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OL : pourquoi Rémi Garde n’offre-t-il jamais de diamant ?

Milieu en diamant, en losange ou en crackers Belin, peu importe son nom : l’OL semble taillé pour le 4-3-1-2. Une lubie ? Une fatalité plutôt. Et même si ce n’est plus le moment de faire des expériences, il semble que tous les joueurs pourraient y trouver leur compte. Ne reste plus qu’à convaincre Rémi Garde que c’est une idée géniale. Sur le papier.

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Rémi Garde

Olympique Lyonnais 2013 avec un milieu en losange

 

Tuer le père

Rémi Garde a beau être le garant des valeurs maison, il est peut-être temps de s’émanciper de ce 4-3-3, mis en place par Paul Le Guen et institutionnalisé par Gérard Houllier, qui a fait la gloire de l’OL des ’00s. Pourquoi ? Parce que s’il a jusqu’alors plutôt convaincu dans son management, le coach lyonnais commence à subir quelques griefs de la part des observateurs et des supporters. Pas tant pour incompétence tactique que par manque de panache. On connaît le Rémi Garde de l’OL. Place à l’OL de Rémi Garde.

Comme un avion sans ailes

Mais, me direz-vous, Rémi Garde n’aime peut-être pas le 4-3-1-2. Ça tombe bien, on n’a rien contre le 4-3-3. Avec Govou et Malouda. Ou Bastos. Ou même Danic, Roudet ou Pitroipa. Des joueurs qui n’auraient pas forcément leur place chez le deuxième de Ligue 1 mais qui sont au moins des spécialistes du postes. Des ailiers, l’OL 2013 n’en possède qu’un véritable (Ghezzal) et deux contrariés (Lacazette et Briand). Au point de délocaliser Lisandro et ainsi transformer l’une des cinq stars confirmées du championnat de France en joueur de milieu de tableau.

Une évidence plus qu’un choix

Le milieu à quatre avec un meneur de jeu, c’est à la fois la hype du dernier Euro (l’Italie) et la photo sépia du foot à papa. Mais point de dogmatisme ici. Juste du pragmatisme. Rémi Garde, pour des raisons économiques, a hérité d’un groupe déséquilibré. Un groupe qui comprend donc peu d’ailiers mais six milieux axiaux plutôt performants (Gonalons, Malbranque, Fofana, Mvuemba, Grenier et Gourcuff) et autant d’avants-centres (Gomis, Lisandro, Lacazette, Benzia, Briand et Martial). Il peut donc s’offrir le luxe d’avoir plusieurs solutions en 4-3-1-2 alors même que ses choix sont limités en 4-3-3.

Sauver Licha, ressusciter Gourcuff ?

Le système avec un milieu en losange est sûrement l’un des plus compliqués à assimiler, l’animation des couloirs étant répartie entre sept joueurs (les cinq plus offensifs et les deux latéraux) au lieu de quatre (ailiers et latéraux). Par chance, l’OL possède un milieu de terrain d’une grande intelligence tactique et des latéraux de haut niveau depuis l’avènement surprise d’Umtiti à gauche. Le 4-3-1-2 est aussi la seule occasion de faire jouer deux pointes et un meneur de jeu. Donc de revoir Lisandro aux côtés de Gomis sans se passer de Grenier. Peut-être pas révolutionnaire, mais au moins tentant. Voire magique si Yoann Gourcuff retrouvait le niveau qui était le sien d’août 2008 à décembre 2009. Soit l’exacte période durant laquelle le Bordeaux de Laurent Blanc évoluait en 4-3-1-2.

« Je peux vous dire qu’on ne jouera pas comme ça »

Entraîneur OL

« Je l’ai fait une fois (à Nice, le 31 octobre en Coupe de la Ligue, défaite 3-1). Je vous révèle souvent pas grand-chose 48 heures avant les matchs, mais je peux vous dire qu’on ne jouera pas comme ça. Si vous rentrez dans les détails, ça pourrait peut-être condamner Alexandre Lacazette.
Vous savez, je me remets beaucoup en question, je réfléchis, mais je n’ai pas la même position que vous : moi, je vis au jour le jour avec les joueurs, je ne déplace pas des pions sur un terrain avant le coup d’envoi. Ce n’est pas que pour vous les joueurs sont des pions, mais vous n’avez pas la même relation que j’ai avec eux. J’ai toujours dit qu’il y avait des joueurs de football mais qu’il y avait des hommes derrière et j’ai besoin de prendre en compte les deux paramètres, ce qui n’est pas forcément le cas des commentateurs, qui font leur métier, qui déplacent les joueurs à gauche ou à droite. Moi, j’ai aussi un équilibre psychologique du groupe à gérer et parfois ça influence mes décisions. »

Pierre Prugneau


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