François Hollande en a décidé : l’organisation territoriale de la France va très bientôt se transformer en profondeur, en ramenant notamment le nombre de ses régions de 22 à 14.
Entre « mariages arrangés » et « unions de raison » , le regroupement de certaines entités régionales suscite d’ores-et-déjà de nombreux débats. Il faut dire que certaines pièces de ce nouveau puzzle sont bien surprenantes, tel ce vaste espace réunissant, d’un seul et même tenant, Limousin, Poitou-Charentes et Centre !
Quelques régions semblent néanmoins échapper au concert de critiques qui fusent de part et d’autre, tout du moins aux plus vives d’entre elles. C’est ainsi que le rapprochement de l’Auvergne et de Rhône-Alpes, s’il ne soulève pas spontanément un fort enthousiasme, est globalement accueilli avec bienveillance voire discernement.
Des liens bien réels existent en effet entre ces territoires, preuve en est par exemple l’étroite imbrication des départements de la Loire et de la Haute-Loire dont une large part des habitants partage un bassin de vie commun. Sans compter le sentiment d’appartenance – certes latent – que nourrissent mythes, histoire et terroirs depuis des générations.
Partout dans l’Hexagone, la localisation des futures préfectures de ces « super régions » est revendiquée sans attendre. Des rivalités se font ainsi jour entre Toulouse et Montpellier, Amiens et Reims ou encore Poitiers et Limoges. En Auvergne-Rhône-Alpes (puisque c’est ainsi que s’appellera, peut-être, ce territoire dans un avenir proche), la question ne se pose même pas. Lyon semble toute désignée pour accueillir l’assemblée de la deuxième région de France, tant du point de vue de la démographie que sur un plan économique.
Sur le point de devenir « métropole » en absorbant les compétences du département du Rhône dans son périmètre urbain, la capitale des Gaules se voit déjà asseoir son influence et son autorité sur le massif central.
Lyon capitale de Auvergne-Rhône-Alpes n’est pas une évidence
Si bien des éléments plaident en ce sens – au premier rang desquels « l’évidence » , dont il est cependant toujours sain de douter – d’autres sont en mesure de questionner ce parti pris.
La géographie, tout d’abord. Il suffit de poser son regard sur la carte des futures régions de France pour constater que le centre d’Auvergne-Rhônes-Alpes se situera non pas à Lyon mais bien d’avantage…à Saint-Etienne. Au cœur de la nouvelle entité, entre Clermont-Ferrand et Lyon, l’actuelle préfecture de la Loire disposera d’un emplacement stratégique de premier plan permettant d’éviter tout tropisme vers l’est et le nord. Elle sera par ailleurs accessible par l’ensemble des habitants de la région.
L’économie, ensuite. Cet argument pourrait prêter à sourire tant Saint-Etienne est souvent moquée pour son faible dynamisme lorsqu’on la compare à celui de la vibrante agglomération lyonnaise. Pour autant, la ville présente de réels avantages susceptibles de parler concrètement aux décideurs : des prix immobiliers parmi les plus bas de France, du foncier de disponible en quantité, un quartier d’affaires (Chateaucreux) en voie de consolidation à proximité immédiate de sa gare TGV, un autre dit « créatif » tourné vers le design (Manufacture-Plaine-Achille) à quelques encablures, un aéroport en plein développement, etc.
La sociologie, ou plutôt la morale enfin. Car c’est bien des deux qu’il s’agit. Ancienne cité industrielle et minière marquée par l’effort et le travail de sa population ouvrière, longtemps raillée pour sa noirceur, conspuée pour sa supposée laideur, la ville a durement souffert des reconversions que lui ont imposées les crises successivement traversées depuis quarante ans. A l’heure actuelle, elle n’échappe pas aux difficultés que rencontrent la France et l’Europe. En dépit d’une politique volontariste de renouvellement urbain, de la forte mobilisation des acteurs locaux et de la « résilience » de ses habitants, elle peine à trouver sa place dans un monde globalisé et hyper concurrentiel.
