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La scène musicale lyonnaise trouve sa radio… sur le web

Il y a quelques semaines, un nouveau venu faisait son apparition dans l’univers en plein boom des webradios. Les Enfants du Rhône est un projet de radio musicale, de découverte et de promotion des artistes locaux lancé par un auto-entrepreneur multicordes décidé à mettre nos oreilles à rude épreuve. Aymeric Eustache nous a accueillis dans son appartement-studio.

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 Hugo Lautissier/Rue89Lyon

« Le nom de la radio, c’est une référence à l’émission télé, Les Enfants du rock », explique Aymeric en baissant le volume de sa table de mixage. Son studio d’enregistrement vaut le coup d’oeil. Rack d’effets, micro professionnel et enceintes de monitoring dernier cri. On est loin du cliché du geek en caleçon qui monte sa webradio comme d’autres auraient le canevas pour hobbie. Aymeric est un professionnel du son ; il travaille d’arrache-pied sur son projet depuis trois mois.

Sorti de l’Ecole Supérieur des Métiers de l’Image en 2001, avec une spécialisation en sonorisation de concert, il a ensuite travaillé à Paris, dans un studio de mixage pour le cinéma pendant six ans.

« C’était une super expérience, on a vu défiler du Batman, Harry Potter… »

Après un an passé à Madagascar à assurer les tournées de groupes locaux, Aymeric s’installe à Lyon. Auto-entrepreneur polyvalent, il opère simultanément en tant que photographe, prof de batterie, et ingénieur du son.

« J’ai tout avancé de ma poche »

Aymeric a imaginé Les Enfants du Rhône il y a trois mois.

« L’idée a émergé en une nuit : le nom, le projet. Ça m’est apparu comme une évidence. »

L’objectif ? Faire découvrir les artistes locaux au grand pubic.

« Ce qu’on veut, c’est faire découvrir des choses au public plutôt que de passer ce qu’ils veulent entendre. On ne se positionne pas sur ce qui se fait déjà. L’idée c’est d’innover. »

Sur le papier, l’initiative des Enfants du Rhône est ambitieuse. Encore faut-il trouver un modèle économique fiable pour assurer la pérennité du projet. Pour se faire, la webradio utilise la plateforme Radionomy.

« C’est un hébergeur qui prend en charge nos frais, les droits d’auteurs. En contrepartie, la radio doit cumuler 130 heures d’écoute par jour à partir de novembre prochain, soit neuf mois après son lancement. Sinon tout s’arrête. Pour payer les artistes, Radionomy insère des courtes pubs entre les émissions à intervalle régulier. Pour l’instant j’ai tout avancé de ma poche. »

Hugo Lautissier/Rue89Lyon

La survie du projet n’est pas assurée, les Enfants du Rhône n’ont donc pas droit à l’erreur. Pour faire parler d’elle et se démarquer de la dizaine d’autres webradios en Rhône-Alpes, Aymeric Eustache tape à toutes les portes.

« La mairie a dit qu’elle essaierait de nous aider. En attendant, ils nous ont conseillés de voir avec le privé… »

L’équipe des Enfants du Rhône tente sa chance auprès des salles de concert. La radio diffuse la programmation des salles qui, en échange, leur permettent d’entrer en contact avec ses artistes et déterminent des avantages pour les auditeurs : remises sur des places de concert, rencontres avec les artistes..

« Pour l’instant, les salles hésitent à rentrer dans le projet. Elles attendent de voir comment la radio fonctionne. On est lancé depuis seulement quelques semaines ! »

Pour assurer le coup, une soirée de lancement a été organisée à la Marquise le 6 Février. La jeune radio peut déjà compter sur un certain nombre de diffuseurs tel que Kollision prodSamedi 14Jarring Effect et même Radio Pluriel, qui lui fait la courte-échelle.

« J’ai découvert des perles »

En trois mois de préparation, 80 artistes locaux sont déjà venus trouver Aymeric. Chaque jour, cinq à six nouveaux groupes viennent enrichir la playlist des enfants du Rhône.

« Les gens n’imaginent pas la richesse musicale de certains groupes locaux. Moi-même j’ai été surpris par la diversité et la qualité de certains groupes. j’ai découvert de perles. »

Pour mettre à bien son projet, il a dû s’entourer. En tout ils sont une dizaine, dont des chroniqueurs, des journalistes, des commerciaux, des graphistes. Chacun a sa spécialité, de façon à couvrir un maximum de genres musicaux et restituer le dynamisme de la scène locale.

« On commence à avoir du monde sur le terrain. Claire Monnerat a fait une première interview pour la radio et Nicolas Gil écume les salles de concert. On pense mettre en ligne des interviews régulièrement, en allant directement chez les artistes pour restituer leur atmosphère. »

Quelques semaines après son lancement, la webradio avait déjà totalisé 1184 heures d’écoute cumulée, soit 62 heures par jour. Pour pouvoir postuler au référencement parmi les webradio d’Itunes et conserver la gratuité de son serveur, Les Enfants du Rhône devront doubler leur audience dans les 9 prochains mois.


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