Mercredi 18 juin, une quinzaine de personnes finissent de faire leurs bagages dans l’ex-école Gilibert. Celles-ci devraient dormir à l’hôtel ce soir, grâce à une prise en charge de la Ville de Lyon.
Le bâtiment est occupé depuis novembre 2024 par des familles sans-abri, et a abrité jusqu’à 70 personnes, dont 45 enfants. Le bâtiment était expulsable à partir du 20 juin suite à une décision de justice. « Les familles ont été prises en charge au compte-goutte par la préfecture ces dernières semaines et il ne restait plus que quatre ménages que la Ville a accepté de mettre à l’abri », détaille Juliette Murtin, des collectifs Jamais sans toit et Solidarité femmes à la rue.
Un début de réconciliation de la Ville et de la préfecture autour de l’ex-école Gilibert ?
Le 16 mai dernier, le collectif et l’adjointe à la Ville de Lyon, Sophia Popoff (Les écologistes), avaient été reçus en préfecture sur ce sujet. Alors que les relations entre la Ville de Lyon et la préfecture sont plus que tendues depuis plusieurs années sur la question de l’hébergement d’urgence, les deux institutions ont trouvé un accord in extremis. Les familles, expulsables à partir du 20 juin suite à une décision de justice, se seraient, autrement, retrouvées à la rue.
« C’est un soulagement », commente Sophia Popoff sur BFM Lyon, qui évoque un « travail fluide avec la préfecture sur ce dossier ». Côté préfecture, on fait aussi valoir un travail conjoint mené avec la Ville depuis plusieurs mois. « Celui-ci a permis d’analyser la situation et d’amener les personnes vers le bon dispositif », détaille les services de l’État. Ces derniers ont déjà pris en charge 28 personne et 12 autres devraient l’être également. Leurs dossiers, répondant à des critères de vulnérabilité, sont en cours d’analyse.
« Ce n’est pas la première fois que nous agissons de la sorte », veulent faire valoir les services de l’État qui soulignent un dossier facilité par le « gardiennage ». Celui-ci a permis d’éviter l’entrée de nouvelles personnes dans l’école au fil du temps. « C’est une chouette victoire, on a stressé jusqu’au bout », salue Juliette Murtin.
405 enfants à la rue dans la métropole de Lyon
Les collectifs ne sont cependant pas au bout de leur peine. Le squat d’Arloing (Lyon 9e), qui abrite 80 personnes sans-abri, arrive aussi à la fin de son conventionnement qui autorisait les occupants à y rester. Des négociations sont en cours avec les collectivités pour les prendre en charge.
Surtout, la militante s’inquiète pour les 405 enfants à la rue dans la métropole de Lyon, selon un décompte de Jamais sans toit. En particulier, Juliette Murtin alerte au sujet des 95 enfants mis à l’abri par des citoyens dans 26 écoles de l’agglomération. À l’approche des vacances scolaires, et avec la fermeture des écoles pour deux mois, rien ne leur garantit d’avoir encore un toit sur la tête début juillet.
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