Ses membres n’ont certes ni barbe grise ni titres d’élus à faire valoir, mais ont cependant beaucoup de choses à dire contre le désastre programmé que constitue le Lyon-Turin.
Ce chantier est malheureusement bien plus qu’une « entourloupe » sur les chiffres de son coût, ou la énième illustration des collusions d’intérêts dans ce genre de méga-projets.
Comme vous pourrez le lire sur notre blog, le Lyon-Turin c’est aussi : 15 ans de travaux, c’est-à-dire de circulation de camions chargés de déblais (360 par jour en moyenne) pour certains avec de l’amiante, l’équivalent de 12 pyramide de Kéops de déblais à stocker côté français, l’assèchement de versants entiers (sources drainées par les tunnels), le bétonnage irrémédiable de terres agricoles.
Les premiers travaux (descenderies de reconnaissance en maurienne) et les procédures d’Enquête d’Utilité Publique ont déjà démontré le mépris total du maitre d’oeuvre RFF pour les populations habitant sur le futur tracé.
Les « élites » qui ont décidé depuis longtemps de faire ce projet s’assoient ostensiblement sur tous les rapports défavorables, même émanant d’institutions étatiques (Autorité Environnementale, Cour des Comptes…), et encore plus sur les indignations citoyennes sagement exprimées lors de la dernière enquête publique de l’hiver 2012.
Un désastre donc, mais pour quoi ? Pour continuer à faire passer plus de marchandises (d’ailleurs inexistantes aujourd’hui d’après les statistiques officielles, mais passons, ce projet n’est pas vraiment fait pour être utile ou rentable, encore moins pour « mettre les camions sur les trains » la bonne blague, mais pour fabriquer ex nihilo sales boulots pour quelques ouvriers, et mega profits pour les groupes de BTP) toujours plus vite, dans des trains roulant au nucléaire et pas particulièrement silencieux, pour que la concurrence entre les peuples et l’épuisement des ressources continue de plus belle, et prolonger de quelques années de plus l’illusion absurde de la Croissance, pour faire de l’acharnement thérapeutique sur notre projet de société qui a bien prouvé, qui prouve chaque jour un peu plus, combien il est mortifère pour les humain.e.s et ce qui les entoure.
« le Lyon-Turin c’est une vision », disait hier encore un de ses promoteurs.
C’est effectivement une vision, une illusion, une croyance dans le Mythe de la croissance matérielle infinie dans un monde fini, qui nie sur son passage destructeur toute possibilité d’une économie locale, décente, à taille humaine.
L’enjeu du Lyon-Turin va donc bien au-delà de son inutilité économique prouvée, de son coût pharaonique (les dernières estimations réalistes sont actuellement à 30 milliards au total, que nous paierons toutes et tous en regardant fermer écoles, hopitaux, lignes non rentables et autres désuets services sociaux) et de ses nuisances durables dans les vallées alpines.
Est-ce qu’on veut vraiment saccager la montagne pour continuer d’y faire passer ces foutus containers (qui contiennent quoi, d’ailleurs??), et faire gagner une petite heure aux business-men pressés entre Lyon et Turin ??
Ou est-ce qu’on arrête le délire et qu’on s’ouvre d’autres possibilités de vie ??
Les italien.ne.s en lutte du mouvement NoTav se posent ces bonnes questions-là, et leur lutte constitue déjà une piste de réponse, en tout cas quelque chose d’un peu plus enviable et joyeux que de regarder passer les marchandises dans un corridor industriel.
Le collectif notav-savoie va en tout cas continuer à porter ces questions politiques sur la place publique, et particulièrement auprès des habitant.e.s concerné.e.s par le tracé, sur les 200kms entre avant-pays savoyard, nord-Grésivaudan et Maurienne.
A bientôt j’espère,
Thibault pour notav-savoie

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ne tombons pas dans les égos, cette petite passe d'armes ferait trop plaisir aux promotteur du lyon turin . L'-important est qu'a 95 % LES POINT DE VUE DE TOUT LES OPPOSANTS SOIT LES MEME ET C'EST LE CAS, APRES LIBRE A CHACUN DE LES PROMOUVOIR COMME BON LUI SEMBLE, SAUF CI LA FACON D'AGIR COMPROMET LES CHANCES ET PRETE LE FLANC A NOS ADVERSAiRES IL Y A 15ans que je me bat contre cette abération qu'est le lyon turin je me permet cette petite" morale" ayant obtenue avec trois franc six sous et une équipe de 10 citoyens lambda le report( au cas ou le lyon turin passerait a la motte servolex) de son trace ce lui- ci devant passer presque au centre ville,nous avons obtenu contre la volontee de Besson qu'il passeau fond des marais .. De grace penser a l'intéret collectif vous en aurrez bien bessoin car en face? vous avez la puissance de l'argent et des politiques qui ne sont pas des enfant de coeurs cordialement (' leçon d'orthografe s'abstenir merci) A TAMBURINI
Non pas seulement parce qu'elle le juge utile,ou parce que le développement économique de la région permettra par ricochet de financer tout ce qui vous semble plus important,mais aussi et surtout parce que cette majorité de citoyens refuse maintenant le dictat de la pensé que vous tentez insidieusement d'incruster dans son cerveaux.
