
Vélo à Lyon : « cher David Kimelfeld, la Métropole doit changer de braquet ! »
Ce n’est peut-être pas totalement un hasard, si pour la première fois, la Métropole de Lyon a, à sa tête, un président utilisateur régulier de la bicyclette.
Si c’est un détail passé inaperçu de l’essentiel des commentateurs, pour les associations cyclistes c’est un véritable fait marquant. En effet, leurs représentants qui passent leur temps bénévole en rendez-vous avec les élus pour les inciter à rendre leurs villes plus cyclables, savent que ceux qui pratiquent le vélo urbain, sont incomparablement plus attentifs à leurs demandes.
Eux qui ont goûté à l’hyper-mobilité permise par le vélo en connaissent tous les autres avantages : le plaisir d’évoluer à l’air libre, les bénéfices pour leur santé et leur silhouette, la fiabilité et la rapidité des temps de parcours, le confort de ne plus jamais avoir à chercher de place libre, l’économie du carburant, de parking et autres assurances,…
Les avantages liés au vélo mais aussi et surtout les nuisances induites par la saturation automobile des villes, ont conduit les élus à ré-introduire le vélo en ville à la fin des années 90.
À Lyon, ce retour du vélo urbain a été nettement amplifié en 2005 par le déploiement des Vélo’v (vélos en libre-service).
Du chemin a été parcouru (en vélo)
Depuis bien du chemin a été parcouru. Le trafic vélo a littéralement explosé : il a été multiplié par 5 et il continue de progresser rapidement : +15% par an en moyenne entre 2010 et 2015, + 26% en 2016, + 20% sur le 1er semestre 2017. Sur certains grands axes du centre-ville, le trafic cycliste se compte en milliers et représente désormais 1/4 à 1/3 du trafic total de véhicules, comme le révèle le communiqué de presse de la Métropole de Lyon du 15 avril 2017.
Le réseau cyclable atteint une certaine maturité sur Lyon-Villeurbanne: le maillage par les grands axes est bien avancé. Il se densifie rapidement grâce à la généralisation des double sens cyclable. Il s’étend actuellement sur 770 km avec un objectif de 1000 km en 2020. Depuis 2015, le rythme de déploiement des aménagements cyclables est de plus de 60 km par an.
La culture vélo progresse au niveau des élus, des techniciens, des aménageurs, des entreprises, des médias et du grand public. Les associations représentants les usagers du vélo sont prises au sérieux et quasiment tous les projets de réaménagement de voiries prennent en compte le vélo.

Classement des 10 premiers points de comptage de la Métropole de Lyon (4 dépassent le million de cyclistes annuel)
Il reste beaucoup à faire comparativement aux autres métropoles françaises
Mais si nous nous comparons aux autres métropoles européennes ou même françaises, nous constatons qu’il reste beaucoup à faire pour que ma Métropole de Lyon se hisse dans le peloton de tête des métropoles cyclables de France.
Peut-être parce que la politique cyclable de Lyon n’a jamais été pleinement assumée par les élus, notamment par Gérard Collomb qui n’a compris que tardivement le potentiel du vélo en tant que mode de déplacement.
Le temps est venu pour la Métropole de Lyon de faire son coming-out cycliste en assumant pleinement son choix d’encourager les déplacements à vélo pour devenir une métropole à Haute Qualité de Vie.
Cette ambition renforcée et assumée doit, à notre sens, se concrétiser par le lancement d’un Grand Plan Vélo comme à Paris, Grenoble ou Bordeaux.
Voici ce qui pourrait en constituer les lignes principales.
1. Rendre les centres-villes des communes de la Métropole cyclables à 100% d’ici 2025.
Par le strict respect de l’Article L228-2 du code de l’environnement issu de la Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnel de l’Energie (dite « LAURE ») qui stipule qu’« à l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines […], doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants […] », par la généralisation des zones 30, le développement des zones de rencontres (limitées à 20 km/h avec priorité aux piétons et cyclistes), la généralisation des doubles sens cyclables, des sas vélos au feu, des cédez le passage cycliste au feu,…
2. Développer un Réseau Express Vélo.
Sur Lyon-Villeurbanne mais aussi avec et entre les communes des premières et deuxième couronne. Il s’agit d’axes larges et sécurisants : en pistes unidirectionnelles de 2 mètres de large ou bidirectionnelles de 3,5 mètres de large permettant la circulation des véhicules de secours en cas d’urgence absolue.

