grenoble, depuis le 1er novembre et il a repris ses activités de conseil en communication politique.
Cette notoriété, à mon avis, était nécessaire, mais il est temps d'inverser la tendance et revoir la communication sur la ville, comme l'a été le magasine Gre.mag dont la nouvelle formule, aérée, colorée, emporte un franc succès.
Mais aussi pour l'insécurité, pour son refus des caméras urbaines, pour les bouchons lorsque l'on arrive de Lyon où il refuse de faire évoluer les infrastructures, pour le non au TGV rapide jusqu'à Grenoble, pour le non au Tour de France, pour l'augmentation de l'abonnement aux transports publics urbains pour les retraités, pour la gendarmerie qui flambe grace aux mouvances ultragauche et anarchistes soutenues pendant la campagnes...
Monsieur Lecoeur a aidé à ouvrir les portes des grands médias, c'est effectivement un excellent communicant, sauf que ça ne suffit plus. Piolle est une déception.
Et les grands médias le rendent bien à Monsieur Piolle aujourd'hui au regard des thématiques pariculièrement négatives précédentes qui mettent en lumière Grenoble actuellement pour ces éléments catastrophiques.
Vu ce que doit payer une ville étape du Tour de France, et vu l'endettement de la ville, vous devriez remercier E. Piolle de ne pas avoir accepté le Tour.
Pour le TGV Grenoble-Lyon, c'est peut être un peu réducteur de dire que c'est la faute à Piolle s'il ne se fait pas ... Où en est la Région ?
https://www.francebleu.fr/infos/transports/tgv-entre-grenoble-et-lyon-c-est-bien-mais-pas-besoin-de-ca-disent-les-usagers-reguliers-1467271486
Peut être avez-vous des infos que nous n'avons pas, nous autres simples mortels, pour affirmer que les incendies des gendarmeries sont le fait d'anars ou de l'ultragauche ? La police n'en a pas fait état, mais vous lisez sans doute le bienpensant D.L. ?
Je ne crois pas que l'insécurité à Grenoble soit beaucoup plus importante que dans beaucoup d'autres villes. On pourrait dire que l'écologie n'a pas plus réussi dans ce domaine que l'extrême droite et que, vu la politique du conseil départemental dans le domaine social (suppression des postes d'éducateurs de rue), le non renouvellement des contrats aidés décidé par le gouvernement et la baisse drastique des subventions, la vie des habitants ne va pas s'arranger, surtout les plus en difficultés. C'est donc une politique globale qu'il faut repenser pas seulement municipale.
Au moins, à Grenoble, il y a des jardins, des jardins partagés, des plantations d'arbres, de verdure et de fleurs, du mobilier urbain sympa, ça c'est écolo.
Il y a plein de réalisations qu'un nouveau communicants aura à coeur, je l'espère, de mettre en avant.
Monsieur Mongaburu adjoint de Monsieur Piolle, préside le syndicat mixte des transports en communs de la métropole, il a décidé seul les inflexions tarifaires qui aujourd'hui impactent nos ainés.
Pour les caméras, donc écologie prévoit fin de la vidéosurveillance, formidable, il faudra un dictionnaire écologiste alors. Et oui c'est bien l'utragauche qui ont revendiqué les incidendies des gendarmeries et chez EDF à Grenoble. cf les belles conclusions d'arrêtsurimages ou indymedia ou piècesetmaind'oeuvre.
Indymédia a depuis été invité pour retirer ses propos anti-étatiques. https://grenoble.indymedia.org/2017-10-05-L-Etat-attaque-Indymedia-Grenoble
Pour le TGV, le Maire a pris une délibération contre le projet, la Région au contraire en voudrait (comme moi d'ailleurs modeste citoyen), rue89 est probablement une source fiable :) http://www.rue89lyon.fr/2016/04/19/grenoble-se-retire-du-financement-du-tgv-lyon-turin/
L'insécurité à Grenoble n'est pas pire qu'ailleurs ? c'est certain que voir bruler une gendarmerie est très courant...peut être à Marseille et à Grenoble. Le procureur lui même dénonce une ville, au bilan alarmant et se dégradant.
https://www.placegrenet.fr/2017/10/10/criminalite-procureur-de-grenoble-annonce-chiffres-forte-hausse/156483
Enfin, l'attractivité de la ville ne cesse de baisser, pourtant longtemps louée à corps et à cris par la municipalité Piolle.
Sauf que c'est faux, personne ne veut même acheter...http://www.20minutes.fr/lyon/2162839-20171106-immobilier-grenoble-prix-baissent-plus-personne-veut-acheter
Vous comprendrez que non seulement la déception est bien présente, mais que le comportement aveugle face à des erreurs de la majorité grenobloise finit par faire peur.
Pour les tentatives de toujours repousser les arguments vers les autres, c'est terminé, je ne tombe pas dans le piège Lecoeur. Les erreurs il va falloir aussi les assumer à l'echelle municipale Madame.
E. Piolle se retire de la ligne LYON - TURIN qui ne concerne pas Grenoble, la ligne passant à Chambéry. Il ne s'agit pas du tout de la ligne GRENOBLE-LYON
Je veux aussi vous dire qu'il faut comparer ce qui se passe à Grenoble, avec ce qui se passe dans les autres villes françaises, sur les achats d'appartements, par ex, vu le marasme économique national
https://votreargent.lexpress.fr/immobilier/7-propositions-pour-sortir-du-marasme-du-logement_1836189.html
et relativiser votre aigreur envers Piolle et son équipe.
