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La (petite) mort de Berlusconi
Un pied dans la botte
Un blog transalpin lyonnais. Et pourquoi pas ? Audrey Chabal auteure du blog "Un pied dans la botte", s'intéresse à l'actualité de nos voisins italiens. Ciao ciao.
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La (petite) mort de Berlusconi

par Audrey Chabal.
Publié le 28 novembre 2013.
Imprimé le 27 mars 2023 à 23:05
1 541 visites. Aucun commentaire pour l'instant.

27 novembre 2013. 17H43. Le sénat italien vote oui à la destitution de Silvio Berlusconi par 191 voix contre 113. La mort politique du Cavaliere ?

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C’est « un jour de deuil pour notre démocratie », a déclaré Silvio Berlusconi ce mercredi après-midi devant les militants de son parti, Forza Italia, refondé il y a tout juste un mois.
Déjà ce week-end, le Cavaliere n’y était pas allé de main morte pour qualifier son expulsion, alors plus que probable, du palais Madame : c’est une « exécution », c’est une « mise à mort politique », diantre, c’est un « coup d’Etat ».
Ce vote est consécutif à sa condamnation définitive, le 1er août, à quatre ans (ramenés à un) de prison pour fraude fiscale. Une loi de 2012 interdit en effet aux personnes condamnées définitivement à de la prison ferme de remplir une fonction éligible.

 

Le couloir de la mort politique

En fait, depuis deux ans, Silvio Berlusconi trainait dans le couloir de la mort politique. Mais cette fois ça y est ce 27 novembre, nous assistons au dernier jour d’un condamné. Enfin, jusqu’à la prochaine fois…
Souvenez-vous, le 12 novembre 2011, Le Cavaliere était contraint par les marchés financiers de quitter la présidence du Conseil. Chassé par la crise, et par les Allelujah des italiens, La Momie est revenue. La Momie revient toujours. Ca fait vingt ans que ça dure…

 

Les petites morts politiques

1995 : entré en politique peu avant, Silvio Berlusconi est contraint de démissionner de la présidence du Conseil, lâché par la Ligue du Nord. Le Cavaliere parlait alors de la fin de sa courte carrière politique.
1996 : première défaite politique aux législatives, il est battu par Romano Prodi et assure se retirer du jeu. Il devient le leader de l’opposition.
2006 : revenu au pouvoir en 2001, le Caïmano est à nouveau battu par Romano Prodi. Cette fois, on annonce la fin du Berlusconisme, niente di niente !
2011 : il est contraint de laisser la place à Mario Monti, même s’il reste alors député, la fin est proche.

 

Le berlusconisme ? L’égal du rêve américain

Expulsé du Sénat, Berlusconi repart avec une coquette indemnité de 180 000 euros et une retraite de 8000 euros par mois. De quoi voir venir. Si cette sortie est synonyme de la fin de son immunité parlementaire, et l’expose donc judiciairement, elle n’est pas synonyme de fin politique.
Une fois de plus, Berlusconi tourne ses déboires avec la justice en théorie du complot. Il s’élève ainsi en martyr persécuté par de vilains politicards. Alors que lui, est proche du peuple, exemple pour le peuple et exempt de tout soupçon…

Alors que restera-t-il de Berlusconi ? « Tout », selon l’éditorialiste de La Repubblica Barbara Spinelli. Tout car depuis vingt ans, plus que Berlusconi, c’est le berlusconisme qui gère et jauge la politique et la société italienne. Le berlusconisme c’est l’égal du self-made-man américain. Berlusconi est le rêve italien à lui tout seul.
De petit patron il est devenu puissant entrepreneur à la tête de médias et club de foot. Puis à la tête du pays. Le berlusconisme c’est l’image de l’homme selon Silvio: Italien, donc jovial, macho, grande gueule et toujours à la limite de la légalité. C’est l’entourloupeur qui fait tout pour la bonne cause.

 

Politiquement, la droite tient le pays

Si le berlusconisme n’est pas prêt de s’éteindre, politiquement, c’est la droite qui tient le pays. La refondation du parti historique de Silvio Berlusconi, Forza Italia, a poussé ses détracteurs à créer Le nouveau centre droit. Ce parti vient apporter un appuit considérable au gouvernement qui n’était plus certain d’avoir la majorité au Sénat.
Et à gauche ? Le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo perd du terrain, mais le Parti Démocrate, bientôt tenu par le jeune populaire mais controversé maire de Florence Matteo Renzi a tout à prouver.

J’aurais pu commencer ce post par l’abominable yéti journalistique « Cette fois, ça y est », mais d’une, CA NE S’ECRIT PAS, de deux, avec Berlusconi, c’est comme avec La Momie : il y a un premier film, en 1932, puis une reprise en 1999, puis le retour de la Momie en 2001 et tant qu’à y être, La momie 3 en 2008. Vous me rappelez les surnoms de Berlusconi ? OK.

 

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L'AUTEUR
Audrey Chabal
Audrey Chabal
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