Le réseau cyclable de lyon-villeurbanne – voir le site Geovelo.
3. Déployer des campagnes de communication.
Il faut encourager les grands lyonnais à se déplacer à vélo. C’est développer une culture du vélo urbain en remplacement de l’image sportive véhiculée par le tour de France : avec les vélos à assistance électrique, il n’est plus nécessaire d’être un athlète pour parcourir 10 km ou gravir les collines de Fourvière ou de la Croix Rousse, c’est à la portée de tout le monde.
4. Renforcer une offre de stationnements vélo encore trop hétérogène.
Imaginerait-on aujourd’hui des quartiers sans parking voiture ?
5. Des parkings sécurisés pour les cyclistes.
Il s’agit de développer une offre de parkings sécurisés (box) pour répondre notamment aux besoins de résidents ne disposant pas d’un local vélo sécurisé dans leur immeuble – indispensable pour les propriétaires de vélo à assistance électrique (VAE).
6. Développer une véritable offre de services vélos.
Cela peut prendre la forme de vélo stations, de pompes en libre-service, service de location de vélo longue durée,…
7. Convaincre le Sytral du potentiel de l’intermodalité entre transports collectifs et vélos et la développer fortement.
En périphérie, le vélo permet un accès efficace aux stations de métro et tramway dans un rayon allant jusqu’à 5 km. Dans l’hyper-centre, il permet de décongestionner des transports en collectif saturés et peut permettre d’éviter de coûteuses infrastructures de transport.
8. Soutenir les ateliers vélo existants.
Il faudrait aider davantage ces ateliers, qui font partie de l’économie sociale et solidaire, et en créer de nouveaux dans chaque commune de la Métropole.
9. Généraliser l’apprentissage du vélo.
En milieu urbain, on pourrait l’imaginer pour tous les élèves de CM2.
10. Démocratiser l’usage du vélo dans les quartiers populaires.
C’est une priorité pour lutter contre la précarité de la mobilité et réduire les fractures géographiques.
Au regard, des niveaux de pollution et de bruit auxquels sont exposés habitants de la Métropole, de l’impérieuse nécessité de réduire les émissions CO2, de la grande efficacité du vélo pour se déplacer en milieu urbain et de son coût extrêmement faible pour la collectivité, il y a urgence à donner la priorité à ce mode de déplacement. Nous ne pouvions pas rêver mieux qu’un président cycliste pour opérer ce changement de braquet !
Courant avril 2018, la ville de Lyon accueillera le congrès annuel de la FUB (Fédération des usagers de la Bicyclette) sur trois jours. L’occasion idéale pour annoncer le Grand Plan Vélo de la Métropole de Lyon et ainsi faire de 2018, l’année du vélo à Lyon !
D’ici là, c’est avec grand plaisir que nous pédalerons avec vous, dimanche 10 septembre, de la place des Terreaux au parc Blandan, puisque vous avez accepté notre invitation à participer à la Convergence Vélo 2017.

Une autoroute pour vélos à Copenhague. ©DR
mais.....
le respect des piétons qui voudraient traverser les pistes cyclables en toute sécurité sur les passages piétons serait super.... Est-ce vraiment aux piétons de laisser passer les vélos ? Les vélos pourraient ils rouler plus lentement....? la rue de la Part-Dieu, les berges du Rhône sont de vraies pistes de vitesse... !!!
En effet, malgré les larges trottoirs tout le long de la berge, la piste cyclable est systématiquement envahie tous les 10m de piétons insouciants qui marchent en plein milieu (de préférence en groupes occupant toute la largeur), la traversent sans regarder, sont plongés dans leurs téléphones portables, laissent gambader enfants et chiens ... et quand on actionne la sonnette pour les prévenir de notre arrivée, dans 90% des cas ils ne l'entendent même pas ou au mieux mettent 20 secondes à réagir puis cherchent bêtement du regard tout autour d'eux quelle est la source de ce bruit étrange au lieu de s'écarter !
