Image extraite du documentaire de Samuel Favier « Face à l’urgence ».
En hiver le 115 en Isère reçoit entre 80 et 120 demandes d’hébergement d’urgence par jour. Pour l’écoutant du documentaire, celui qui se trouve à l’autre bout du fil et doit la plupart du temps répondre qu’il n’a pas de solution, le calme des demandeurs d’hébergement pour la nuit qui arrive « fait souvent plus mal que la colère ». Un motif, selon lui : la résignation de ceux qui ont appelé plusieurs fois, depuis dix jours, un mois ou une année.
Les paroles de bénévoles, d’éducateurs et d’associatifs exerçant dans des structures d’hébergement et d’organisation de maraudes, se succèdent dans le film de Samuel Favier. Le vidéaste multiplie ces voix sans ouvrir sur une réponse politique. Et le sentiment en entrant dans chacune de ces structures qui accueillent, recueillent, servent des repas, reste celui d’une gestion de l’impuissance au quotidien.
La question ubuesque des demandeurs d’asile et de la gestion de ces personnes dont le nombre ne serait pourtant pas en augmentation est aussi abordée plus précisément, rappelant que 90% des dossiers sont rejetés. Celle de ce qui est pudiquement appelé « les situations administratives complexes » également.
Et toujours, aux lèvres, les expressions « strict minimum » ou « on ne peut faire guère plus ». Un documentaire à retrouver dans son intégralité ci-après.
Face à l’urgence – Un toit pour tous from Keep It Up on Vimeo.
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Quoi de neuf depuis le tournage ? certains hébergements d'urgence ont été fermés, car l'hiver est fini. A croire que s'il n'y a plus de neige, il n'y a pas de problèmes à vivre dans la rue ?
D'autres qui devaient fermer sont encore ouverts, la ministre ayant décidé de jouer les prolongations.
Le plus gros changement, c'est qu'il n'y a plus de queue de demandeurs d'asile, la nuit, devant la préfecture, comme le racontait Victor Guilbert dans son article mis en lien.
Pfuit ! envolée ...
Les demandeurs d'asile sont maintenant accueillis par l'association La Relève, au fin fond d'Echirolles, en charge du pré-accueil
http://www.ada-grenoble.org/actualites/humeur-et-reflexions/45-un-nouveau-dispositif-de-pre-accueil-des-demandeurs-d-asile-en-isere
Il y a juste un délai d'attente entre le pré-accueil et l'accueil sur rendez-vous à la Préfecture ... à Chambéry qui fonctionne déjà sur ce système, le délai est de 6 mois, pendant lesquels les DA n'ont droit à rien ...
On n'est pas beaucoup plus avancés ... moins il y a d'acceptations de cartes de réfugiés ou de cartes de séjour, moins il y a de turnover dans les hébergements et plus il y aura de gens à la rue sans solutions...
C'est donc toute une politique migratoire à revoir, mais je ne sais pas si le gouvernement en a la volonté ...
Il est bien évident que l'hébergement concerne tout le monde, tous ceux, français et étrangers, qui vivent dans la précarité la plus complète et comme la situation économique ne s'arrange pas, le réseau "Alerte" qui regroupe une cinquantaine (je crois) d'associations, dont "un toit pour tous", qui a fait le documentaire, aura encore beaucoup de travail.
Merci pour votre gentil com'.
Echange de bons procédés, je ne connaissais pas le film de "un toit pour tous", je vais pouvoir le diffuser dans nos réseaux, car nous ne faisons pas partie du réseau "Alerte", assez institutionnel et consensuel, quoi que ... ça a l'air de bouger un peu ...
A+
;) à l'équipe