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L'Université Lyon 2 à la sauce Mayaud

Trois mois après son élection à la présidence de Lyon 2, Jean-Luc Mayaud expose sa vision de l’université lyonnaise. Entre besoins de financements actuels, affaires héritées du passé et projets à venir, le président avance avec prudence.

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Crédit photo : Pierre AUGROS / Le Progrès / Maxppp

« Nous voulons trouver les moyens de nos ambitions ». Elu à la présidence de l’Université Lyon 2 en avril dernier, Jean-Luc Mayaud présentait mardi 10 juillet les grandes orientations de son mandat, en voulant tout d’abord se désolidariser des équipes qui l’ont précédé.

 

Les « bizarreries » du passé

Crédit photo : Serge Tanet, Université Lyon 2

Pour ce professeur d’histoire, de formation, il s’agit de faire place nette. Jean-Luc Mayaud n’a pas hésité à lancer quelques piques, évoquant les « bizarreries de la gestion financière du passé ».

Dans le viseur : l’affaire du Centre Jacques Cartier, un organisme longtemps rattaché à Lyon-2, spécialisé dans les partenariats avec le Québec. À la suite de la séparation des deux entités en 2010, le centre réclame à l’Université le versement de près de 1,5 million d’euros, une somme pour majeure partie issue de subventions des collectivités locales, très généreuses avec le centre.

En avril, Lyon-2 a déposé une plainte contre X pour « détournement de fonds publics ». D’après Jean-Luc Mayaud la procédure « suit son cours » et un juge d’instruction aurait été désigné.

La LRU et son pouvoir de police « utile »

Durant son mandat, le nouveau président ne manquera pas de suivre l’action du nouveau gouvernement socialiste, qui a récemment affirmé sa volonté de réformer la LRU d’ici début 2013, sans toutefois remettre en cause l’autonomie des universités.

Il porte un jugement ambigu sur cette loi de 2007 emblématique du quinquennat Sarkozy, à laquelle il s’est longtemps opposé :

« Personne ici n’est pour la LRU telle qu’elle a été pensée, c’est-à-dire comme une course à la compétition, qui me heurte profondément. Mais la loi existe, nous devons maintenant nous adapter et faire au mieux avec cette loi dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’est pas tout à fait équitable ».

 

La LRU attribue notamment de nouvelles compétences aux présidents d’université, dont un pouvoir de police élargi, une mesure vivement critiquée. Là encore, Jean-Luc Mayaud avance avec prudence :

« Je n’ai pas renoncé à ce pouvoir comme certain me l’on demandé avant mon élection. Cette compétence peut s’avérer utile dans certaines circonstances ».

 

Les chantiers ne manquent pas pour ce véritable maire à la tête d’une cité de près de 30 000 étudiants et 3000 salariés. Et, comme pour les collectivités, les questions financières sont au centre de ses préoccupations.

 

« L’Etat a une dette à notre égard »

« Nous comptons sur des nouveaux financements », a-t-il expliqué. Des investissements nécessaires pour mener à bien la modernisation de la fac des Berges du Rhône ou la création d’un véritable campus Porte des Alpes. Le site de Bron pourrait en effet bientôt accueillir une nouvelle bibliothèque, ainsi que 400 logements sociaux étudiants.

L’argent devra provenir « de l’Etat et des collectivités », selon un schéma classique, a précisé le président de Lyon 2, tout en indiquant qu’il n’était « pas non plus hostile à des soutiens privés ».

Autre axe de travail : l’obtention des financements publics promis dans le cadre de la loi LRU de 2007, dont tous les engagements n’ont pas été tenus :

« Nous devions bénéficier de 30 postes supplémentaires, nous n’en avons reçu que 10. L’Etat a une dette à notre égard et nous attendons qu’il l’honore ».

 

Copiner avec Saint-Etienne et… fusionner les filières

Parallèlement à cette hausse des recettes, l’Université devra travailler sur sa « maîtrise des dépenses », avertit néanmoins Jean-Luc Mayaud. Principale mesure envisagée : le rapprochement avec les autres établissements de la région.

Depuis 2007, l’Université de Lyon, devenue par la suite Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES), regroupe différents établissements de Lyon et de Saint-Étienne. Le mouvement devrait être approfondi :

« Il s’agit de mutualiser des enseignements pour éviter les doublons et réaliser des économies d’échelles ».

Aucune précision cependant sur les filières concernées. Alors que le président déclare que « des choix devront être faits dans l’offre de formation et de professionnalisation », certaines matières pourraient ainsi être regroupées dans une seule ville ou un seul établissement.

Article modifié le 12 juillet : André Tiran a été élu à la présidence de Lyon 2 en décembre 2009,  soit au moment où le Centre Jacques Cartier se détachait de l’université. Il a lui même déposé la plainte contre l’organisme, juste avant l’élection de Jean-Luc Mayaud.

 


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