Des interpellations, insultantes ou pas, des regards insistants, des gestes déplacés. Les femmes qui marchent dans la ville n’ont pas le même mode de déplacement que les hommes. Elles subissent souvent des interactions dont elles se seraient bien passées. C’est pour dénoncer « ces oppressions » et pour se « réapproprier la rue » qu’a été organisée une marche non-mixte de nuit. Témoignages.
Par Dalya Daoud et Laurent Burlet
Il suffit de demander à n’importe quelle femme. Quasiment toutes ont vécu ce genre d’expérience où elles sont gratuitement prises à partie. Juliette, 30 ans, institutrice, résume assez bien la situation :
« A n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, n’importe où, il y a un type que tu ne connais pas et qui peut entrer en interaction avec toi avec l’une de ces phrases : « tu vas où comme ça ? ». Ce ne sont pas les pires. C’est juste chiant. Surtout que c’est toujours à l’improviste et qu’on n’est rarement préparées à rétorquer. Et puis, quelle que soit ta réaction, le re-lou peut être collant, insistant, voire violent (il t’attrape un bras, il t’insulte). Et perso, ce genre d’épisode a tendance à me tourner dans la tête pendant un trop long moment ensuite, comme n’importe quelle situation humiliante où on refait le film cent fois dans l’espoir que la fin change ».
Des mini-stratégies au quotidien
1/ La gymnastique du corps
Pour parer à l’éventualité d’une interpellation qui dégénèrera ou, tout simplement, pour pouvoir marcher tranquillement dans la rue, chacune développe ses propres stratégies. Claire, 27 ans, formatrice pour adultes, parle d’abord de l’importance du regard :
« C’est en fonction de mon état. Si je me sens bien, je vais regarder tout droit de manière décidée. Si je suis moins sûre de moi, je vais regarder par terre ».
Pour Christelle, collaboratrice d’élu de 31 ans, l’objectif est d’effacer toute « qualité physique qui puisse attirer le regard » : « Quand je rentre la nuit je me tiens comme un cow-boy, je mets mon menton en avant pour m’enlaidir. »
Elle se rend compte de sa façon de procéder en nous le racontant, et sourit même d’avoir développé autant de stratégies sans vraiment s’en rendre compte :
« Pourtant je n’ai pas peur, je ne suis pas angoissée. Mais si j’y réfléchis bien, j’ai des automatismes, des codes intégrés auxquels j’obéis, et qui font partie de mon quotidien, notamment pour être prête à la communication avec des inconnus ».
L’attitude globale est aussi adaptable en fonction des lieux et des situations. Claire poursuit :
»Si j’ai une démarche hésitante ou tranquille, je me ferai plus emmerder. Car les mecs vont considérer que je suis « disponible ». Par contre, dans mon quartier à la Guillotière où je marche de manière plus assurée, je ne me fais jamais emmerder ».
2/ Talons-jupes interdits ?
Quant à l’habillement, il est aussi à géométrie variable. Gros pardessus + baskets limiteraient les agressions, jupe + talons attirent l’œil mais le combo peut être aussi un signe de revendication féministe, explique Claire :
« Il est clair qu’on est plus emmerdée quand on porte ce que l’on considère comme les « attributs de la féminité », talons et jupe. Mais, en même temps, quand on est sûr de soi, ça peut vouloir dire : « je vous emmerde, je m’habille comme je veux ».
Christelle, quant à elle, ne se pose même plus la question : elle ne porte collants et talons que si elle sort avec son compagnon, ou avec plusieurs amis.
3/ Choisir son parcours
Les femmes qui nous ont livré leur témoignage mettent en avant le fait de devoir envisager le tracé de leur parcours. Quelques unes des féministes à l’origine de la Marche de nuit détaillent les lieux les plus problématiques, de façon prévisible :
« Les jeudis, vendredis, samedis soir au centre ville de Lyon, sur les quais du Rhône et de la Saône, dans le métro et dans les rues où il y a des bars. L’alcool aide à délier les langues même s’il ne fait pas tout. Le printemps et l’été aussi, les mecs sont en rut ».
Pour Christelle, le problème ne vient pas en effet d’une « catégorie de mecs » mais plutôt des lieux où les attroupements sont la règle, les bouches de métro, les gros nœuds de transports plus globalement, les terrasses des cafés…
DSK, encore lui
Elle estime qu’il est important de s’intéresser à ces questions, mais elle ne sait pas encore si elle ira marcher samedi soir.
