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Grève chez un transporteur à Saint-Pierre-de-Chandieu : « Ça va durer, on a la tête dure »

Depuis le 18 décembre, une centaine de salariés du transporteur Kuehne+Nagel à Saint-Pierre-de-Chandieu, au sud-est de Lyon, sont en grève. Prime, sanctions abusives : les grévistes ne comptent pas revenir au travail tant que leurs revendications n’auront pas été entendues.

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Le piquet de grève installé devant le site du transporteur Kuehne+Nagel à Saint-Pierre-de-Chandieu. ©DR
Le piquet de grève installé devant le site du transporteur Kuehne+Nagel à Saint-Pierre-de-Chandieu.

Quelques bouts de palette dans un brasero pour se tenir chaud sous un barnum rouge floqué de la CGT. Devant le site Kuehne+Nagel de Saint-Pierre-de-Chandieu, entreprise de logistique et du transport routier, des salariés sont venus tenir un piquet de grève dès quatre heures du matin, jeudi 18 décembre.

Depuis une semaine, « 75% des 176 titulaires » sont en grève selon Djamila M’Khoukh, déléguée CGT du personnel. Ce qui impacte directement la livraison de marchandises pour les clients à l’approche de Noël, en particulier le groupe Carrefour.

Si la CGT a lancé le mouvement, les syndicats Force ouvrière, CNT et CFTC sont aussi de la partie. « Les salariés sont déterminés, c’est une grève qui va durer, assure Djamila M’Khoukh. Notre directeur a la tête dure, mais on a la tête deux fois plus dure. »

Grève à Kuehne+Nagel : « Nous ne sommes pas près de signer un accord »

En tête de leurs revendications : la suppression d’une prime de fin d’année de cent euros. « Pour reprendre le travail, nous demandons à ce qu’elle soit relevée à 500 euros », soutient la déléguée syndicale. Mais la suppression de cette prime a surtout été la goutte d’eau pour les salariés qui dénoncent la détérioration de leurs conditions de travail depuis plusieurs mois.

« La direction nous a demandé de cesser d’utiliser des outils de manutention sur certains chantiers, pour gagner en productivité. Mais ces outils aident à limiter les troubles musculo-squelettiques », s’indigne-t-elle. Elle mentionne aussi le recours à de nombreux intérimaires pour faire tourner le site, environ 80 selon elle. Les grévistes demandent aussi à la direction de rétablir les postes des « animateurs », qui étaient chargés de seconder les chefs d’équipe.

Pour évoquer ces sujets, une première rencontre avec le directeur régional de Kuehne+Nagel s’est tenue lundi 22 décembre, suivie d’une deuxième le 23 décembre. « Nous ne sommes pas près de signer un accord », souffle Djamila M’Khoukh, insatisfaite des propositions faites par son directeur. Les syndicats ont envoyé une contre-proposition dans la foulée. Contacté, le transporteur Kuehne+Nigel a indiqué n’a pas souhaité « commenter la situation ».

Alors que la grève risque bien de se poursuivre pour une durée indéterminée, une partie de l’activité a été délocalisée à Saint-Quentin-Fallavier (Isère) par la direction.


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