C'est d'ailleurs plus ou moins le cas sur a peu près toutes les pistes cyclables, donc un cycliste expérimenté sait anticiper tous ces comportements inconscients, mais sur celle du Rhône - en particulier entre la tête d'or et Guillotière - il y tellement de piétons que ça en devient impossible de circuler normalement !
Alors loin de moi l'idée d'opposer les gens selon leur mode de déplacement, ni de mettre dans le même sac tous les piétons, mais simplement quand vous demandez "Est-ce vraiment aux piétons de laisser passer les vélos ?" : sur les pistes cyclables, OUI !!!
En fait, les piétons ne devraient même pas marcher du tout sur les pistes cyclables, sauf pour traverser, et en regardant et en attendant que le passage soit dégagé, comme pour traverser la rue, c'est une évidence !
Cela ne viendrait à l'idée d'aucun piéton sain d'esprit de se balader en famille sur la chaussée du périph ou des grands boulevards ...
Si les pistes cyclables existent c'est justement pour réduire les risques liés à la cohabitation de modes transports différents, donc si vous êtes piétons restez sur les trottoirs et si d'aventure vous y croisez un cycliste imprudent engueulez-le de ma part, mais d'expérience je peux vous dire que c'est infiniment moins fréquent que le cas inverse !
Malgré cela je les préfère aux quais hauts car il n y a pas de feux, et le matin ou le soir c'est une véritable autoroute très agréable.
Cher David, on vous attend au tournant ;), avec une mention particulière pour les marquages qui fleurissent depuis peu pour nous dédier les contre-sens des petites rues très résidentielles... merci de ne pas oublier la sécurité des piétons.. aussi... qui traversent par grande habitude sans regarder ailleurs que dans le sens de la circulation... des panneaux bien visibles seraient bienvenus, et une campagne d'affichage et de prévention encore mieux... j'ai eu l'occasion en sortant d'un immeuble de me faire renverser par un très jeune cycliste qui à l'époque fonçait sur le trottoir ... j'en me suis retrouvée avec un trauma cervical aux urgences.. c'est bof!!
Ravie d'apprendre que vous étiez un utilisateur régulier de la petite reine, je ne me souviens pas vous avoir croisé dans cet équipage ni dans aucun autre d'ailleurs sur les exponentielles "pistes cyclables" de la Croix-Rousse. J'ai pourtant le privilège de m'être posée à deux tours de roues de la mairie du 4ème! À ce propos, quid du boulevard de la Croix-Rousse?
Mais Lyon est vaste, ya du boulot certes, et pourtant ça "tombe" bien
, au lendemain d'une catastrophe nationale sur nos plus pauvres territoires d'Outre-mer, de se pencher à Lyon sur un levier aussi simple abordable pour améliorer nos chances de vivre dans une atmosphère respirable et plus vivable pour nos enfants..
Merci à vous par avance ;)) et merci à l'auteur de cet inventaire plutôt complet de ce qu'il nous reste à faire... sans oublier les piétons.. ni les automobilistes qui desormais, en ville en tous cas, conduisent avec la hantise de renverser un cycliste imprudent... et pardon, mais merci aux journaleux de Rue89, je n'ai pas l'occasion de l'écrire, mais vous faites du bon boulot!
Il faut bien imaginer qu'un vélo a besoin d'entretien comme tout véhicule. Imaginons une ville sans garagiste! Il y a donc un besoin impérieux de développer la réparation de vélos (atelier d'autoréparation et vélocistes) pour accompagner la pratique vélo en toute sécurité. L'avantage du vélo est que leur mécanique est simple et accessible à tout le monde : en très peu de temps, les personnes deviennent autonome et peuvent ainsi accéder aux espaces urbains à bas coût, en toute confiance.
les ateliers d'autoréparation ont un double avantage : accès à tous et réparation basé sur le recyclage.
Les ateliers récupèrent des vieux vélos (n'hésitez pas à apporter vos vélos : coordonnées plus bas), les remontent pour les vendre à bas coût ou les démontent pour en faire des pièces d'occasion. Ils sont notamment partenaires de la métropole via les donneries.