« Je ne sais pas si ces choses-là sont de l’ordre de la revendication, parce qu’il s’agit aussi de la névrose générale, provoquée par l’interaction sociale normale… Par exemple ça doit être emmerdant aussi d’être un enfant dans l’espace public. Mais c’est vrai que pour les femmes c’est particulier : regardez deux minutes tout ce qui se passe quand une fille passe, les regards derrière elle, les accroches, on se rend compte très vite qu’on lui met la pression tout le temps. »
Les organisatrices de la Marche, féministes radicales, vont plus loin dans le discours, et partent de ce constat de violences sexistes, « qui se passent partout et tout le temps » pour dénoncer un « système d’oppression machiste ». La dernière marche de ce type a eu lieu en 1999 :
« Le traitement médiatique de l’affaire DSK a fait ressortir tout le machisme de notre société. En effet le langage des dirigeants était jusqu’alors plus policé et à cette occasion la parole machiste, raciste et classiste s’est libérée. »
Selon le collectif, on parle de ce type de violence uniquement pour des raisons sécuritaires, stigmatisantes voire racistes : « la mise en place de vidéosurveillance, les tournantes dans les banlieues, mais rien pour dénoncer les mécanismes sexistes ».
Prise en charge des filles par elles-mêmes, comme des grandes…
La marche sera « no-logo » et « non-mixte ». Il s’agit de s’opposer à la victimisation des femmes pour au contraire montrer « une réponse collective » à des agressions individuelles. Les organisatrices ne mâchent pas leurs mots :
« Souvent il est déconseillé aux femmes de sortir la nuit, et si c’est le cas on leur demande plutôt de raser les murs. L’idée est de se rassembler à plusieurs centaines et d’occuper des rues entières. On a fait le choix d’une non mixité « meuf », « gouine », « trans » car on a besoin de se réapproprier les insultes et d’en faire des identités positives. « Gouines » car on veut visibiliser l’homophobie au sein des agressions sexistes. « Trans » parce que les hommes qui sont devenus des femmes (mtf) vivent des oppressions sexistes et/ou homophobes. Pour les femmes qui sont devenues des hommes (ftm), ils ont un vécu commun de sexisme avec les femmes biologiques »
Pour les militantes du collectif, l’infantilisation de la femme est tout aussi navrante, et omniprésente dans les techniques d’accroche employées par les hommes :
« Nous ne sommes pas seules quand nous sommes sans des gars. Car il nous arrive souvent, même quand nous sommes plusieurs meufs à marcher dans la rue, que l’un d’eux nous apostrophe en nous demandant si nous sommes seules. Nous ne les attendons pas pour traiter des problèmes qui nous concernent. Oui les meufs peuvent s’organiser entre elles. »
« C’est une stratégie d’empowerment », ajoutent-elles. C’est-à-dire de prise en charge de l’individu par lui-même. Pour une femme en 2011, à Lyon, il semble être temps.
Un extrait du film de Sofie Peeters « Femme de rue » dans un reportage diffusé par la télévision belge RTBF sur ce qu’on nomme désormais le « harcèlement de rue »
> Marche non-mixte du 8 mars : au départ de la place Antonin Poncet (Lyon 2e) à 20 heures
> Article actualisé le 3 août à l’occasion de la diffusion sur la télé belge VRT (flamande) du film « Femme de rue » de Sophie Peeters la semaine précédente.
Aller plus loin
« Hé, mademoiselle ! » : tentatives de séduction en milieu urbain sur Rue89
Et après le/la/les journalistes citent : Pour les militantes du collectif, l’infantilisation de la femme est tout aussi navrante.
J'ajoute que pour les lectrices , l'infantilisation par les journalistes est tout aussi navrante.
Merci de nous adouber de la sorte , on est 'comme des grandes' et peut être même qu'on deviendra adulte et sait on jamais on aura aussi le droit de vote ! Bienvenu dans la vision que se font des journalistes au XXIeme siècle des luttes féministes.
Sur ma lancée de ce dernier paragraphe relisons ensemble la dernière phrase. Je cite : Pour une femme en 2011, à Lyon, il semble être temps.
Il manque le point d’exclamation , mais je suis certaine que c'est une erreur de frappe.