Redonner un second souffle à Saint-Etienne
La remise à plat de l’organisation territoriale du pays est une occasion unique de lui redonner un second souffle en la plaçant sur le devant de la scène d’un territoire auquel elle a beaucoup donné. En faisant de Saint-Etienne la capitale de la future région Auvergne-Rhônes-Alpes, les pouvoirs publics favoriseront à la fois l’équité territoriale, la justice sociale et la cohérence économique.
Ils équilibreront la répartition des richesses et des pouvoirs à l’échelle régionale et accélèreront le renouveau d’une ville qui en a aussi bien le potentiel que le besoin. Les exemples abondent, dans le monde, de territoires où les capitales administratives sont des villes de taille et de rayonnement inférieurs à ceux des centres d’affaires sans nuire à ces derniers. Cet argument, dont on peut penser qu’il sera le premier à être brandi par les opposants à cette idée, est donc d’emblée infondé.
En revanche, ceux en faveur d’une localisation de la préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes à Saint-Etienne restent à étudier sérieusement. La réforme ne fait que commencer.
Saint-Étienne a le dynamisme d'un zombie le lendemain de cuite, et c'est à chaque fois une plaie quand on doit s'y rendre. Si le principal argument en faveur d'une préfecture à Saint-Étienne est que cela permettra de développer la ville, on va créer un problème.
Un bon exemple de cette mauvaise idée est la Champagne-Ardennes : la préfecture est à Châlons-en-Champagne, mais l'activité se fait à la sous-préfecture de Reims. Tous les services de Châlons ont été dupliqués à Reims, ce qui n'a pas entraîné une simplification mais au contraire un dédoublement de l'administration territoriale.
http://www.youtube.com/watch?v=jRcWHVikOzg
Tant de haine et de jalousie ça fait du bien ...
C'est clair après qu'il vaut mieux que la capitale de RA-A soit à lyon, ville de dépressifs suicidaires.
Ça vous redonnera sans doute la joie de vivre ...
La France n'est pas faite que de cadres, que je sache, et les touristes n'ont pas vocation à y vivre et à y travailler. Il me semble qu'une région concerne tous ceux qui y vivent, et pas seulement certaines catégories, y compris celles qui se sentent supérieures aux autres.
Tout les chiffres officiel disponible contredisent ce que vous dites.
Et dans beaucoup de domaine;indusie,tourisme,économie,urbanisme,recherche ,santé etc..
Cela ne change en rien le dynamisme de ces autres villes,y compris celui de Sté ;)
Il est faux de dire que St Etienne a le dynamisme d'un zombie, c'est mal connaitre son histoire économique et sociale : elle a beaucoup donné au début des trente glorieuses notamment en matière énergétique et c'est la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier, préfiguration de la CE qui lui a brisé les ailes. Donnons lui sa chance et elle saura la saisir avec ses atouts: un environnement superbe, un savoir faire de ses habitants,un marché de l'immobilier accessible...
Clermont, au croisement d'autoroutes vers Bordeaux, Lyon, Montpellier, Paris, pourrait bien aussi prétendre à ce titre, d'un point de vue géographique.
Mais non, ne rêvons pas, ça sera Lyon, d'une part parce que politiquement c'est déjà plié, d'autre part parce que les critères que vous évoquez n'ont pas leur place dans le choix technocratique qui a été fait.
Et qu'on ne me parle pas de liens "historiques".
Si c'était le cas, on aurait une région "Massif Central", tout simplement.
N'importe quoi...si cela peut être vrai pour deux des départements (42 et 43), sur le reste, l'Auvergne n'a rien en commun avec la vallée du Rhône, encore moins avec les Alpes.
Historiquement, rien ne nous rapproche.
Economiquement, c'est signer l'arrêt de mort du Cantal, de l'Allier, du Puy-de-Dôme, peut-être de l'Ardèche.
