À l’occasion de la journée internationale des migrants du 18 décembre, plusieurs collectifs, associations et syndicats appellent à une manifestation. Elle aura lieu jeudi à 18h, place Guichard (Lyon 3e).
« On étudie ici, on travaille ici, on paye nos impôts… Pourtant on nous traite plus que jamais comme des ‘indésirables’ ! », écrivent les organisateurs et organisatrices dans un communiqué.
Parmi les nombreuses revendications figurent « l’ouverture des guichets en préfecture », « l’abrogation de la loi ‘immigration’ de Gérald Darmanin et de la circulaire de Bruno Retailleau » et la « régularisation immédiate de toutes et tous ».
Une manifestation contre les retards des titres de séjour à Lyon
La manifestation vise à s’opposer à « la dématérialisation, la déshumanisation, la casse et la privatisation des services publics ! ». À Lyon, les délais pour obtenir un titre de séjour ou son renouvellement sont très longs. Selon les derniers chiffres de la préfecture, l’attente est en moyenne de 200 jours. Parfois cela prend plusieurs années. La faute, entre autres, à un manque de moyens. Les manifestant·es exigent donc aussi un « budget à la hauteur de nos besoins » et que cesse « la casse des services publics ».
Les retards de la préfecture sont régulièrement pointés du doigt par les collectifs, comme le Collectif de soutien aux réfugié·es et migrant·es Lyon-69, la Cimade, le collectif Soutiens/Migrants Croix-Rousse… signataires de l’appel à la manifestation. La justice a également épinglé, à plusieurs reprises, les services de l’État.
Pour rappel, notre média documente depuis plusieurs années les problématiques liées à la dématérialisation et à l’absence de guichets, mais également les conséquences de ces retards sur la vie des personnes en attente.
Cra, Présomption de minorité…les droits des migrants en jeu
Les organisateurs de la manifestation du 18 revendiquent aussi la « fermeture des centres de rétention administrative (Cra) ». Ces lieux enferment les personnes étrangères qui font l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) de moins d’un an, d’une décision d’expulsion ou d’une interdiction judiciaire de territoire français. Les conditions de « rétention » y sont particulièrement difficiles, et les lieux restent peu contrôlés.
Enfin, la mobilisation portera sur le sujet du « respect de la présomption de minorité et la mise à l’abri des personnes mineures, isolées ou non ». À Lyon, la situation est critique : plus de 280 mineurs isolés survivent dans des conditions précaires au campement des Chartreux. La nuit, certains ont réussi à trouver refuge dans l’église Saint-Polycarpe (Lyon 1ᵉʳ) face au froid.
Nationalement, une proposition de loi visant à protéger les mineurs isolés et à lutter contre le sans-abrisme a été adoptée le 11 décembre, en première lecture à l’Assemblée nationale. Elle crée une présomption de minorité pour les mineurs étrangers non accompagnés sur le territoire français. Une victoire pour les collectifs mobilisés, qui doit encore être concrétisée. La proposition devant passer dans les mains du Sénat.
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