Donc là si je traduis bien ( mais après tout je ne suis qu'une femme ...) avant à Lyon les femmes n'étaient pas capable de se prendre en charge par elle même, vilaines assistées que nous étions, il nous fallait la présence de qui ... un mâââle je présume pour qu'on nous prenne en charge.
Mais c'est bien ça nous prouve juste qu'il reste encore beaucoup beaucoup de travail à faire.
c'est clair qu'il est pourri de condescandence ce titre, assez ouf de trouver ça ici !
( Que faire si je suis un homme, hétérosexuel et que je passe ce samedi vers 19h00, place G. Peri ? je dois fuir ?)
j'ai beau lire la charte je ne voit rien à ce propos. est un contenu illicite ? prohibé ?
Quand au changement je ne dis pas qu'il ne doit pas aussi passer par eux mais si on les attend on risque d'attendre longtemps d'abord parce que la majorité ne va pas quitter d'elle-même sa situation de dominant (pas fous) et avant tout parce que tant que ce n'est pas toi qui te libère toi-même tu n'es pas vraiment libérée.
En tous cas, moi je le comprends comme ça, et parfaitement. Il aurait peut-être été possible de faire un rassemblement mixte et un départ non mixte par contre : j'aurais aimé pouvoir montrer mon soutien d'une façon ou d'une autre (en tant qu'homme trentenaire caucasien j'ai pas l'habitude de me sentir exclu, ça fait tout bizarre...)
ouais je sais j'ai pas d'humour. pas de ma faute si t'es pas drôle.
C'était un vendredi soir, avec une copine on est allé boire un verre en ville.
Juste un car le lendemain nous avions cours.
On décide de rentrer vers 23h en prenant un axe principal dans Lyon 2ème.
Non nous n'étions même pas habillées de manière provocante, juste un jean et un pull.
Non, nous ne parlions pas fort pour nous faire remarquer.
Et non nous ne titubions pas.
Nous avions déjà fait ce chemin des centaines de fois, dans des états parfois bien plus critiques.
Mais là sans qu'on s'y attende, un homme ni bourré, ni sous l'emprise de drogue commence par nous siffler.
On ne se retourne pas.
Puis nous sort les phrases habituels:
" venez avec moi, je ne vous veut pas du mal, on va continuer la soirée chez un pote."
Etant assez inquiète, nous accélérons le pas.
Il nous suit de plus en plus rapidement.
On était censé se séparé pour rentrer chacune chez nous, et ben non en bonne solidarité nous avons fait le meilleure sprint de notre vie, ça tout les passants autour de nous rigolaient presque de la situation.
on est arrivé a se cacher dans l'entrée d'un immeuble ouvert.
On attend 5, 10, 15minute, le temps qu'il arrete de crier et de nous insulter et de nous traiter de lâche.
Puis se faisant trop remarqué des passants ont enfin réagi et l'a fait fuir.
Nous sommes rentrées mais ensemble chez moi, et nous avons mis du temps à nous endormir en pensant qu'il aurait pu se passer le pire...
ceci marque les esprits à vie.
J'habite à côté de Barbès à Paris, je ne me suis jamais fait trop emmerdée (hormis quelques insultes, et une menace de 'couper mon sac' s'il avait eu un couteau m'a-t-il dit), et pourtant les occasions sont nombreuses dans ce quartier (sauf quand il y a la police, là c'est tranquille).
Du coup, je marche très très vite pour ne pas leur laisser le temps de m'interpeller, au besoin je traverse au rouge pensant que c'est toujours moins risqué que de rester coincée au milieu des bandes de vendeurs à la sauvette, squatteurs du bled &co, et j'adopte une attitude déterminée: ne jamais baisser les yeux, toujours regarder en coin, loin devant et autour de soi, et veiller à ne croiser aucun regard. Plaquer son sac contre soi, mettre les mains dans les poches, s'emmitoufler dans un grand foulard quelque soit la saison, et foncer! Une promenade de détente en somme...
Quel intérêt trouvez vous à cela ?
Oui, moi aussi, quand je marche la nuit je relève le menton. Moi aussi, quand je passe devant un groupe de relous, je baisse parfois les yeux. Il y a aussi eu des moments où je me suis fait interpellé et où j'ai rasé les murs en priant pour arriver le plus vite possible à ma voiture.
Et je suis un être du sexe masculin, ce dont je vais bientôt devoir m'excuser.
