Le général De Gaulle, président du Conseil, en visite à Lyon : bain de foule, photographie, Georges Vermard, 5 octobre 1958. Bibliothèque municipale de Lyon, n° inv. P0702 B05_19 101 08602 © Musées Gadagne_Georges Vermard
Et il n’est pasinutile de voir comment nos ancêtres rivalisaient déjà de courbettes en tout genre pour plaire au roi.Disséminés dans toutes les salles du musée d’histoire de Lyon (n’hésitez donc pas à opter pour une visite guidée !), les tableaux et textes de cette exposition rappellent que le visage du roi était bien peu connu, sinon par les pièces de monnaie.
Sanctifié au Moyen-Âge (il soignait les malades en les touchant) puis césarisé (reçu avec les fastes dignes de la Rome antique) à la Renaissance, le roi entre en ville triomphalement. La cité se pare de décors gigantesques masquant son identité et se dissout ainsi dans l’absolutisme royal, de Charles VI (1389) à Louis XIV (ensuite les Bourbons se terrent à Versailles).
En s’endettant parfois durant une année, la ville obtient notamment le droit d’accueillir des foires (dès 1420), elle reçoit les banquiers florentins, organise des manifestations sportives, donne l’une des toutes premières représentations de comédie italienne (La Calandra de Bibiena en 1548).
Bien plus tard, Napoléon se fendra d’une lettre énamourée lors des Cent Jours :
« Lyonnais je vous aime ! »
Il renoue également avec l’ostentation des entrées royales de l’Ancien régime pour asseoir sa légitimité, puis, industrialisation aidant, Napoléon III arrive dans la ville en bateau et en train à vapeur !
Au XXe siècle, les visites des dirigeants sont aussi rapides que l’éclair, les voitures ont remplacé les chaises à porteurs, mais les chefs d’État aiment toujours rencontrer leurs administrés, en témoignent la photo du bain de foule place des Terreaux de Charles de Gaulle en 1958 ou celle de la table ronde impromptue de Jacques Chirac à Vaulx-en-Velin en 1995.
Un siècle plus tôt, le président Sadi Carnot avait été moins bien accueilli. Il fut assassiné rue de la République en 1894.
Par Nadja Pobel
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