Le parquet de Lyon a renvoyé le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, devant le tribunal correctionnel, ce vendredi 6 juin, dans le cadre d’une affaire de chantage à la sextape. L’élu sera jugé pour « chantage, soustraction, détournement de fonds publics par un dépositaire de l’autorité publique » et « participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit ». Il risque jusqu’à 5 ans d’emprisonnement.
Sept autres personnes sont également renvoyées devant le tribunal correctionnel. Parmi elles, son ancien bras droit, Pierre Gauttieri, l’élu de la majorité Samy Kéfi-Jérôme et Gilles Rossary-Lenglet, élu qui avait révélé toute l’affaire, dont il serait partie-prenante. Le procès devrait avoir lieu fin septembre, selon les informations communiquées par Thierry Dran, procureur de Lyon, « sous réserve d’éventuelles voies de recours ».
Nouvel épisode d’une affaire hors norme
Cette décision suit les réquisitions du parquet de Lyon, datant du 26 mars 2025. L’affaire avait été révélée par nos confrères de Mediapart en août 2022, dans une enquête intitulée « Sexe, chantage et vidéo : l’odieux complot ».
À l’hiver 2014, Gilles Artigues, le premier adjoint au maire de Saint-Étienne, est filmé à son insu en compagnie d’un escort boy. Ce dernier a été recruté spécialement à cet effet par des collègues de Gilles Artigues, pour le faire chanter à l’aide de la vidéo de cette soirée.
Des enregistrements récupérés et publiés par Mediapart prouvent que ce « chantage mafieux » a été orchestré directement par Gaël Perdriau, épaulé par son directeur de cabinet, Pierre Gauttieri. Pour l’heure, le maire de Saint-Étienne est toujours en poste.
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