Et qui paie les factures "pharaoniques" de toutes vos actions et recours en justice si ce n'est ce même contribuable a qui vous essayez de faire croire que vous seul savez comment bien utiliser l'argent publique??
L'ennemi (pour reprendre vos termes) de ma région est davantage le centralisme pratiqué par Paris que son propre développement économique!
Quel dommage que vous ne mettiez pas au service de cette vrai cause vos talents d'orateurs indéniables et votre détermination exemplaire...
Dire que pendant ce temps la,mon argent de pôvre Lyonnais est programmé pour financer un métro tout neuf parcourant la moitié de l'ile de France,des jeux Olympiques a Paris,une expo universelle "Capitale" etc etc
Ou comment l'expression" se tirer une balle dans le pied" prend tout son sens...
A peu près au même moment, en 2001, se sont produits deux graves accidents dans deux tunnels alpins d'importance: le tunnel du mont-blanc (entre la France et l'Italie) et celui du grand-saint-bernard (entre la Suisse et l'Italie). A cette même période a émergé, en France et en Italie, l'idée d'un tunnel ferroviaires dit "de base" (car circulant en fond de vallée) entre Lyon et Turin. En Suisse, cet accident a renforcé dans l'opinion le bien fondé des deux nouveaux tunnels, prévus depuis 1992 déjà, au Gotthard et au Lötschberg, et censés permettre le report du trafic des marchandises à travers les alpes de la route au rail.
17 ans plus tard, le constat est sans appel et malheureusement implacable: côté suisse, les deux tunnels sont terminés et opérationnels, côté français et italien, on brasse de l'air, on n'avance pas, c'est la gabegie habituelle. Les tunnels suisses auront coûté 30 milliards, financés entièrement par la petite confédération seule, au budget annuel pourtant bien moindre que la France et l'Italie réunis (sans parler de l'UE). Sans un centime d'aide de l'Europe qui bénéficie pourtant grandement de cette infrastructure.
On n'arrive soit-disant pas à trouver l'argent pour le Lyon-Turin. L'exemple suisse montre que ce n'est pas une question d'argent, mais de priorité politique. Or la volonté manque pour soutenir le trafic de transit par le rail, alors que lorsqu'il s'agit d'autoroutes et de camions, là les choses se font, et vite.
Ma conviction est que sans une conjonction heureuse de dirigeants politiques français et italiens engagés, qui s'entendent sur le sujet, arrivant au pouvoir en même temps, et d'une période de bonne santé budgétaire, ce projet n'arrivera jamais à sa fin, et ce sera un triste gâchis. Entre deux pays champions du monde de l'esbroufe et des grands discours, mais ou il n'y a plus personne lorsqu'il s'agit de faire plutôt que de dire, quel espoir ?
Les opposants savoyards et piémontais au projet se trompent de combat. Mieux vaut un trafic ferroviaire bien organisé et pensé bien en amont des alpes que la prolifération anarchique du transit routier sur des autoroutes déjà bien chargées. Oublient-ils que la pollution atmosphérique serait bien moindre si les camions disparaissaient de leur vallée ? Ils mettent en avant une autre vision de la société, qui même si on y adhère ne remettrait nullement en cause le besoin de traversées alpines performantes et moins polluantes. Bien sûr dans ce genre de grand projet le paradoxe est qu'on a toujours peur du résultat, même lorsque l'existant est particulièrement mauvais. Heureusement, ils peuvent pour se rassurer aller voir l'exemple suisse, ou l'acceptation populaire des deux tunnels de base, côtés nord et sud est très bonne. Et les responsables du projet Lyon-Turin, eux, peuvent aller prendre une leçon de planification et d'execution auprès d'AlpTransit, la société suisse qui a mené à bien ces deux gigantesques chantiers.