Le 8 juillet, le tribunal administratif de Lyon a annulé l’arrêté préfectoral qui autorise notamment l’extension estivale de la période de chasse du blaireau européen, prévue initialement du 15 mai jusqu’au 15 août.
Après de nombreux recours judiciaires des associations et de leur action sur le terrain, la justice suspend pour la première fois la chasse en cours de saison, rendant l’interdiction immédiatement effective.
« On est très content de cette décision, surtout que l’annulation du tribunal repose sur une insuffisance d’éléments factuels pour justifier la période complémentaire de chasse », réagit Anthony Chane, président de la FNE du Rhône.
Un combat de longue haleine pour les associations
La durée de chasse au blaireau s’étend généralement de début septembre jusqu’au 15 janvier. Cette prolongation saisonnière autorisait la réouverture de la chasse dès le 15 mai jusqu’au 15 août pour le département du Rhône.
Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, à ce jour, cinq départements, l’Allier, le Cantal, la Loire, le Puy-de-Dôme et le Rhône, continuent à prendre des arrêtés préfectoraux autorisant cette période complémentaire de la chasse au blaireau. Cela fait de l’Auvergne-Rhône-Alpes une des régions où ce délai supplémentaire est le plus appliqué.
Cette année, par la mobilisation des associations, le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a également annulé l’arrêté préfectoral autorisant la période complémentaire de chasse au blaireau dans l’Allier.
Protégé en Europe, chassé en France
Dans plusieurs pays européens, le blaireau européen bénéficie d’un statut d’espèce protégée. En revanche, en France, il est classé parmi les mammifères sauvages chassables et n’est ni considéré comme nuisible, ni protégé.
Les associations comme la FNE Auvergne-Rhône-Alpes, FNE Rhône, la LPO Auvergne-Rhône-Alpes et One Voice, alertent sur la menace que représentent à la fois la prolongation de cette période de chasse, et la méthode utilisée pour tuer les blaireaux, appelée « vénerie sous terre ».
Cette pratique consiste notamment à lâcher des chiens à l’entrée des terriers pour effrayer les blaireaux. Une fois localisés, les chasseurs frappent les tunnels à coups de pelle, les extraient à l’aide de pinces métalliques, puis les abattent au fusil.
En attendant, la lutte continue pour les associations environnementales afin de protéger cette espèce. « On se bat pour arrêt total de la période complémentaire », affirme Anthony Chane.
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