Lyon, indiscutable capitale de l'ensemble, va siphonner l'intégralité des ressources de la région. En tant que capitale régionale, toute la fonction publique y sera délocalisée, appauvrissant d'autant plus les régions perdantes.
Au motif qu'il est le seul bassin d'emploi positif de l'ensemble, le lyonnais va également aspirer toutes les subventions nationales ou européennes. Fini les projets d'infrastructure, le désenclavement du Massif Central.
Oublié le TGV en Auvergne.
Oui, vraiment, la belle réforme que voilà.
Mais que demander de plus à une réforme qui se moque totalement des peuples et ne sait que raisonner à partir de chiffres ? (tout comme l'Europe, d'ailleurs, dont on voit bien ce qu'elle inspire aux français...)
Sérieusement,je me demande s'il ne s'agit pas d'un canular!
Bah voyons!allons y,construisons un 3eme hôtel de région (celui de Clermont viens a peine d’être achevé!!) et attendons donc quelques années de plus pour que '"l'aéroport stéphanois en plein développement" soit complètement développer...
Je passe sur votre démonstration ubuesque quand a la qualité des infrastructures ,transport etc.Cela ressemble en tout point a ce qui se passe aussi...dans n'importe quelle autre ville moyenne (pas au sens péjoratif hein !) de la région
« Elle sera par ailleurs accessible par l’ensemble des habitants de la région »
Pas sur que les habitants de l'allier ou de l'Ain soient d'accord avec vous.
Le problème de l’éloignement géographique se pose inévitablement pour les uns ou pour les autres
C'est un faux argument qui ne relève que d'un parti pris,suivant ou l'on se trouve...
C'est comme ce président du conseil général du cantal ,Vincent Descœur ,qui cri au scandale car ,selon lui,ce redécoupage « consacre l'éloignement des centres de décision »
Mais a t'il déjà regarder une carte de cette nouvelle région ?! Aurillac ne sera pas plus éloigné de Lyon que ne le sont déja GAP ou Montélimar qui,elles,n'ont jamais souffert d’être loin de leur capital de région.
Quand a votre contre argument :
« Les exemples abondent, dans le monde, de territoires où les capitales administratives sont des villes de taille et de rayonnement inférieurs à ceux des centres d’affaires sans nuire à ces derniers »
Vous parler de capitales d’état,et non de région,qui gouvernent sans nuire a de très grande villes international.(ex Sacramento/Los Angeles,Canberra/Sydney etc)
C'est pas un peu facile non ?
J'adore Sté (surtout le chaudron:) ) mais votre idée est juste ,heu...comment dire...
Je ne parle même pas des adjectifs péjoratifs, parfois même haineux, employé à l’égard de la ville de Saint-Etienne. Je ne suis pas un grand amoureux de la Ville de Lyon, mais comme je suis bien éduqué, j'ai appris à dire "je n'aime pas" au lieu d'employer un ton péremptoire.
La situation géographique de Saint-Etienne au sein de cette future région, incarne finalement un consensus... Entre Clermont vraiment marqué Auvergne, et Lyon très marqué Rhône Alpes.
Allez, Lyonnais, montrez quand même plus de respect pour la capitale du département qui abrite vos maisons de campagne !
Mais nos chers technocrates préfèrent donner tout à ceux qui ont déjà tout, et laisser crever le reste. Après tout, il leur restera bien quelques bouseux pour leur vendre du lait et des oeufs quand ils viendront en vacances dans leur maison de campagne.
A l'exemple de la RUL ( Lyon, Vienne, Bourgoin, St Etienne ) dont le siège est à Givors, la taille de la ville centre n'est pas déterminante mais sa centralité.
Il se trouve, hasard de l'histoire, que Saint-Etienne est aussi centrale aujourd'hui dans la nouvelle région qu'elle était excentrée hier dans l'ancienne.
Le contournement ouest de Lyon et son arrimage aux pénétrantes A89 et 45 apportera un début de réponse très concret au débat qui s'engage.
