
Pourtant c’est loin d’être une initiative inhabituelle. Si elle a autant suscité l’émoi, cette fois-ci, c’est parce que le maire d’Angoulême a matérialisé de manière visible et décomplexée ce que font tous les autres : repousser les SDF le plus loin possible des lieux de passage et de consommation.
La plupart du temps, les mairies enlèvent les bancs. Dans d’autres cas, les villes, les commerçants ou les régies de transports publics rendent le mobilier le plus inconfortable possible pour éviter qu’on y stationne.
En 2009, Rue89 recensait déjà les « dispositifs urbains anti-SDF ». Cela fait des années qu’au détour des places et des rues, dans tous les pays dits « industrialisés et développés », ces digues anti-pauvreté se multiplient, se prenant sans doute pour un signe extérieur de civilisation.
A Lyon, la municipalité avait organisé de faux travaux en juillet 2014, place du Pont à la Guillotière, afin de chasser les « indésirables », qui étaient en l’occurrence des Roms (voir notre article).
Sur le Tumblr Urbanisme inhumain par exemple, l’épisode d’Angoulême n’est que le dernier d’une longue série.

Sous-pont à picots (« Marche ou crève »).
A lire sur Rue89
D'abord, je ne sais pas d'où vous sortez ce chiffre.
Ensuite, que représentent ces 20 € ? Les restaus du coeur, le secours populaire ou secours catholique et autres associations d'aide aux SDF sont gratuits.
SDF veut dire sans domicile, donc pas d'aide à l'hébergement.
Alors ?
C’était en 2012, si ma mémoire est bonne, et des roms avaient élu domicile dans des tentes place Carnot. Le jours de pluie, ils avaient tendance à se regrouper vers l'entrée du passage du tram sous la gare, où il y avait un grand espace abrité.
Après quelques semaines, on a posé des grilles enfichées dans des blocs de béton, comme celles de la photo dans l'article. C'était juste une solution d'attente : les travaux nécessaires ont été fait depuis, et elles ont été remplacées par des bonnes grosse grilles ancrées dans le sol, du genre faites pour durer.
Les travaux ont été achevés en posant des tas de panneaux "interdit aux piétons", pour faire comprendre aux usager du tram qui avaient l'habitude de passer par là pour rejoindre la place Carnot que c'était plus permis (et pour cause : avec les grilles en place, ca reviendrait à marcher sur la voie du tram...).
Hormis les nécessiteux, si il n'y avait autant de squatteurs/privatisseurs de l'espace public, on en serait pas là