Mesdames, ce que vous pensez être les seules à vivre, tout le monde le vit. Ce n'est pas du sexisme. C'est de l'insécurité.
Elle se manifeste différemment. Des filles se font violer, des mecs se font planter, pour avoir mal répondu, pour un regard de travers, pour une clope refusée.
Le problème, ce n'est pas le sexisme : c'est l'aggressivité des imbéciles qui, quand ils se sentent en supériorité physique se sentent avoir tous les droits sur tous les êtres vivants qui les entourent : hommes, femmes, chiens. Peu leur importe l'espèce ou le genre. Tout est bon pour se sentir puissant physiquement quand on est impuissant intellectuellement.
Vous vous trompez de combat.
Sans compter le mal que vous faites aux autres femmes.
Certaines femmes apprécient de pouponner, d'allaiter, bref, pour qui être une femme, c'est aussi, voire surtout, d'être une mère. D'autres aiment un léger machisme, tant qu'il ne déborde pas en violence verbale ou physique.
Bref : chacun(e) fait ce qui lui plaît et vit la vie qu'il veut. Ma compagne apprécie de s'occuper de ses enfants et me laisse travailler. Ce n'est pas MON choix. C'est le nôtre. Qu'on a fait à 2 sans contrainte.
Mais aujourd'hui, la société la déconsidère. Car elle ne travaille pas à enrichir son patron, mais à enrichir la vie de nos enfants. Et ça, c'est en grande partie grâce aux féministes.
Et cette manif de nuit revendique juste le droit de sortir seule sans se faire emmerder, je ne vois pas ce que votre femme au foyer a à voir là-dedans!
A mon sens vous avez une vision fausse ou incomplète du féminisme
Je suis d'accord avec à 100%.
Faut aller se promener rue Ste Catherine à minuit ou passer rue de la Ré au même moment pour comprendre. Ca me fout les jetons que ma femme sorte rejoindre des copines quelques fois.
Rien de tel que l'odeur de la peur, de l'insécurité, de la crainte pour attirer les prédateurs.
Ou que j'aille, personne ne me fait chier. C'est une question d'attitude, de confiance en soi, de dégager une force tranquille.
Plutôt que de pleurer sur votre sort, prenez votre vie misérable en main.
On parle de sentiment d'insécurité, de peur et d'attitude inappropriée de certaines personnes : manque d'éducation, faux caids ou vraies racailles, je m'en fiche et rien ne jusfitie que des citoyennes/ens soient emmerdés dans la rue.
Etonnant non ?
"le printemps et l'été les hommes sont en rut...." pfff mais qui discrimine qui dans ce genre de phrases?
Imaginez un peu si une femme m'accoste en boite que j'aille témoigner dans un article et crier sur tous les toits: "les femmes sont en chaleur"...
A ce propos, à Lyon comme dans d'autres régions, le "printemps de la Jupe et du Respect" fait réfléchir les jeunes gens filles ET garçons sur la mixité et l'égalité, les stéréotypes... c'est chaque année. C super. Je vous invite tous à jeter un oeil sur leur site!
Sans les hommes, ce n'est pas "anti-mecs" comme Jean-Rachid et Jean veulent bien le croire mais "anti-patriarcat", c'est-à-dire un système d'exploitation et d'appropriation des femmes et de leurs corps dont vous, messieurs, profitez. Vous en profitez, parce que socialement vous êtes identifiés comme "hommes" (ce qui signifie que lorsqu'on vous voit dans la rue on suppose, plus ou moins consciemment que vous avez des salaires plus élevés, une force physique plus importante, ou que vous pouvez vous balader torse-nu sans qu'on vous associe à de la prostitution, par exemple).
Alors pour une fois qu'on vous demande de ne pas la ramener, de vous taire et d'écouter ce que les autres, ici les femmes, ont à dire, comment elles peuvent s'auto organiser et lutter contre ce système mais sans vous, ayez l'amabilité de dire "ok, je passe mon chemin". Et Jean-Rachid, oui nous prenons notre vie en main, c'est pour cela qu'on s'organise toute seule !!
Même moi, étant un mec, j'me suis déjà fait emmerder.
Les risques de la grande ville, dirais-je.
Lyon, Paris, Marseille, NY, Bombay, toutes.
