
Bernard Houot est un bénévole de l’association Coup de Pouce Université (CPU) dont le but est « de soutenir les étudiants en difficulté et particulièrement les étudiants étrangers ».
Dans ce cadre, il a accompagné des personnes au service de la préfecture du Rhône en charge des étrangers, rue Molière. C’est là qu’il a découvert qu’ils peuvent patienter pendant des heures en plein vent pour espérer obtenir un rendez-vous.
Bernard Houot raconte :
« Le 4 février, on a écrit au préfet, on lui a proposé une rencontre pour trouver une solution. Le surlendemain, on renvoie un courrier en lui faisant part de la procédure que j’avais décidée, à savoir la distribution des tickets. On ne nous a jamais répondus… «
Cet ancien ingénieur informaticien et polytechnicien a inventé un système de distribution de tickets basé sur les capacités quotidiennes du service préfectoral à accueillir ce public. A savoir : entre 140 et 150 personnes par jour. Au-delà, il faut revenir le lendemain.
Le nombre de tickets que le bénévole imprime s’élève donc à 140.
Lundi 16 février, à 4 heures du matin, Bernard Houot se rend devant la préfecture. Avec d’autres bénévoles de l’association, ils distribuent les tickets. Mais ça ne fonctionne que modérément comme le montre le reportage de France 3 (voir la vidéo).
Bernard Houot a conscience des limites d’une telle initiative « citoyenne ». Dans ses courriers envoyées à la préfecture, il réclame même la présence de la police. Sinon, dit-il, « ça se faufile, ça se bagarre ».
C’est en lanceur d’alerte que Bernard Houot a décidé également de contacter les médias locaux. Le Progrès, 20 minutes, le bureau de l’AFP de Lyon se sont déplacés et s’en sont fait largement l’écho.
Contacté par téléphone ce mardi, le bénévole de « Coup de pouce université » justifie sa démarche:
« C’est une initiative personnelle qui m’a amené à agir. (…) Cette distribution de tickets avait pour but de dénoncer ce constat qui est fait depuis longtemps. Les gens attendent dans des températures négatives, au beau milieu de l’hiver. Cette situation est tout à fait scandaleuse. »
Et il ajoute :
« J’ai vraiment l’impression qu’il y a une volonté politique de maltraiter ces personnes, de les mettre dans l’illégalité à cause des démarches qu’ils n’auraient pas pu faire à temps. Et le problème est particulièrement criant à Lyon. »
La préfecture n’apprécie guère « l’initiative citoyenne »
« L’initiative citoyenne » (selon les termes du retraité-bénévole) n’a pas franchement réjoui le préfet du Rhône. Dans la matinée de lundi, alors qu’il se trouvait toujours devant la préfecture, un équipage de la police nationale a conduit Bernard Houot jusqu’au commissariat où il a passé une heure.
Le préfet Jean-François Carenco qualifie Bernard Houot « d’hurluberlu », selon France Info. Dans l’interview accordée à France 3 Rhône-Alpes, il exprime son opposition. Et va au-delà avec des mots toujours aussi fleuris :
« Je ne crois pas à ce que dans ma République, qui est la nôtre, on délivre les titres comme au supermarché. »
Cité par 20 minutes, Jean-François Carenco promet des poursuites si le retraité continue :
«S’il veut faire mon boulot, il le fera en taule. S’il recommence, je porte plainte pour usage de faux en écriture.»
La préfecture du Rhône a installé depuis le 9 février, un dispositif de prise de rendez-vous sur internet. Mais cette mesure ne concerne que les usagers étrangers titulaires d’une carte de séjour de dix ans. Pour les autres, il faut faire la queue et sans ticket.
Lyon n’est pas la seule ville concernée par des queues interminables d’étrangers. La préfecture de l’Isère, à Grenoble, a connu pareille situation.
C'est pathétique pour la préfecture du Rhône avec une double dose de mépris des citoyens républicains envers les propos tenus par le préfet.
Quand je vais à la sécu pour de la paperasse, je prends un numéro, quand je vais aux impôts (pour payer avec l'argent gagner à la sueur de mon front son salaire qui fait 3 fois le mien), je prends un numéro, quand ma mère allait à la CAF, elle prenait un numéro, quand mon frère va chez pôle emploi, il prend un numéro.
Pourquoi des étrangers souhaitant régulariser ou prolonger la régularité de leur situation (et ainsi participer aux impôts et au salaire de Monsieur Carenco), n'aurait pas droit à un minimum de respect et à un minimum de qualité de service?
Alors oui, Monsieur Houot à tous les droits de vous dire comment faire votre boulot Monsieur le préfet, car en temps que contribuable, il fait parti des personnes qui entretiennent votre train de vie, en d'autre termes vos employeurs.
Aux Pays-Bas on prend depuis des années déjà rendez-vous par un site internet, et ça marche très bien.
Et quand le papier n'est pas arrivé à la date prévue, ils doivent poser un autre jour de congé et recommencer.
M. Blachier, il semble que vous être socialiste comme M. Touraine et comme le ministre de l'intérieur. Si le préfet ne veut pas qu'un manant lui apprenne son métier peut être qu'un message de sa hiérarchie lui permettrait d'adopter cette solution plus efficace et humaniste comme vous dites.
Quand on parle de carte de séjour => cela concerne uniquement les étrangers. J'ai vu des personnes âgés, des personnes sur fauteuils roulants, des femmes enceintes attendre pendant des heures. Aucune priorité pour ces gens là alors que ça doit être une obligation de leur donner des priorités comme dans les autres services !! Les services des étrangers sont très négligés et on n'a pas le droit de parler de discrimination.
Je pense que pour faire bouger les choses, faut déposer une plainte contre la préfecture au tribunal administratif.
effectivement, les gens comme moi qui sommes arrivé après 5h du matin aucune chance d'y entrer, et il y a rien a faire...
Ca fait 3 ans que je vis dans ce département, impossible de changer mon adresse, donc toutes mes démarches administratives par ailleurs sot bloquées parce que je n'ai pas la bonne adresse . Je ne peux même pas passer mon permis...
Pff pays des droits de l'hommes, mon oeil !
1- elle avait un RV pour 13h(qu'elle avait obtenu après de multiples déplacements ne sachant pas utiliser internet) et n'a donc pas fait la queue dehors mais il y avait une queue immense dehors sous la pluie
2- guichet prioritaire et envoi dans la salle d'attente
3- devant moi un monsieur qui avait attendu dehors de longues heures s'est fait renvoyer et on lui a dit de revenir le lendemain
4- attente jusqu'a 15h15 alors qu'on pourrait donner des
heures de RV plus précises
5- pendant ce temps un homme excédé a fait une crise de démence
6- le RV s'est bien passé mais lorsque nous sommes sorties , j'ai vu un gardien de la paix se moquer de façon outrancière de ce malheureux et les autres de rire aux éclats .
Je trouve cette attitude face à ces étrangers profondément choquante