Fidèle à l’esprit d’un lieu où les disciplines s’emmêlent, l’évasion débute par un clip en animation et se clôture au son de Tinariwen, dans un mini-maquis où il n’est pas interdit d’esquisser un pas de danse tant ce groupe emblématique est irrésistible et porte tout autour du monde la parole de ses semblables.
Mais avant ça, c’est l’artisanat et surtout les bijoux de diverses époques, montrant l’évolution et le renouvellement constants, qui auront émerveillé par leur sens de l’harmonie et rythmé la visite au cœur de l’âme de ce peuple nomade réparti sur un vaste territoire couvrant cinq pays d’Afrique.
Le raffinement et une pudique fierté s’en dégagent, que traduit aussi l’art de la poésie, venant combler par la métaphore une certaine réserve dans l’expression orale, où la mesure, l’évitement et la réserve sont la règle : ce que l’on appelle le tangält. Autant d’objets (453 bijoux et amulettes) présentés ici grâce au don de l’association Masnat et de son président Jean Burner, point de départ de cette exposition.
Démonter les clichés liés à l’homme bleu
Au fil des pas, s’évanouira une partie des clichés liés à l’homme bleu en occident, qui ne sont pas occultés : la première salle les aborde frontalement, les explique pour mieux les démonter. Car la fascination exercée par le touareg a entraîné aussi « une image fantasmée », envers un peuple à la fois si loin et si proche.
L’Histoire récente l’a rattrapé : vivant dans des territoires subissant la guerre, le djihadisme, le changement climatique ou encore les trafics en tous genres, les touaregs sont confrontés à des difficultés nouvelles, là encore montrées, expliquées.
Parallèlement, la programmation musicale du musée va évidemment s’intéresser aux musiques touaregs, avec un premier concert confirmé de Leïla Gobi en mars 2018 et une Nuit des Musées qui sera consacrée à la musique traditionnelle. Une petite exposition, oui, mais surtout un point de départ vers un long voyage.
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