Ma vision des choses est celle-ci : plus il y a de monde, plus il y a d'imbéciles, mais aussi plus il y a de gens bien.
La banalité des piques, des remarques lancées bancalement (sic) à nos soeurs est affligeante, ouais. Mais cette banalité est sans pour autant m'atteindre, je connais la portée de mon respect envers elles, "limitless". Naïf ? Peut-être. Mais toujours prêt à défendre qui que ce soit, pour éviter le conflit.
Dites vous juste que ces losers ne prennent pas conscience de leur place. Ce sont juste des cons, c'est pesant je sais, mais se concentrer sur ce qu'il y a de positif est le plus important.
J'ai la conscience tranquille.
Peace.
je ne nie pas qu'il puisse y avoir des hommes pressants et sans doute lourds,mais je pense cependant que nombre femmes n'ont rien d'un appel au viol tant elles sont vêtues comme même mon grand père ne l'eut osé...
enfin sans lourdeur j'ai connu une époque à laquelle les jeunes femmes étaient plutôt fières ,même si délicieusement rosissantes de plaire à un homme...
quand à cette manifestation...no comment.
Oui, les mecs aussi se font emmerder, agresser dans la rue.
Mais oui, globalement les femmes sont + emmerdées/agressées que les hommes, et surtout la nature de ces agressions est différente. Et puis, ces agressions sont perçues différemment par la société : quand un mec va porter plainte pour harcèlement sexuel ou insultes, on lui demande pas comment il était habillé...
Oui, exclure les mecs (d'une manif, d'un collectif, etc) c'est du sexisme. Et je me fous de savoir que la cause est noble, juste, religieuse, sacrée, merveilleuse ou que sais-je encore.
Le fait que des femmes souhaitent légitimement s'affranchir de la domination des hommes (ou de leur bienveillance patriarcale un tantinet suffocante - si quand même parfois / souvent / tout l'temps ^^) ne les autorise pas à reproduire un schéma sexiste.
Néanmoins, cette (dé)marche non mixte a le mérite de poser un vrai problème de fond : les femmes en ont marre de se faire emmerder dans la rue par des mecs, et elles le montrent en défilant entre elles de manière bien visible comme pour (ré)affirmer "nous les femmes on a le droit d'être tranquilles, de s'habiller comme on veut et d'être non accompagnées par des mecs qui jouent aux bodyguards."
Soit.
Encore que... pour se passer de bodyguards, faut-il savoir se défendre. Réellement.
Et pas se contenter d'une manif protestataire annuelle sur le thème "on peut s'organiser toutes seules, pas besoin des mecs".
Les cours d'autodéfense, c'est pas fait pour les chiens.
Et elles doivent pas être nombreuses, celles qui ont participé à cette marche non mixte au nom de leur "autonomie", à avoir appris comment se défendre en cas de pépin.
#Organisées #MaisPasTrop ...
(non j'suis pas machiste, ni féministe : antisexiste. Et pragmatique ^^)
(ben oui les Fées c'est pragmatique, qui l'eut cru hein :P)
Je n'ai jamais eu de problèmes graves, mais rien que dans les deux dernières semaines, deux anecdotes : un mec qui s'arrete en bagnole à côté de moi dans une zone indus, pretextant un renseignement puis me lachant plus avec question sur ma nationalité, les italiennes c'est les plus belles, viens boire un café, et que je recule pour t'accoster encore, t'as un copain etc... (sueur) et une autre fois j'allais me promener dans un petit bois pendant que mon mec faisait son heure de vélo dans le coin, et là une bande de mec " eh t'es toute seule ?" etc (suite de la marche un peu "stressée" en terme de détente sportive, sur mes gardes jusqu'à ce que je retrouve mon mec, tout en me disant arretes d'être parano etc)
Que ce soit une approche partant d'un véritable compliment ou juste un aboiement lié à une stimulation du cerveau primaire, on est jamais sûre de la suite. Si l'on répond en souriant, pour remercier, ou que l'on dit un mot, la plupart du temps s'ensuit un truc chiant où tu dois justifier de ne pas vouloir boire un café, parler, coucher, alors même que tu lui plais ! (...) Etre agréable est plus une manière d'éviter le conflit, d'encourager l'harmonie générale, mais n'a rien d'une joute entre deux personnes libres.... :s
Sinon, etre désagréable est en général mal reçu, et tu peux t'attendre à te faire insulter etc. Peu osent cette attitude, en tous cas en étant seule. Pourtant, la plupart des interpellations ne font pas du tout l'effet d'être merveilleuse, admirée, séduisante , respectée, raisons pour lesquelles on pourrait penser qu'un homme approche une femme. On sent soit que l'on correspond aux critères et que l'on devient un objet desirable, soit que l'on est dans un bon jour niveau aura et que l'on devient un objet désirable, et dans tous les cas l'oppression vient du fait qu'un objet est à priori à disposition, s'achète, se négocie, mais se séduit rarement et bénéficie rarement d'une conversation équilibrée.
