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A Lyon, les 30 km/h ne seront pas responsables de l’augmentation de la pollution

Le passage de Lyon en ville 30 km/h va-t-il augmenter la pollution de l’air ? C’est une hypothèse évoquée notamment par les contradicteurs de cette limitation de vitesse, à la suite de la publication d’une étude du Cerema. Ce centre d’études a depuis précisé son propos.

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A Oullins, toute la ville a été limitée à 30km/h. ©DD/Rue89Lyon

C’est un imbroglio qui a peut-être donné de faux espoirs à certains à Lyon, qui ne veulent pas voir la vitesse des voitures limitée à 30 km/h. Alors que Paris amorçait son passage en « ville 30/km », plusieurs articles du Point, ou de LCI notamment, ont pointé les soi-disantes contradictions environnementales de cette mesure.

En se basant sur une étude du Cerema (centre d’étude et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), ils indiquent que la pollution de l’air pourrait augmenter avec une baisse de la limitation de vitesse. Selon les courbes fournies par l’étude, un véhicule polluerait davantage à 30 km/h qu’à 50. 

A Oullins, toute la ville a été limitée à 30km/h.Photo : DD/Rue89Lyon

Ville à 30 km/h : une interprétation trop rapide du rapport

Dans la Métropole de Lyon, où les écologistes plaident pour un abaissement généralisé de la vitesse de circulation, la nouvelle semblait tomber assez mal. Le vice-président de la Métropole de Lyon en charge de la voirie et des mobilités actives, Fabien Bagnon (EELV), venait d’annoncer le passage de Lyon en ville 30 km/h pour 2022. Cette dernière doit suivre ainsi le chemin d’Oullins, de Poleymieux-au-Mont-d’or et Fontaine-Saint-Martin. Ecully et la Mulatière ont aussi annoncé leur volonté d’abaisser les limitations de vitesse. Cette contradiction, soulignée par Lyonmag, risquait de faire mauvais effet.

Sauf que… Le centre d’étude, placé sous la tutelle du ministère de la transition écologique et du ministère de la cohésion territoriale, est depuis revenu sur son rapport intitulé « Émissions routières des polluants atmosphériques – courbes et facteurs d’influence. » Cette institution, connue pour ses analyses annuelles sur l’évolution de la circulation sur la Métropole de Lyon, a précisé son propos.

« Si les conclusions de ce rapport sont utiles à l’évaluation de projets d’infrastructures et de transports ou pour mieux comprendre des mesures visant à améliorer la qualité de l’air, en revanche, elles ne permettent pas d’évaluer des politiques publiques de mobilité telles que les mesures de réduction des vitesses en milieu urbain (zone 30 par exemple) », indique-t-il.

A Lyon, le problème n’est pas les 30 km/h, mais les bouchons

Il développe : le rapport cité modélise les émissions « brutes » moyennes des véhicules selon des cycles de conduites variés. Il ne prend pas en compte les phases de congestions, avec des phases d’accélération et de décélération, sur les différents environnements urbain, interurbain et autoroute. Autrement dit, si la pollution est supérieure en ville, la faute n’en revient pas a priori à la vitesse. Mais plutôt aux bouchons et aux accélérations et décélérations qu’ils entrainent.

« Un trafic « heurté » ou congestionné est bien plus émissif qu’un trafic régulier et apaisé. En milieu urbain, les phases d’accélération ne peuvent être évitées : arrêt aux intersections, ralentissements et en conséquence accélérations », indique le Cerema.

Selon lui, l’enjeu est donc de limiter « l’intensité » des phases d’accélération. Or, sur ce point, mieux canaliser le transit de certains axes avec la mise en place des 30 km/h pourrait être bénéfique. Las, les opposants pourront toujours revenir sur la problématique des bouchons lyonnais.

Cette dernière ne devrait pas être réglé par la mesure. A moins que celle-ci ne force des automobilistes à laisser leur auto au garage.


#30 km/h

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