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A Villeurbanne, des maisons pleines

EXPO / Il n’y a pas que les « Gratte-ciel » à Villeurbanne. Le célèbre quartier devenu logo de la ville fait de l’ombre à un habitat également fait de maisons. Ouvrières ou bourgeoises. Ces demeures racontent la vie des habitants (et inversement) dans une épatante exposition au Rize.

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 La famille Lucchetti, AMV (Archives municipales de Villeurbanne, Le Rize).

Habiter une maison neuve ? Un rêve pour 74 % des français selon une enquête Ipsos affichée au Rize. Être propriétaire d’une maison ? Un souhait pour 89 % de nos concitoyens. Si le précédent président de la République a tout fait pour exaucer ce désir de possession en le considérant comme une évidence, le Rize montre une autre toute autre réalité de la propriété. Car derrière ces chiffres, l’exposition « Des maisons à Villeurbanne » se bâtit, comme souvent dans ce lieu dédié aux «mémoires, cultures et échanges», sur la parole des habitants.

Patrons versus élus

Suivant une trame plus ou moins chronologique et au gré de neuf petites reproductions colorées, l’expo montre clairement que ce mode de logement (qui concerne aujourd’hui seulement 7% des Villeurbannais) a un sens profond. Car tout dans cette ville est corollaire à l’industrialisation.

Ainsi, les patrons se sont emparés très tôt (dans les années 1880) du logement individuel pour mieux encadrer voire contrôler leurs ouvriers via un habitat imitant la hiérarchie de l’entreprise – logement collectif pour les ouvriers, petites maisons pour les contremaîtres, grandes villas pour les directeurs – et des lopins de terre dont l’entretien limitait le temps consacré à l’enivrement.

 

Par Mathilde Meignan et Costanza Matteucci, scénographe et graphiste de l’exposition Des maisons à Villeurbanne.

Le rêve pavillonnaire et le lotissement

Paradoxe : les usines ont disparu mais les logements paternalistes sont restés. D’autres, moins chanceux (notamment les étrangers, exclus des aides), se voient dans l’obligation de construire eux-mêmes leur maison au début du XXe siècle. Des préfabriqués de 9m² sortent de terre mais pour contrer cette insalubrité, les édiles (les maires Grandclément puis, surtout, Lazare-Goujon) standardisent les constructions et assainissent, dans une logique hygiéniste, ces maisons individuelles regroupées en lotissements qui, avant la construction de Gratte-ciel, représentent la forme la plus importante de bâti.

Le rêve pavillonnaire sera mis à mal par la construction de grands ensembles après 1945 avant de revenir en force dans les années 70 par ras-le-bol des barres bétonnées. Ces grandes lignes directrices sont constamment éclairées et rendues vivantes par des témoignages, des photos, des jeux pour enfants, des maquettes, des plans en deux ou trois dimensions. Autant d’éléments qui font de ce parcours une approche plus sensible, sociétale et politique que didactique de la vie des gens d’ici.


Le quartier des Gratte Ciel de Villeurbanne par ina

Par Nadja Pobel, sur petit-bulletin.fr.


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