La marche féministe en question dans cet article est peut être une idée médiocre, en attendant, je trouve ça plutot bien que des actions, même maladroites, opposent quelque chose à ce malaise. Ce petit comité ne fais de tord à personne et se fait certainement maigre étendard d'une foule de femmes habituées à marcher tête baissée lorsqu'elles se sentent trop moche ou trop belles pour avoir droit au respect.
Les hommes ne sont pas épargnés par les problèmes, c'est sûr, mais au niveau de la fréquence je pense que c'est un quotidien beaucoup plus feminin. Et les soucis viennent en grande majorité des hommes (mais pas que).
Plus de douceur, si seulement, juste un peu...
C vrai que je ne vois pas moi non plus pourquoi cela fait polémique une marche de femmes seules!!
A conszerver, à améliorer et à COMPLETER!! Toujours et encore. Printemps de la Jupe et du respect se penche sur ce sujet et fait réfléchir les jeunes! Ces futurs citoyens adultes qui éduqueront des jeunes qui seront citoyensetc... Pour cette bonne "lutte", tous ensemble! allez consulter le site SVP!
- le visé : "ouin, vous faites passer les hommes pour des victimes, c'est pas bien, moi je suis gentil" Bah et alors, si t'es gentil, pourquoi tu te sens visé ?
- le concerné discipliné : "Ouais, moi aussi je me fais emmerder, et alors, je fais pas tout ce bordel hein, c'est pas si grave" Et par qui, tu te fais emmerder ? par des femmes en rut qui veulent ton 06 ? Non ? Par des hommes, toi aussi ? ah tiens !
- Le confiant : "vazy, fais pas chier, fais-le le regard-qui-tue, on t'emmerdera pas, moi personne m'emmerde" Oui, quand on se fait emmerder, c'est notre faute. On est au courant, on nous dit ça chaque fois qu'on va porter plainte pour viol.
- le gravement lésé : "ouah, c'est non-mixte, c'est tro-tinjuste, bande de sexistes !" Oui. Des fois, la vie est injuste. On sait. On pourrait te donner des cours de vie injuste. On a 5000 ans d'expérience.
- le qui-sait-mieux : "Oui, vous avez raison, mais vous ne faites pas ce qu'il faut, je vais vous expliquer. Il manque juste "stupides femelles" à la fin, et ce sera parfait.
Et puis au milieu de ces commentaires de brise-ovaires mal élevés, heureusement, il y a quelques féministes, de plus en plus indispensables.
C'est vraiment la War Against Women partout.
Je suis surpris. Je suis un homme. Je n ai jamais eu de comportement agressif envers une femme. Mais il m est arrivé d aborder une femme dans la rue pour lui proposer de prendre un verre par exemple parce que j ai été séduit par sa beauté ou sa prestance ou les deux peu importe... On m a très souvent répondu non mais il est arrivé parfois le contraire...Il ne s agit la ni de sexisme ni d attitude de prédateur sexuel mais de l attitude d un homme qui croise la route d une femme et qui souhaite en apprendre plus sur elle dans une approche classique de séduction. En quoi est ce sexiste? Ma question est la suivante: Jusque ou définissez vous une attitude sexiste d une attitude de séduction normative?
Parfois on m'envoie chier et parfois on me répond tout sourir, mais c'est un exercice difficile, passionnant et sur lequel on apprend beaucoup de soi même.
Pour apprendre à parler au femmes, y'a qu'une manière, y aller, avec respect certes.
Vous avez le droit de vous en plaindre, mais je ne vois pas bien ce que vous pouvez faire pour changer ca. Etre fille c'est très différent d'être un homme, faut s'y faire. D'ailleurs je connais peu de filles qui voudraient être mec. Parce que c'est pas facile tout les jours.