La bonne surprise est venue du groupe Entorse avec la pièce Accidens. Si l’imaginaire de départ pouvait sembler relativement pauvre (tapis et costume blancs, atmosphère post-apocalyptique, tentative de lutter contre une gravité plaquant l’interprète au sol), la qualité du traitement chorégraphique, sonore et visuel de l’ensemble a hypnotisé plus d’un spectateur.
Samuel Lefeuvre, l’interprète, est complètement disloqué, prostré, il essaie peu à peu de s’affranchir de cet environnement, de se déplier. Avec des airs, parfois, de Jean-Baptiste André, dans le solo que lui a composé Christian Rizzo, Comme crâne, comme culte, dans lequel il tentait, en combinaison de motard, de se mouvoir après un accident.
Il est désormais peu fréquent d’être surpris par des manières de bouger, de réinventer le mouvement ; Samuel Lefeuvre travaille l’espace autant que son corps et se fige parfois, comme pour ce tableau stupéfiant où il se transforme en statue recroquevillée sous un nuage de fumée menaçant.
Finalement, malgré les doutes du début et quelques tics (passages au noir nombreux, ambiance « dark » très appuyée), Accidens est une pièce saisissante qui plonge le spectateur dans un espace et un temps suspendus, nous montrant un homme seul face à la catastrophe.
Jusqu’au 22 septembre, au CCN de Rillieux-la-Pape dans le cadre de la Biennale de la danse de Lyon

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