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Centrifugeuse de visionnage, épisode 9

En ces temps de diète cinématographique, un peu de junk food cinématographique fait du bien. Inutile de se mentir.

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Taken 2 de Olivier Mégaton

Luc Besson, ou la mise à mort de tout suspense et de toute suspension d’incrédulité. Quoi qu’il arrive, on sait que le personnage de Liam Neeson s’en sortira parce-qu’il-est-trop-fort-et-qu’il-compte-trop-bien. Le tout est juste de savoir combien d’enfoirés de bad guys vont devoir clamser pour que la gentille petite famille puisse prendre son petit déj’ tranquille. Même pas drôle, sauf quand il essaie de jouer la carte de l’iconique, le film consterne mollement. Le saviez-vous ? A Istanbul, le jet de grenades sur les toits se pratique paisiblement.

Insensibles de Juan Carlos Medina

Trois premières scènes monstrueuses, des intentions grosses comme ça, un casting solide, une réalisation au cordeau… et des énormes ficelles narratives pour faire le lien. A force de brasser des concepts passionnants mais foutrement denses, Medina finit par les imbriquer de force, quitte à se noyer dans des ellipses bancales. Dommage : en voulant aller trop vite, il réduit de fait tout impact émotionnel à une portion congrue. Insensibles est néanmoins porteur de promesses cinématographiques souvent formidables, à défaut d’être toutes tenues.

Abraham Lincoln vs Zombies de Richard Schenkman

Contre toute attente, la copie du studio The Asylum défonce l’original de ce gros nase de Timur Bekmambetov. Au moins, la connerie du postulat de départ est complètement assumée, et même avec trente figurants maximum pour chaque scène d’action, le résultat est toujours moins ringard que son modèle. L’artisanat l’emporte contre l’industrie. Prends ça, Mitt Romney.

Harold’s going stiff de Keith Wright

La dépendance, ce douloureux problème. Plus engageant qu’un énième discours politicien sur le sujet, ce tout tout tout petit film anglais réunit une infirmière obèse en manque d’amour et un petit vieux indolent gagné par la “raideur“, en fait une sorte d’épidémie zombiesque comme il y en a tant ces jours-ci. Ces deux corps ingrats, sublimés par leur rapprochement, s’ébrouent dans une parabole sociétale qui s’emmêle franchement les pinceaux dans le dernier acte. Mais la curiosité vaut quand même le coup d’œil.

ATM de David Brooks

Trois gros connards de traders arrogants se retrouvent bloqués dans le local d’un distributeur de billets par un gros sociopathe en anorak planté à l’extérieur. Particularité ? Nos héros sont plutôt lâches, un peu cons, font absolument n’importe quoi et aggravent leur sort à chaque tentative de fuite. Comme le tout est correctement réalisé, c’est presque rigolo à regarder.

Yakuza Weapon de Tak Sakaguchi et Yudai Yamaguchi

Les productions gore et connes du studio japonais Sushi Typhoon sont de plus en plus insupportables – à l’exception du Cold Fish de Sono Sion, mais là, c’était quasiment un accident industriel. Torché en DV avec une palanquée d’acteurs tous plus mauvais les uns que les autres, Yakuza Weapon ne se regarde d’un bout à l’autre qu’à la grâce de sa VF cataclysmique, rémanence en plus hardcore des mythiques doublages de Ken le Survivant.

Crave de Charles de Lauzirika

Aiden est un mec trop ouf dans sa tête : il aime bien prendre des photos de scène de crime, et des fois, il s’imagine en train de tuer les gens qui l’emmerdent. Il raconte ça au personnage joué par Ron Perlman, qui lui répond que ça n’a rien d’original, que c’est même so nineties. En dépit de cette lucide mise en garde, le film dure encore une heure et demie.

 


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