La percée en prolongement du COL, d'un axe nord sud, routier et ferroviaire sous le Pilat, au droit de rive de Gier, marquera la centralité d'un nouvel ensemble qui pourra alors rivaliser avec ses concurrents Européens, Lombardie, Bavière et Catalogne.
La centralité Ligérienne impose sa géographie.
L'équilibre et la cohésion de Rhône Alpes Auvergne passe par le renforcement des infrastructures de transport.
Les liaisons est / ouest A 89 et future A 45 restent à compléter d'un axe nord / sud qui prolonge l'A 72 vers Annonay et Valence sous le Pilat.
La centralité Ligérienne s'impose en Rhône Alpes Auvergne.
La combinaison de liaisons écourtées, d'un foncier bas, d'infrastructures puissantes, universitaires, recherche et santé, garantissent la pertinence de ce choix.
Tout d'abord, je pense que la question de la centralité géographique se posait plus lors de la création des départements en 1789. En effet, à l'époque, le seul moyen de déplacement était le cheval, et il n'y avait souvent qu'une "route" pour joindre les villes. La centralité géographique était donc primordiale. Or aujourd'hui, je pense que ça n'est plus le cas. divers moyens pour rejoindre les villes sont possibles (autoroutes, routes, avion, train, ...) et ce qui compte est la centralité au niveau des moyens de transport. Il est donc important, à mon sensn que la capitale de région soit bien connectée avec les autres villes de la région, mais aussi avec le reste de la France. De ce point de vue, Lyon semble un meilleur choix, à commencer par les infrastructures. Il s'agit d'un noeud autoroutier qui permet de rejoindre facilement de nombreux endroits de la région (A43 pour Grenoble-Chambéry, A7 pour le sud de la région, A89 pour rejoindre Clermont-Ferrand, ... etc), mais aussi un noeud de circulation ferroviaire important. Les trains en direction de toutes les villes régionales sont nombreux, et généralement sans correspondances (ce qui n'est pas forcément le cas en partant de Saint Etienne). Et puis de manière anecdotique, l'Aéroport LYS est quand même très important (même si pour un déplacement régional, je ne pense pas que l'avion soit à privilégier) au contraire de l'aéroport de Bouthéon qui manque un peu de dynamisme.
Concernant le dynamisme économique et le rayonnement de la ville, je pense au contraire que c'est un facteur qui a toute sa place dans le choix de la capitale de région. Lyon ou Clermont-Ferrand qont des villes de taille importante, ayant déjà des infrastructures de capitales de régions. Elles bénéficient aussi d'une activité économique importante et ont une certaine visibilité au niveau national et international. Je pense qu'il ne s'agit pas ici pour la capitale de région de phagociter l'ensemble des moyens de la région pour son propore intéret, mais plutot d'être un pôle fédérateur, dynamique et connu de l'ensemble de la population auvergnate et Rhonalpine. Sans vouloir céder au "St Etienne Bashing", je ne pense pas que cette dernière bénéficie de ces critères de dynamisme économique et de rayonnement, bien que de nombreux efforts de la part de la ville soient fait pour améliorer la situation ("le dynamisme d'un zoombie" est sans doute excessif). Cependant, je pense qu'il faudrait choisir UNE capitale, et non céder au compromis idiot qui serait d'étaler les lieux de décisions à Lyon et à Clermont-Ferrand, ce qui entrainerait un manque total d'efficacité.
Pour finir, je pense que l'argument de "donner un second souffle à la ville" est clairement inutile dans le sens ou choisir une autre ville moyenne (ça n'est pas péjoratif) reviendrait au même effet.
Par le train, un trajet depuis Saint-Etienne met en moyenne 30 minutes de plus qu'un trajet depuis Lyon.
Par la route, un trajet depuis Saint Etienne met 15 minutes de plus qu'un trajet depuis Lyon.
Sans être des pertes de temps extraordinaires, cela montre de manière empirique quela centralité géographique n'est plus du tout un facteur déterminant pour l'installation d'une capitale de région, comme cela a pu l'être au XVIIIème siècle avec les préfectures de département.