Bon dimanche
Le sujet de la desserte du Lyon-Turin n'est pas tout à fait juste car dans le projet il y a deux éléments qui intéressent Grenoble:
- la liaison Lyon St André le Gaz qui profite de fait aux TGV qui vont jusqu'à Grenoble,
- le shunt ferroviaire de Voiron qui profite également aux TGV qui vont jusqu'à Grenoble.
Habitué de la cette ligne, je ne peux que déplorer les TGV Grenoble-Paris en retard, retard pris sur la liaison Grenoble-St Exupéry. Je ne défends donc pas une ligne à grande vitesse jusqu'à Grenoble ville, mais tout élément de nature à fluidifier le trafic et raccourcir le trajet jusqu'à l'aéroport ou Paris est bon à prendre, car le temps de trajet entre Grenoble et Paris ne fait que grandir depuis 1981...dommage !
Aussi, je souscris aux éléments mentionnés sur la liaison TER par la Mairie, mais je ne peux déplorer ce contre-signal donné par E.PIOLLE et sa municaplité de se retirer du financement Lyon-Turin qui avait donc bien son sens pour les grenoblois auxquels j'appartiens.
J'ai d'ailleurs noté que C.FERRARI n'avait pas spécialement apprécié la délibération anti-TGV Lyon-Turin prise par Grenoble ville.
Concernant l'immobilier, l'article qui vous proposez est malheureusmeent un peu ancien, la reprise se confirme dans les métropoles, et globalement dans les grandes villes. Grenoble au contraire recule. D'autres articles en témoignent, le lien précédent dans mon post est le plus actuel, mais vous pouvez aussi trouver des sources dans le monde du printemps 2017 "en revanche Grenoble...voit sa cote baisser" http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/03/28/le-marche-immobilier-montre-des-signes-d-emballement_5101865_3234.html
Je n'apporte ici qu'une contribution d'un lecteur régulier des médias locaux et nationaux, je peux comprendre qu'ils ne sont toujours tous objectifs, en revanche, les tendances actuelles sur les sujets grenoblois sont parfois en demi-teinte voire alarmants, insécurité, desserte ferroviaire, immobilier en chute, attractivité en baisse,...
Tout ceci n'est pas du fait exclusif de la Municipalité Piolle, mais lorsque je compare des villes et métropoles équivalentes, Montpellier, Rennes, je réalise que la reprise n'est pas équivalente partout, et je m'interroge.
Je ne suis pas aigre envers Monsieur Piolle qui a apporté quelque chose de nouveau, de la méthode, de la concertation, je dis juste que les résultats sont décevants et que la communication qui consiste regardez ailleurs c'est pas mieux n'est pas synonyme de remise en question, elle est plutôt l'acception d'une forme de médiocrité dans laquelle je ne me reconnais pas. D'où ma déception.
Je vous souhaite un bon dimanche.
Amusant ... Grenoble n'est pas une île, elle fait partie d'un ensemble appelé "France", qui est, de mon point de vue, fort mal dirigé, et la ville en subit aussi les conséquences, de même que les conséquences d'un conseil départemental et d'un conseil régional plutôt tendance "droite dure".
Contrairement à ce qu'écrit les articles que vous citez, Capital note dans son article de septembre mis à jour en octobre :
"Paradoxe ici [centre ville], où les ventes ont rebondi (+7,5%), pour des tarifs en recul (-1,3% sur un an)."
et un peu plus loin
"“Si le projet de limitation de la circulation automobile aboutit, le secteur devrait grimper”, prédit Cyril Ravier, du Cabinet Besson."
https://www.capital.fr/immobilier/immobilier-a-grenoble-la-carte-des-prix-2017-1249224
C'est comme le verre à moitié plein ou à moitié vide ... interprétation des chiffres ...
La reprise de l'immobilier ne préjuge pas d'une reprise économique ... et GE ne va pas aidé !
Au lieu de parler de médiocrité, regardes ce qui se fait de positif ... il y a pas mal à dire. Au moins, E. Piolle est resté écolo en refusant de payer des milliards pour le projet Lyon-Turin pour les quelques minutes que vous auriez gagné sur votre trajet.
Mes messages précédents sont simplement le reflet d'une profonde déception, libre à vous de l'entendre ou non.
Parce que Grenoble n'est pas une ile, je préfère me comparer à des sprinters qu'à des boiteux, pour savoir pourquoi chez eux ça marche.
Parce que Grenoble n'est pas une ile, un TGV plus fiable, plus rapide en 2017 qu'en 1981 n'est qu'une maigre réponse au développement économique de notre cité, parce que ce n'est pas une ile, s'insprirer de bonnes pratiques en matière de sécurité publique n'est pas honteux.
Notre voisine lyonnaise critiquée par la municipalité de Monsieur Piolle n'a pas à rougir de ses résultats et reste attractive...Only Lyon voila un slogan de communicant.
http://www.cabinet-yvesmenel.fr/actualite/14836/lille-grenoble-dijon-les-villes-les-plus-attractives
Grenoble est seconde derrière Lille.
En tout cas, en ce qui concerne la protections des populations sensibles, comme les migrants, Lyon fait très fort, cet été la municipalité coupait l'eau des parcs où se réfugiaient les migrants, et maintenant, elle fait fermer les accès aux abris qu'ils avaient trouvés à la Part Dieu. Il n'y a pas de quoi se vanter.
J'espère que la Mairie de Grenoble va embaucher un bon communicant. Il aura du pain sur la planche, mais son travail sera sans doute facilité par les opposants qui ne savent que s'opposer sans rien proposer ...
Je termine là nos échanges.