Les adhérents (ce sont principalement des associations) peuvent ainsi réparer leur vélo pour pas cher (50 €/ an) et voire meme réparer leur vélo tout court quand les pièces ne sont plus produites ou vendus chez les vélocistes.
Enfin, les ateliers font un travail de sensibilisation constant en ce déplaçant sur les lieux de travail ou lors de manifestation (comme convergence) pour apprendre aux gens les principes de base de la mécanique vélo.
Plus d'info sur la CLAVette lyonnaise ici : https://clavette-lyon.heureux-cyclage.org/
Sur les ateliers en général : https://www.heureux-cyclage.org/
Si Rue89 souhaite plus d'info, n'hésitez pas à nous contacter.
"I have a dream", comme a dit un célèbre pasteur, sûr que ce rêve serait un jour réalité :
Que la rive droite du Rhône, axe nord-sud, autoroute A7 en aval de Perrache comprise, devienne, de Caluire St Clair à Oullins, rapidement, un espace civilisé.
Des immeubles jusqu'au fleuve,
- large trottoir, puis cyclistes et (trolley)bus en site propre double sens (BHNS) sur la première chaussée (ouest)
- arbres au centre
- véhicules privés motorisés sur la chaussée Est.
Au droit de la Confluence,
- le quai Perrache réservé au piétons, cyclistes, bus;
- la chaussée sens Paris-Marseille de l'autoroute suffit pour 2x2 voies de boulevard urbain à 50 km/h.
- l'autre chaussée transformée en promenade au dessus du fleuve : arbres, bancs, piétons, vélos.
Même aménagement après le confluent Saône Rhône, jusqu'à la Saulaie.
Aux ponts de la Mulatière, le pont aval pour les véhicules privés motorisés, le pont amont pour les marcheurs, cyclistes, bus.
Un tel aménagement est possible, avant (et même sans) l'Anneau des Sciences.
En effet, quand on leur ouvre un boulevard, (trolley)bus et vélos peuvent transporter des foules, sans embouteillages, sans pollutions.
Cher Monsieur le Président de la Métropole, une grande œuvre, la réussite incontestable, reconnue et appréciée de votre prédécesseur fut l'aménagement des berges en rive gauche.
Avec la récupération de l'autoroute dans le giron de la Métropole, vous avez les clés pour que la rive droite devienne le magnifique reflet de cette réussite.
Je vous souhaite une bonne convergence vélo ce 10 septembre, et vous salue
Bernard Girard
Président de DARLY
www.darly.org
Il serait pour le moins surprenant que le maire de la Croix Rousse et depuis peu Maire de Lyon n'honore pas cette promesse qui fait long feu.
Nos politiques voyages au long court pour le bien de nos entreprises , pour conquerir des nouveaux marchés...
Il serait souhaitable qu'ils aillent à Copenhague ou à Amsterdam pour comprendre ce que c'est , une ville vélo...
J'en ai assez de respirer du diesel et j'en ai assez du manque de courage politique.
Salutations.
Leur circulation est interdire pour des raisons de sécurité, car à certains endroits les quais sont très étroits. Il faudrait des équipes municipales pour verbaliser ses personnes. Le vélo, c'est bien, je circule à vélo, mais dans les zones interdites le vélo n'a pas sa place.
Pour améliorer encore la sécurité vélos, il serait intéressant de créer des pistes (tracées) vélos dans les couloirs bus sur la gauche.
POURQUOI ?
Les vélos gênent les bus les taxis qui sont obligés de doubler, encore plus les vélos qui se doublent et vont parfois couper la ligne de la voie voitures.
A l'arrêt les vélos doublent le bus, souvent le bus redémarre en même temps et les vélos ont du mal à se remettre à droite (même s'ils ne devraient pas doubler paraît-il !)
A gauche, avec une ligne tracée plus de problème.
Dans les voies de bus moins large, ce serait un peu difficile à réaliser.
Mais réfléchir pour arriver à terme à cette solution
Daniel MOINIER
C de Q
Resp Atelier modes doux